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05 avril 2023

Ernest Mandel, 5 avril 1923 - 5 avril 2023

mandel.jpgCentenaire de la naissance d’Ernest Mandel.

Ernest Mandel, un nom qui ne parle sans doute plus guère à la jeunesse actuelle.

Théoricien “marxiste”, militant engagé dans la construction d’une internationale politique révolutionnaire, omniprésent sur le terrain des confrontations intellectuelles, débatteur inlassable et publiciste prolifique qui a laissé une œuvre considérable tant par son ampleur que par sa diversité. Traduit dans plus de 30 langues, il fut ainsi dans les années 60 et 70 du siècle dernier, période de (relative) renaissance d’une pensée critique et d’élan anticapitaliste, l’un de auteurs “belges” les plus lus dans le monde, avec Georges Simenon et Hergé !

Il est impossible de recenser en quelques lignes l’ensemble de ses écrits et interventions dans les débats de son temps, tant sa force de travail était grande et ses intérêts multiples : dans des domaines aussi divers que l’économie, l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la philosophie et même l’art et la littérature (parmi ses “hobbies” : la musique classique, la peinture, les documentaires animaliers et… la lecture de romans policiers). En plus, naturellement, de ses éternelles préoccupations politiques, tactiques et stratégiques.

Il est tout aussi difficile de brosser brièvement ses activités durant près de 60 ans. Actif dès son adolescence dans le mouvement “trotskyste” puis dans la résistance anti-nazie durant les années 40-45, figure de la “gauche” du mouvement ouvrier en Belgique au lendemain de la seconde guerre mondiale (au sein de la FGTB-PSB), acteur décisif dans la création de sections de la 4ème Internationale, Ernest Mandel parcourait inlassablement les différents continents pour défendre un projet communiste démocratique, en ce y compris dans les pays où il était officiellement interdit de séjour car réputé dangereusement subversif !

Ernest Mandel, et d’aucuns le lui ont reproché, a souvent fait preuve d’un inébranlable optimisme. Volontariste décomplexé, il avait la conviction chevillée au corps du triomphe final de “l’émancipation humaine”, envers et contre tous les obstacles dressés par la classe bourgeoise et les dominants. Pour lui, il ne faisait aucun doute que cette “utopie concrète” se matérialiserait dans un avenir proche car il avait une grande confiance dans le “mouvement  impétueux  des masses” et leurs capacités d’auto-organisation.

Certes, aujourd’hui, à notre époque de télescopage de crises aigües  auxquelles est venue s’ajouter une catastrophe écologique lourde de menaces, notre futur paraît bien plus “questionnable”.

Les évolutions de ces dernières décennies, notamment depuis le décès d’Ernest Mandel (1995), n’ont évidemment pas rendu notre monde plus tolérable. Que du contraire.

Une raison supplémentaire pour ne pas renoncer et continuer à tout mettre en œuvre pour le transformer  —au-delà des discussions,  polémiques et  bilans politiques—   dans la continuité du combat de toutes les générations précédentes, dont celle d'Ernest Mandel...

 

 

 

 

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Repères bibliographiques [principaux ouvrages publiés en langue française, dans l'ordre chronologique]. Traité d'économie marxiste, Julliard, 1962 Initiation à la théorie économique marxiste, CES, 1964 La formation de la pensée économique de Karl Marx, Maspero, 1967 La réponse socialiste au défi américain, Maspero, 1970 Du fascisme, Maspero, 1974 Introduction au marxisme, Fondation Lesoil, 1974 Le Troisième âge du capitalisme, UGE, 1976 La longue marche de la révolution, Galilée, 1976 Critique de l'eurocommunisme, Maspero, 1978 De la Commune à Mai 68, La Brèche, 1978 La crise 1974-1978, Flammarion, 1978 Les étudiants, les intellectuels et la lutte des classes, La Brèche, 1979 Réponse à Louis Althusser et à Jean Ellenstein, La Brèche, 1979 Trotsky, Maspero, 1980 La crise, Flammarion, 1985 Meurtres exquis. Une histoire sociale du roman policier, La Brèche, 1986 La place du marxisme dans l'histoire, IIRF, 1986 Où va l'U.R.S.S. de Gorbatchev ?, La Brèche, 1989 Octobre 1917, coup d’État ou révolution sociale. La légitimité de la Révolution Russe, IIRF, 1992 Les ondes longues du développement capitaliste, Syllepse, 2014 Sur la seconde guerre mondiale, une interprétation marxiste, La Brèche, 2018 La révolution allemande, La Brèche, 2021

 

 

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Ernest Mandel et Jacques Yerna (assis), secrétaire de la FGTB de Liège, lors d'un débat dans la cité Ardente en 1978. Tous deux avaient milité et  travaillé ensemble au journal "La Gauche", notamment lors de la grève de 1960-1961.

