13 février 2020
Une mort frustrante
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07 janvier 2020
Il y a 5 ans...
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02 janvier 2020
Début 2020, où en sommes-nous ?
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31 décembre 2019
Année nouvelle ?
"Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une discontinuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs, etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire ; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant."
Antonio GRAMSCI,
L’Avanti !, 1er janvier 2016
Edition de Turin, rubrique « Sotto la Mole »
"Ogni mattino, quando mi risveglio ancora sotto la cappa del cielo, sento che per me è capodanno.Perciò odio questi capodanni a scadenza fissa che fanno della vita e dello spirito umano un’azienda commerciale col suo bravo consuntivo, e il suo bilancio e il preventivo per la nuova gestione. Essi fanno perdere il senso della continuità della vita e dello spirito. Si finisce per credere sul serio che tra anno e anno ci sia una soluzione di continuità e che incominci una novella istoria, e si fanno propositi e ci si pente degli spropositi, ecc. ecc. È un torto in genere delle date.Dicono che la cronologia è l’ossatura della storia; e si può ammettere. Ma bisogna anche ammettere che ci sono quattro o cinque date fondamentali, che ogni persona per bene conserva conficcate nel cervello, che hanno giocato dei brutti tiri alla storia. Sono anch’essi capodanni. Il capodanno della storia romana, o del Medioevo, o dell’età moderna. E sono diventati cosí invadenti e cosí fossilizzanti che ci sorprendiamo noi stessi a pensare talvolta che la vita in Italia sia incominciata nel 752, e che il 1490 0 il 1492 siano come montagne che l’umanità ha valicato di colpo ritrovandosi in un nuovo mondo, entrando in una nuova vita. Così la data diventa un ingombro, un parapetto che impedisce di vedere che la storia continua a svolgersi con la stessa linea fondamentale immutata, senza bruschi arresti, come quando al cinematografo si strappa la film e si ha un intervallo di luce abbarbagliante.Perciò odio il capodanno. Voglio che ogni mattino sia per me un capodanno. Ogni giorno voglio fare i conti con me stesso, e rinnovarmi ogni giorno. Nessun giorno preventivato per il riposo. Le soste me le scelgo da me, quando mi sento ubriaco di vita intensa e voglio fare un tuffo nell’animalità per ritrarne nuovo vigore. Nessun travettismo1. Ogni ora della mia vita vorrei fosse nuova, pur riallacciandosi a quelle trascorse. Nessun giorno di tripudio a rime obbligate collettive, da spartire con tutti gli estranei che non mi interessano. Perché hanno tripudiato i nonni dei nostri nonni ecc., dovremmo anche noi sentire il bisogno del tripudio. Tutto ciò stomaca."
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"Il ne s’agit pas de nous dans ce que nous commençons, il s’agit de ce qui sera pour l’humanité quand nous aurons disparu." (LOUISE MICHEL)
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2019-2020
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24 décembre 2019
Aragon, Ferré et tant d'autres...
Louis Aragon est décédé un 24 décembre, il y a 37 ans. Sa poésie a été mise en musique et interprétée par plus de cent artistes, parmi lesquels les plus grands noms de l’histoire de la chanson française !
Pourtant…
‘’Aragon n’a pas écrit pour être chanté ; la musique est venue dans un second temps. Mais [ses manuscrits] font signe vers une autre dimension de ces noces du vers et du chant : les chansons sont toujours respectueuses du texte qu’elles font entendre, comme si la musique était, non pas la servante des vers, mais leur enchanteresse. Le travail de la main et les inflexions de la voix se rejoignent ; à l’horizon des manuscrits, il faut imaginer la respiration d’un corps, la pulsation d’un piano ou d’une guitare, le mouvement d’une gorge qui donne à entendre, avec sa part d’émotion singulière et son rythme encore inédit, ce qui chante dans la poésie d’Aragon’’
(Nathalie Piégay-Gros, Aragon et la chanson, Paris, Textuel, 2007)
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28 novembre 2019
D'un bicentenaire à l'autre !
