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26 octobre 2025

POLARS EN BARRE [91]

"Chacun dans son coin, lui comme les autres dans un coin encore plus isolé que les autres, en face d’un autre coin où il regardait vivre les Koline comme s’il avait regardé des poissons dans un aquarium !

Seulement, dans son coin à lui, quelqu’un glissait insidieusement de l’arsenic, quelqu’un qui vivait quelque part dans la ville, qui marchait, qui respirait, qui entrait dans la maison, et qui avait décidé qu’il mourrait dans un temps déterminé.

Au fait, quel délai lui avait-on, accordé ? Car c’était dosé ! La personne à l’arsenic savait de lui quelque chose qu’il ignorait, la chose la plus mystérieuse qui soit : la date de sa mort !"

 

Georges Simenon

 

 

 

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25 octobre 2025

POLARS EN BARRE [90]

"Je tiens Simenon pour un grand romancier : le plus grand, peut être, et le plus vraiment romanesque que nous ayons eu en littérature française aujourd'hui."

André Gide (1939)

 

♦♦♦♦♦

 

"Je n'écris pas 'il pleuvait à verse', j'écris 'Maigret était trempé'."

Georges Simenon

 

♦♦♦♦♦

 

 

"Maigret s’était rarement senti aussi dépaysé, comme en dehors de la vie normale, avec un malaise semblable à celui qui nous prend quand, dans un rêve, le sol se dérobe sous nos pieds.

Dans les rues enneigées, les rares passants marchaient en s’efforçant de garder l’équilibre, les voitures, les taxis, les autobus roulaient au ralenti tandis qu’un peu partout des camions de sable ou de sel longeaient au pas les trottoirs.

Derrière presque toutes les fenêtres brûlaient des lampes électriques et la neige tombait toujours d’un ciel gris ardoise.

Il aurait presque pu dire ce qui se passait dans chacune de ces petites cases où les humains respiraient. Depuis plus de trente ans, il avait appris à connaître Paris quartier par quartier, rue par rue, et pourtant, ici, il se sentait plongé dans un monde différent, où les réactions des êtres étaient imprévisibles.

Comment vivait Félix Nahour, quelques heures plus tôt encore ? Quelles étaient ses relations exactes avec ce secrétaire qui n’en était pas un, avec sa femme et ses deux enfants ? Pourquoi ceux-ci étaient-ils sur la Côte d’Azur et pourquoi…

Il y avait tant de pourquoi qu’il ne pouvait que les aborder un à un. Rien n’était clair. Rien n’était net. Rien ne se passait comme dans d’autres familles, d’autres foyers."

 

Georges Simenon

 

 

 

 

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24 octobre 2025

POLARS EN BARRE [89]

"Elle finissait de payer le chauffeur. Puis elle avait surgi de l'obscurité du taxi. Elle s'était avancée dans la lumière éblouissante de la marquise. Dusty avait cillé. Son cœur avait fait un bond jusqu'au fond de sa gorge puis était retombé au creux de l'estomac. Il avait failli en lâcher les bagages !"

 

Jim Thompson

 

 

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23 octobre 2025

POLARS EN BARRE [88]

"Une fois notre service terminé, Lee et moi nous allions à la maison pour y trouver Kay en train de lire, soulignant des passages au crayon jaune. Elle faisait la cuisine pour trois et parfois Lee nous quittait pour se payer une bourre à moto sur Mulholland. C’est alors que nous parlions. Lee était toujours à la périphérie de nos conversations, comme si c’était tricher que de parler de la force brute qui était notre point d’ancrage sans qu’elle fût présente : Kay parlait de ses six années d’université et de ses deux maîtrises que Lee avait financées grâce à ses bourses de boxeur, disant aussi à quel point son travail de professeur remplaçant convenait à merveille à la “dilettante surdiplômée” qu’elle était devenue, je lui racontais comment j’avais grandi, petit Boche à Lincoln Heights. On ne parla jamais de mes dénonciations à la Brigade des Étrangers ou de sa vie avec Bobby De Witt. Nous avions tous les deux l’intuition et le sens de l’histoire de l’autre, mais l’un comme l’autre, nous ne voulions pas de détails."

 

James Ellroy

 

 

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22 octobre 2025

POLARS EN BARRE [87]

"L'argent ! Si vous avez de l'argent, vous êtes quelqu'un ; si vous n'en avez pas, vous n'êtes plus personne. C'est comme ça que les gens voient les choses, de nos jours. Rien ne compte plus maintenant que l'argent..."

 

William Heath

 

 

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21 octobre 2025

POLARS EN BARRE [86]

" — Tu veux dire que, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous sommes tous des satanistes qui s'ignorent ?!


— C'est ce que pense Frank, en tout cas. D'après lui, les dieux, et donc Lucifer, ne survivent que parce qu'on continue à croire en eux. À une époque où l'égoïsme et l'indifférence règnent en maîtres, il est clair que Lucifer marque plus de points que Dieu avec son amour du prochain !


— Je tâcherai de m'en souvenir dit Van In."

 

Pieter Aspe

 

 

 

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20 octobre 2025

POLARS EN BARRE [85]

 

"Fossoyeur et Ed Cercueil étaient des inspecteurs incorruptibles, mais coriaces.

Il fallait qu'ils le soient pour exercer leur métier à Harlem.


Les noirs du quartier n'avaient aucune considération pour les poulets de couleur, mais craignaient les grands pistolets luisants et la mort subite.

Or, on disait que le pistolet d'Ed Cercueil pouvait tuer une pierre et celui de Fossoyeur l'enterrer."

 

Chester Himes

 

 

 

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19 octobre 2025

POLARS EN BARRE [84]

"Une fois parvenu au ruisseau, j’ai sorti de mon fusil la cartouche vide, je l’ai jetée dans l’eau et j’en ai fait glisser une autre dans la culasse. Et puis j’ai coupé une baguette, je l’ai taillée et j’ai bourré un morceau de mon mouchoir dans le canon de façon à le nettoyer, comme s’il n’avait pas servi depuis qu’il avait été chargé. Alors je suis descendu, j’ai jeté le fusil dans la camionnette et je suis parti pour Blount, dire à Wash ce que Moke m’avait dit. J’étais déjà à mi-chemin quand brusquement j’ai saisi tout le sens de ce qu’il m’avait raconté, si c’était vrai : elle n’était plus ma fille !"

 

James Malahan Cain

 

 

 

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