 

 

Sur Ernest Mandel

 

"Ernest Mandel appartenait à une espèce devenue fort rare en cette moitié de XXè siècle : celle des théoriciens du marxisme militant. Il était l’un de ces rares hommes ou femmes dans l’histoire du mouvement socialiste qui ont été capables de mener de pair une activité inlassable de dirigeants révolutionnaires et une œuvre intellectuelle obéissant aux critères académiques de la recherche scientifique, au point de forcer le respect des milieux universitaires."

[Gilbert ACHCAR, Un portrait intellectuel, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"C’était un grand éducateur. Son “Introduction à l’économie marxiste” a été vendu à un demi-million d’exemplaires. Et pourtant, il a passé une grande partie de son existence à se préoccuper des idées des groupes trotskystes rivaux."

[Tariq ALI, The Guardian, 23/07/1995]

 

"Toute sa vie durant il fut convaincu de la nécessité, mais aussi de la possibilité de la révolution mondiale. De là vient son enthousiasme pour le mouvement de Mai 68."

[Elmer ALVATER, Süddeutsche Zeitung, 22/07/1995]

 

"Mettre-à-penser plutôt que maître-penseur, Ernest Mandel fut pour nous un tuteur théorique et un passeur entre générations. Nous avons beaucoup appris auprès de lui sans qu’il devînt un gourou autoritaire à la manière de Michel Pablo, de Juan Posadas, de Pierre Lambert ou Tony Cliff (…). Côtoyer Ernest au quotidien était une source de connaissances et une initiation permanente aux fondamentaux du marxisme.

Polyglotte, il écrivait presque indifféremment en allemand, en anglais ou en français. Il parlait aussi un curieux sabir d’espagnol truffé d’italianisme. Mais il disait rêver en flamand, sa langue maternelle. Son rayonnement et son prestige étaient manifestes en Allemagne, en Amérique latine, dans le monde anglo-saxon (…). Malgré le succès de ses livres en éditions de poche, en France, sa notoriété est restée moindre. Il faisait pourtant preuve d’une culture multidisciplinaire bien supérieure à nombre de médiocrités mandarinales au renom éphémère. Pas assez sophistiqué, trop belge ? Trop étranger au milieu universatiro-médiatique, à sa suffisance autarcique et à sa frivolité, sans doute. Handicap supplémentaire : il était catalogué économiste et doté d’une solide culture germanique, deux caractéristiques peu compatibles avec les légèretés de l’esprit mondain à la française (…).

Homme des Lumières, confiant dans les vertus libératrices des forces productives, dans le pouvoir émancipateur de la science et dans la logique historique du progrès, il eût cependant l’intelligence de s’ouvrir précocement à l’inquiétude écologique. Avec le roman policier et la collection de timbres, les albums animaliers faisait partie de ses hobbies. Ernest était un cas exemplaire d’optimisme forcené de la volonté, tempéré par un pessimisme de la raison : la révolution en permanence l’emportait chez lui haut la main sur la catastrophe en permanence. Et la prophétie socialiste finissait (presque) toujours par terrasser la barbarie."

[Daniel BENSAÏD, Une lente impatience, Stock, 2004] 

 

"La thèse centrale des écrits politiques d’Ernest Mandel était la capacité politique de la classe ouvrière, s’incarnant dans les syndicats, les partis ouvriers et, au moment de la rupture révolutionnaire, les institutions de la dualité du pouvoir tels les conseils ouvriers et les soviets.

En comparaison avec la tendance des premiers marxistes à insister sur les limites des syndicats ou avec les politiques de Lénine contre l’économisme, Mandel était fortement attaché aux possibilités de développement du mouvement ouvrier en dépit de ses encroûtements bureaucratiques. Tout en tenant compte des critiques de Lénine, Mandel était enclin à faire sienne quelques-unes au moins des positions de Rosa Luxemburg sur la logique inhérente qui pousse une lutte ouvrière et les organisations des travailleurs dans la direction d’une contestation de la logique du capitalisme."