L’année dernière était commémoré le bicentenaire de la naissance de Karl Marx. L’année prochaine sera commémoré le bicentenaire de la naissance de Friedrich Engels.
Aujourd’hui, il y a 199 ans qu’Engels vit le jour à Barmen (Prusse rhénane) dans une famille conservatrice et piétiste. Son père était… un industriel !
Le nom d’Engels est indissociable de celui de Marx, car les deux amis collaborèrent et luttèrent ensemble durant près de 40 ans ! Et sans Engels, qui aida matériellement et financièrement Marx toute sa vie, celui-ci aurait vraisemblablement sombré dans la misère et l’oubli !
Engels fut un révolutionnaire et un géant de la pensée, au même titre que Marx. Dans bien des domaines, c’est même lui qui montra la voie.
Ainsi, il comprit très vite l’importance de l’économie politique et la nécessité de sa critique [1]. Ainsi, il découvrit très tôt la réalité de l’exploitation de la classe ouvrière, notamment grâce à son expérience directe au sein de l’entreprise paternelle [2]. Ainsi, il se rallia au communisme plus rapidement que son ainé, qui éprouvait toujours la nécessité d’étudier une question sous ses multiples aspects avant de se prononcer.
Marx n’avait d’ailleurs aucune peine à reconnaître le génie et la précocité de son ami [3].
Engels, qui avait fait son service dans l’artillerie, s’intéressait également aux questions militaires dont il devint un «spécialiste», ce qui lui valu le surnom de «Général».
Durant toute son existence, sa curiosité n’eût aucune limite : il parlait ou lisait une vingtaine de langues, était passionné de sciences exactes, et s’intéressait à la question de l’émancipation des femmes aussi bien qu’à la lutte des Irlandais contre l’oppression britannique !
Engels a parfois été critiqué parce qu’il aurait appauvri la pensée/théorie marxienne, parce qu’en la simplifiant il aurait contribué à son dévoiement dogmatique, parce qu’il serait finalement l’inventeur du «marxisme», un concept que Marx lui-même n’a jamais repris à son compte ! [4]
Critiques irrecevables qui témoignent d’un mauvais procès fait à une personnalité qui contribua beaucoup à diffuser l’œuvre de son ami, et qui joua un grand rôle au sein du mouvement ouvrier en plein développement dans les dernières décennies du XIXème siècle.
Ce bicentenaire sera précisément l’occasion de clarifier ces polémiques et de débattre de l’apport réel de cet autre célèbre barbu…
[1] Voir son Esquisse d’une critique de l’économie politique, Aubier-Montaigne, Paris, 1974. Marx qualifia plus tard celle-ci d’«esquisse géniale d’une critique des catégories économiques» (Marx Karl, Contribution à la critique de l’économie politique, Editions sociales /GEME, Paris, 2014, page 64)
[2] Ce qui lui permit d’écrire un chef d’œuvre sociologique : La situation de la classe laborieuse en Angleterre, Editions Sociales, Paris, 1975.
[3] «Tu sais que 1. tout vient tard chez moi et 2. que je marche toujours sur tes traces» (Lettre de Marx à Engels datée du 4 juillet 1864, in Marx-Engels, Correspondance, Tome VII, Editions Sociales, Paris, 1979, page 248). En 1853, dans une lettre à Adolf Cluss, membre de la Ligue des Communistes qui émigra dès 1849 aux Etats-Unis, Marx indiquait : «Engels est vraiment surchargé de travail ; mais comme c’est une véritable encyclopédie, qu’il est capable de se mettre au travail à toute heure du jour et de la nuit, qu’il soit saoul ou à jeun, qu’il a la plume et l’esprit alertes en diable, on peut malgré tout espérer tirer quelque chose de lui…» (Marx-Engels, Correspondance, Tome IV, Editions Sociales, Paris, 1974, page 45)
[4] Voir par exemple : Rubel Maximilien, Marx critique du marxisme, Payot, Paris, 1974.
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24 novembre 2019
Brûler Polanski et son oeuvre ?