[Robin BLACKBURN, Ernest Mandel et la voie de la socialisation, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"Malgré ses limites et ses propres impasses, le courant trotskyste a le mérite d’avoir maintenu contre vents et marées un marxisme critique, un communisme sans compromissions avec les crimes staliniens et maoïstes, et last but not least, cet “internationalisme socialiste”, tant galvaudé, décrié, trahi, et qui reste tellement nécessaire ! Et cet apport-là, c’est notamment à des gens de la stature d’un Ernest Mandel qu’on le doit !"

[Jean-Marie CHAUVIER, La Gauche, septembre 1995]

 

"Mandel était un enfant de l’entre-deux guerres avec ses turbulences économiques et politiques catastrophiques. Son environnement familial et son histoire personnelle l’ont projeté dans l’après-guerre avec la conviction acharnée d’un adepte des idées marxistes et de la pratique révolutionnaire, dans un environnement politique largement hostile. La vague de contestation des années 60-70 renouvela cette énergie et elle se maintint pour le reste de sa vie."

[Geoffroy M. HODGSON, The Economic Journal, janvier 1997]

 

"Nos entretiens montraient que ce grand spécialiste de l’économie marxiste était aussi un fin connaisseur des problèmes concrets de la société et de la politique belges, voire des arcanes des groupes-acteurs, “pouvoirs réels” dans la prise de décision."

[Jules-Gérard LIBOIS, La Gauche, septembre 1995]

 

"De Paris à Sao Paulo, de Berlin à New-York, de Moscou à Mexico, les raisons de cet intérêt et de cette renommée sont nombreuses. L’une d’elles résidait certainement dans la dimension humaniste révolutionnaire de ses écrits.

Cette dimension, en effet, est un des principes unificateurs de la pensée d’Ernest Mandel, un fil rouge qui traverse ses travaux, qu’ils traitent du débat économique à Cuba, de la pauvreté dans le Tiers-Monde, de l’économie politique marxiste ou de la stratégie révolutionnaire aujourd’hui. Il rattachait chaque question, chaque conflit, chaque crise, à un point de vue global, celui de la lutte pour une émancipation humaine universelle et révolutionnaire. Son travail n’est pas prisonnier d’une approche étroite, technique ou tactique, d’une méthode étroitement économique ou politique, mais s’enracinait toujours dans une perspective humaniste révolutionnaire plus large, historique ou mondiale."

[Michael LÖWY, L’humanisme révolutionnaire d’Ernest Mandel, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"Ernest Mandel est beaucoup plus que l’une des grandes figures de l’extrême-gauche européenne de l’après-guerre. C’est aussi un intellectuel à l’impressionnante culture, qui a fortement marqué bien au-delà de sa propre mouvance les esprits de la gauche étudiante des années 60."

[Laurent MAUDUIT, Le Monde, 22/07/1995]

 

"Penseur formé dans un monde presque classique du XIXè siècle et héritier du siècle des Lumières, Mandel se sentait à l’aise dans de nombreuses disciplines et il était familier d’un monde littéraire et philosophique plus vaste que la seule culture marxiste."

[Jan Willem STUTJE, Ernest Mandel un révolutionnaire dans le siècle, Syllepse, 2022] 

 

"Il ne cessait de cultiver des intérêts fort divers. Il se passionnait pour Spinoza, rêvait d’écrire un livre sur la “révolution permanente en Flandre/Hollande au XVIè siècle”, se préoccupait de la question éthique, se ressourçait dans Ernst Bloch qu’il tenait pour “le plus grand philosophe marxiste du XXè siècle” et “s’encanaillait” par la lecture d’une masse de romans policiers, comme il le “confesse” dans le livre qu’il consacra à ce sujet."

[François VERCAMMEN, Inprecor, septembre 1995]

 

"Ernest Mandel a incontestablement marqué par sa pensée les travaux de la Commission d’études de la FGTB mais aussi les réflexions du groupe formé autour d’André Renard et qui ont permis à celui-ci de publier, en 1958, une brochure qui aura un grand retentissement dans le mouvement ouvrier, “Vers le socialisme par l’action”. Parmi les thèmes traités dans cette brochure, ceux de l’action directe et de la bureaucratisation avaient suscité alors un débat dans lequel Ernest allait jouer un rôle important. Ces deux thèmes occuperont souvent par la suite une place centrale dans les débats auxquels Ernest était associé."

[Jacques YERNA, La Gauche, septembre 1995]

 

 

 

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14 mars 2023

Marx, Karl... 14 mars 1883 - 14 mars 2023

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27 février 2023

Ukraine : mettre fin à l'agression !

 

Un an après l’agression russe contre l’Ukraine, une fraction du "mouvement de solidarité" peine à dénoncer clairement cette violation territoriale d’un Etat souverain au mépris des règles internationales, se résigne au fait accompli et évite maintenant d’exiger le retrait immédiat de l’armée russe, exclut d’opérer une nette distinction entre occupants et occupés !

Principalement au nom d’un noble but : la paix.

Mais qui n’est pas favorable à la paix et qui n’est pas opposé aux guerres, à part évidemment les marchands de canons et les mercenaires qui vivent des conflits armés ?

Proclamer une position pacifique de principe (consensuelle) est certes louable mais n’épuise pas la question, et ne justifie aucunement le refus de procéder à une "analyse concrète d’une situation concrète".

S’abstenir de condamner sans ambiguïté l’agression de la Russie de Poutine, au motif que les agissements de l’autocrate du Kremlin sont exploités par l’Otan et les Etats-Unis, illustre l’impasse du "campisme" (le monde est divisé en camps et il faut choisir le sien, envers et contre tout) ou d’un "pacifisme abstrait".

Si l’on devait suivre certains "raisonneurs géopolitiques" actuels, on pourrait étrangement revisiter l’histoire des guerres et des conflits. Ainsi, en 1936, en Espagne, il n’eût pas fallu fournir des armes (ce qui d'ailleurs n'a pas vraiment été réalisé, hélas !) ni apporter son appui au peuple espagnol, mais les nations auraient dû s'activer pour organiser une "conférence de paix" avec… le putschiste Franco ! Ainsi, en 1939-1940, devant l'invasion de nombreux pays par l'Allemagne nazie, il n’eût pas fallu organiser la résistance mais essayer de trouver une "solution pacifique" avec… Hitler, afin de ne pas "faire le jeu" des impérialismes britannique ou US !

Ce type de positionnement, politiquement intenable, ignore au passage le droit des peuples à l’autodétermination, et par conséquent le droit de ceux-ci à l’autodéfense face à un ou plusieurs agresseurs !

Pour en revenir au cas présent, il doit exister beaucoup de distraits : rappelons que ce sont les troupes russes qui ont franchi la frontière ukrainienne pour marcher sur Kiev, ce ne sont pas les troupes ukrainiennes qui ont franchi la frontière russe pour marcher sur Moscou !

Et il est incontestable que sans armes le peuple ukrainien ne pourrait tenir tête à l'une des principales puissances militaires du monde et ne pourrait éviter à terme le démembrement du pays !

Par ailleurs, ce serait une vaine illusion de penser que Poutine pourrait soudainement retirer son armée parce qu'on le lui demande aimablement, ou à l'issue d'une hypothétique et gentille "négociation" (sur quoi d'ailleurs ?).

Enfin, dans cette situation mortifère pour eux, pourquoi les Ukrainiens devraient-ils être regardants et sélectionner les pays qui leur procurent un armement indispensable ? Dans certaines circonstances, il faut pouvoir conclure de nécessaires accords de survie ! En 1917-1918, les Bolchéviks de Lénine ont été contraints de ratifier une paix infamante avec l'Allemagne impériale pour gagner un peu de temps et d'espace, et les communistes chinois n'ont pas hésité à pactiser avec les nationalistes de Tchang Kaï-Chek pour lutter contre l'impérialisme japonais ! Et qui reprochera au peuple vietnamien ou au peuple cubain d’avoir pu bénéficier d’un (relatif) soutien du totalitarisme soviétique face à l’ingérence musclée des Etats-Unis ?

Aujourd'hui, l'ennemi principal du peuple ukrainien est l'occupant russe, qui bombarde, tue, massacre, déporte et viole sans aucun complexe. Aujourd’hui, l’urgence est d’arrêter les massacres en exigeant le retour des militaires russes chez eux.

Il serait donc pour le moins indécent de continuer à alimenter la fiction d'une guerre inopinée et de renvoyer dos à dos les "belligérants", de manière "équilibrée" (sic).