Le dernier film de Roman Polanski, «J’accuse», suscite passions et polémiques. En cause les multiples accusations de viols et de violences envers les femmes portées à l’encontre du très controversé réalisateur.
Avec des interrogations récurrentes : peut-on encore trouver un intérêt à la filmographie d’un homme aussi odieux ? Faut-il boycotter cette œuvre récompensée il y a peu à la Mostra de Venise ? Aller voir ses longs métrages ne revient-il pas à légitimer la culture du viol et la pédo-criminalité ? Peut-on séparer l’homme de son travail artistique ?
Cette problématique de la «relation» entre les œuvres d’art et celles/ceux qui les produisent n’est pas neuve.
En quelques lignes, mon point de vue.
Les êtres humains ne sont pas des saucissons que l’on peut découper en tranches. Il ne s’agit donc pas de «séparer» qui que ce soit ou de construire des murs entre les différentes facettes d’une personnalité !
Les êtres humains sont des êtres complexes traversés par de multiples contradictions et soumis à quantité de tensions.
Ils divergent sur leur vision du monde et de l’existence ; ils défendent des opinions -politiques ou philosophiques- différentes ; ils ont une conception variable de l’éthique. Il ne sont jamais totalement des saints ou des démons, mais certains franchissent parfois la ligne rouge de l’inacceptable pour toute vie en société.
Il serait par conséquent naïf de penser que les «artistes» pourraient échapper aux turpitudes humaines, qu’ils pourraient constituer une «caste d’individus supérieurs» surplombant les contingences des mortels.
On peut être un personnage infréquentable, délinquant ou criminel, raciste ou sexiste, fasciste ou stalinien, violent ou belliciste, alcoolique ou héroinomane, et néanmoins posséder de réels «talents artistiques», qui peuvent légitimement être appréciés par beaucoup...
Dans le cas contraire, il faudrait revisiter l’ «histoire de l’art» et jeter aux oubliettes une majorité de «créateurs» !
Ainsi, il ne serait plus possible d’aimer la poésie d’Aragon qui, durant toute une période, a justifié les crimes de Staline ! Ainsi, il ne serait plus possible de lire «Voyage au bout de la nuit» de Céline, antisémite revendiqué ! Ne parlons même pas du Marquis de Sade ! Ainsi, il faudrait retirer de sa playlist un Ferré, peu avare en propos misogynes, un Montand qui entretenait des relations troubles avec les (très jeunes) femmes, ou un Michael Jackson, réputé pédophile ! Et que dire de ces cinéastes ou acteurs qui se comportèrent en délateurs ou calomniateurs à l’époque du maccarthysme, que dire d’une Marylin Monroe ou d’un John Wayne soutiens de l’impérialisme US lors des guerres de Corée ou du Vietnam ?
Alors oui, on peut visionner les films de Polanski sans être un gogo. On peut se rendre dans une salle obscure pour applaudir «Le bal des vampires» , «Le bébé de Rosemary» ou son dernier «J’accuse», sans cautionner pour autant la perversité du réalisateur ou sans devenir le «complice» ( !) d’un prédateur sexuel !
Dans le domaine artistique, un artiste doit d’abord être évalué à son «art», et en la matière les opinions (personnelles) des uns et des autres sont évidemment discutables et souvent discutées ! Ceci ne signifie aucunement que l’on soit dupe de la personnalité des auteurs (ou autrices !) d’œuvres littéraires, musicales ou cinématographiques !
En ce qui me concerne, il est probable que je verrai le dernier film de Polanski consacré à l’Affaire Dreyfus, énorme machination judiciaire avec pour arrière-fond l’antisémitisme.
«Oui mais…» ajoute-t-on ici, il y aurait des «intentions cachées», un «message» sous-jacent (pour faire court, en «s’identifiant» à Dreyfus, Polanski s’érigerait en malheureuse «victime»), bref une démarche artistique ambigüe…
Mais, consciemment ou inconsciemment, c’est le propre de beaucoup d’œuvres !
Et puis, il n’est pas interdit de parier sur l’intelligence critique des spectateurs et des spectatrices…
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