Il n’y a(ura) pas de "paix" possible sans un retrait préalable des troupes russes de l’Ukraine !

 

NB : d’aucuns lèvent les bras au ciel en expliquant qu’un Zélensky ne vaut guère mieux que son homologue russe. Comme s’il s’agissait de soutenir un individu, fut-ce un chef d’État, ou un gouvernement, et non un peuple qui doit survivre sous les bombes ! De la même manière, condamner le régime de l’ancien agent du KGB Vladimir Poutine et son expansionnisme, ne signifie pas combattre le peuple russe. En Russie aussi, il existe une opposition —socialiste notamment— qui revendique la fin de l’invasion et de l’occupation de l’Ukraine. Elle est d'ailleurs la première à subir la politique répressive de la nomenklatura au pouvoir, et elle mérite elle aussi tout notre soutien !

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Quelle solidarité avec le peuple ukrainien ?

La position du "front commun"des organisations syndicales françaises est autrement plus claire et mieux structurée que la position (des dirigeants) de "nos" syndicats...

 

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COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL : POUR UNE PAIX JUSTE ET DURABLE ! SOLIDARITÉ AVEC LA RÉSISTANCE DES UKRAINIENNES ET DES UKRAINIENS !
 
Il y a un peu moins d’un an, le 24 février 2022, Vladimir Poutine déclenchait une guerre d’invasion contre l’Ukraine, espérant une victoire éclair. C’était compter sans la résistance d’un peuple ukrainien uni pour défendre ses droits et sa souveraineté.
 
La guerre continue avec son lot de destructions, de morts et de malheurs. On évoque des dizaines de milliers de pertes humaines militaires du côté ukrainien comme du côté russe et malheureusement des dizaines de milliers de pertes civiles. Près d’un millier d’enfants d’Ukraine ont perdu la vie et des dizaines de milliers d’autres ont été emmenés de force vers la Russie. L’agitation du risque nucléaire tant civil que militaire, des milliers de logements détruits, les récoltes confisquées ou pourries sur pied, les infrastructures énergétiques ciblées pour frapper jusqu’aux capacités de survie des populations civiles ukrainiennes forçant plus de 12 millions de personnes à fuir leurs maisons, dont une moitié a dû quitter le pays. Ce bilan provisoire est effroyable pour un an de combats.
 
Pendant ce temps, en Russie et au Bélarus, la répression musèle les voix pacifistes qui dénoncent la guerre et le totalitarisme de Poutine et de Loukachenko. Le 26 décembre 2022, les leaders syndicaux du BKDP du Belarus ont écopé de lourdes peines : 4 ans de prison ferme pour Aliaksandr Yarashuk, 2 ans fermes pour Siarhei Antusevich et 1 an et demi fermes pour Iryna Bud-Husaim.
 
Enfin, les conséquences économiques de cette guerre se font sentir partout dans le monde, alternativement menacé d’embrasement nucléaire, de catastrophe environnementale, d’inflation galopante, notamment sur les prix de l’énergie, ou de famine céréalière. En un an, la vie de centaines de millions de personnes a ainsi été bouleversée par le choix tragique de Poutine de réinviter la guerre à grande échelle sur le sol européen.
 
Face au drame vécu par les populations en Ukraine, les organisations syndicales françaises CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU se sont mobilisées pour venir en aide aux ukrainiennes et ukrainiens en constituant une intersyndicale dès le début du mois de mars 2022. Deux véhicules neufs ont été remis en juillet aux organisations syndicales ukrainiennes, FPU et KVPU, qui les utilisent pour distribuer l’aide humanitaire aux populations civiles. En décembre, deux semi-remorques ont acheminé vers la frontière Ukrainienne 38 tonnes d’aide humanitaire (machines à laver industrielles, radiateurs, générateurs, vivres, matériel de soin et d’hygiène, …), obtenue sous forme de dons ou achetée grâce aux collectes organisées par les organisations syndicales françaises. Les syndicats français soutiennent aussi les syndicats Ukrainiens dans leur lutte contre les réformes anti-sociales parce que l’Ukraine de demain doit être un exemple de démocratie fondée sur le respect des droits sociaux et des libertés syndicales.
 
Cette solidarité avec l’Ukraine qui résiste doit continuer. Pour qu’une paix juste et durable soit gagnée au plus vite, l’intersyndicale française de solidarité avec l’Ukraine appelle à participer à la marche pour l’Ukraine qui aura lieu le samedi 25 février 2023 au départ de République à 14h en direction de Bastille.
 
Solidarité avec l’Ukraine qui résiste !
Mort à la guerre de Poutine !
Troupes russes hors d’Ukraine !
Paix en Ukraine 
Libertés en Russie et au Belarus !

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01 janvier 2023

2022-2023

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25 décembre 2022

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23 décembre 2022

Les affres de décembre

Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie mais c’est peu dire que je n’apprécie guère cette fin de mois de décembre, ses célébrations obligées, sa trêve des confiseurs démonstrative, ses bons sentiments conformistes, son hypocrisie débordante et, cerise sur ce gâteau frelaté, sa frénésie consumériste généralisée.
 
Une surconsommation de marchandises, des gaspillages sans fin et d’improbables illuminations ou trouvailles tape-à-l'oeil qui n’aideront d’ailleurs pas à progresser vers une sortie de la catastrophe écologique !
 
Certes, il n’est pas incongru de s’amuser et de donner la priorité à l'aspect festif de l'existence. Que du contraire même, surtout en cette période de crises multiples. Mais pourquoi le faire sur commande, de manière formatée et en tombant trop souvent dans la démesure des achats compulsifs ?
 
Noël –dans quelques heures maintenant– est censée être une célébration (d’abord) religieuse et les chrétiens ont parfaitement le droit de magnifier leurs croyances. Je crois toutefois me rappeler que Jésus serait né dans une étable, sur de la paille, au milieu d’animaux bienveillants et entouré de parents réfugiés. Pas dans une orgie de grande bouffe et d’alcool coulant à flots, de sapins et de gadgets à profusion, de matraquage sans cesse recommencé des mêmes émissions et films TV !
 
Et puis surtout, il y a toutes ces personnes qui n’auront pas l’occasion de festoyer beaucoup, faute de moyens ou en raison de leur isolement. Et le "crash énergétique" n'a rien arrangé à cet égard...
 
Chaque année, c’est donc le même exutoire (presque) collectif –et ce n’est pas terminé, dans quelques jours viendront les traditionnels vœux–, et chaque année rien ne change, ou si peu.
 
Je doute que 2023 échappe à cette "malédiction".
 

À moins que nous décidions toutes et tous d'agir pour qu'il en soit autrement cette fois-ci...

 
 
 

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18 octobre 2022

Divertir pour dominer !

 

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La Terre peut maintenant cesser de tourner autour du soleil et on peut arrêter de se prendre la tête face aux multiples crises qui nous heurtent de plein fouet : la sacro-sainte coupe du monde de football approche à grandes foulées de footballeurs.

Olé, olé, olé… la Belgique sera bientôt championne du premier sport planétaire ! Enfin, c'est peu probable, mais chuuuuuuuut, il ne faut pas doucher l'enthousiasme des plus acharnés du ballon rond.

La ferveur populaire sera donc à son comble, au moins le temps de quelques matchs ! Interdiction par conséquent de jouer les trouble-fêtes avec des "détails" comme le non-respect des droits humains au Qatar ou l'absurdité écologique de ses stades climatisés. 

Néanmoins, quelques rappels.

Le football n’est pas seulement le sport le plus pratiqué et le plus apprécié dans le monde. Il est aussi une formidable machine à fric, avec un chiffre d’affaires global dépassant les 400 milliards d’euros par an. Avec une déferlante publicitaire permanente. Avec le paiement de droits télévisés de retransmission vertigineux. Avec ses grands clubs "valorisés" en bourse et parfois… très endettés. Avec des propriétaires et des actionnaires issus du monde de la finance et de l’entreprise ; hier Berlusconi à Milan ou Tapie à Marseille ; aujourd’hui des investisseurs états-uniens au Standard de Liège ou qataris au Paris Saint-Germain. Avec des joueurs qui gagnent des sommes pharaoniques, à rendre jaloux les patrons les mieux rémunérés des plus imposantes boîtes. Avec son milieu interlope, ses conseillers juridiques, ses managers et autres "agents de joueurs", qui manœuvrent de manière opaque dans les coulisses. Avec des matchs truqués et de dangereuses maffias des paris. Avec son dopage, comme dans tous les sports (il n’y a pas que le cyclisme !). Avec ses coupes du monde achetées et ses coupes d’Europe fort lucratives…

Et puis, ce qui reste l’alpha et l’omega des institutions sportives, la "compétition", parfaitement en phase avec l’ADN du capitalisme. Il doit y avoir des gagnants et il doit y avoir des perdants, les seconds toujours plus nombreux que les premiers ! Place à la lutte de chaque équipe contre ses concurrentes implacables. Place à la volonté de dominer les rivaux. Place à la course éperdue à la victoire et aux succès qui doivent fatalement en appeler d’autres. Place à la convoitise des titres et des championnats. Place aux performances et aux records. Place à la gloire et à la reconnaissance.

Et, derrière cette lutte permanente pour atteindre le Graal  "sportif", d’immenses intérêts financiers ou politiques, une propagande nationale et nationaliste, une instrumentalisation de puissants symboles.

Ah, cette ritournelle concernant l’équipe nationale qui serait le dernier "ciment" de la Belgique. Avec Philippe le Premier, Dame Mathilde, le Manneken-Pis, les gaufres et les frites au pickles. Non, peut-être ?

Et puis, le football mobilise des bataillons de supporters qui sont aussi des… bataillons d’électeurs ! On se souvient de Jacques Chirac remettant la coupe Jules Rimet à Zinédine Zidane et à ses équipiers tricolores, en 1998, histoire d’entretenir sa "popularité". On se souvient d'Emmanuel Macron, 20 ans plus tard, aux côtés de... Poutine, ravi (et pour cause) des prouesses des "Bleus" et des "bénéfices" qu'il en retirerait.

Et la gauche n’est jamais en reste d’un cocorico, souvent opportuniste. En France, même des députés de la NUPES applaudissent à tout rompre Karim Benzama qui vient de décrocher un "Ballon d’Or" qualifié pour la circonstance “du peuple” (sic) ! Chez nous, les présidents des partis dits progressistes clament à longueur de journée leur passion immodérée pour le ballon rond, et sur les "réseaux sociaux", le président du PTB n’est pas le dernier à s’extasier devant les victoires "belges", quelle que soit par ailleurs la compétition sportive à la une ! Diable (rouge ou pas) une voix est une voix, même enrouée à force de crier sur des gradins, et il doit être probablement payant sur le plan électoral de s’aligner sur le plus grand nombre !

OK, nous disent des contradicteurs agacés, mais cette "passion" n’empêche en rien de s’engager ou de prendre pleinement conscience des contradictions et turpitudes du mode de production capitaliste dans lequel nous vivons ! Un supporter peut être un militant, à moins que ce ne soit le contraire.

Le football serait donc un simple exutoire, un moyen d’évasion parmi d’autres, une distraction parfaitement anodine, mais surtout pas un obstacle supplémentaire à la lutte consciente pour changer le monde. 

Comment peut-on banaliser ce mécanisme d’aliénation ? Comment peut-on traiter avec légèreté ce qui constitue le pain et les jeux des temps modernes, avec ses nouveaux gladiateurs, ses spectateurs avides de sensations fortes, ses empereurs bienveillants ? Qu’ils soient chefs d’Etat, capitaines d’industrie, milliardaires ou géants de la finance !

Les "grands" événements sportifs occupent une place de choix dans la société marchande du spectacle. Dans le capitalisme réellement existant, le sport professionnel n’a rien d’un folklore innocent ou d’un divertissement futile. Il est une véritable machine de guerre idéologique, un levier destiné à consolider les "valeurs" du capital, un élément du dispositif cherchant à coloniser l’imaginaire collectif pour pérenniser la domination ("symbolique") du peuple, au plus grand profit (dans tous les sens du terme) des possédants.

Et, dans ce contexte, le matraquage médiatique ininterrompu ne relève pas d’une programmation fortuite. Ainsi, la RTBF diffusera toutes les rencontres de la coupe du monde, sans exception. Des centaines d’heures de retransmission en direct qui assurément vont "booster" l’audimat et garantir de plantureuses rentrées publicitaires….

On se prend ici à rêver d’un "service public" qui consacrerait ces centaines d’heures d’émissions aux catastrophes écologiques ou aux inégalités sociales, par exemple.

Mais pas question évidemment de donner trop de matière à réflexion critique aux téléspectateurs et de sacrifier au passage le veau d’or footballistique !

Circulez, il n’y a(ura) rien à voir, rien d’autre que du foot...

 

 

 

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