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25 mai 2014

Les dés et les luttes [ Journal post-élections (I) ]

dés.jpgLes dés sont jetés. Les électeurs ont accompli leur devoir, selon une formule consacrée.

Pour 5 ans. Car dans notre démocratie, on préfère ne pas trop solliciter les citoyens. On ne sait jamais : ils pourraient y prendre goût et vouloir donner leur opinion plus souvent.

Bien sûr il y a d’autres moyens de s’exprimer. Et aussi  de contester les décisions prises par les professionnels de la politique, chaque jour, et sans consultation aucune. En manifestant ou en partant en grève par exemple, ce qui au demeurant sera inévitable dans les prochains mois et les prochaines années, tant la volonté de poursuivre dans la même voie est patente dans le chef des formations politiques dominantes !

Justement, revenons-en à l’élection du jour. Il est hautement souhaitable  -à défaut d’être possible, réponse dans quelques heures !-  que cette hégémonie des partis traditionnels, habitués à monopoliser les élus et le pouvoir, soit enfin battue en brèche, par le côté... gauche !

A cet égard, PTB-GO a bénéficié d’une réelle force propulsive. Encore faut-il qu’elle se soit concrétisée au dernier moment, dans les isoloirs...

En tous les cas, des parlementaires qui ne se contenteront pas de pousser sur un bouton, qui refuseront d’accepter les mesures socialement rétrogrades, qui ne continueront pas à ratifier des traités internationaux qui institutionnalisent l’austérité, qui serviront de porte-voix aux luttes, ne seraient pas du luxe !

Verdict imminent, suspens garanti !

Mais quel que soit le résultat, nous devrons préparer dès demain les combats futurs, car à ne pas douter ceux-ci seront rudes…

 

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24 mai 2014

Demain...

vote 18 ptb-go.jpg

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02 mai 2014

Lettre à Anne Demelenne

demelenne di rupo.jpgChère Anne,

Ce n’est pas parce que tu sièges au bureau du PS qu’il faut essayer de nous faire avaler des couleuvres roses.

Ton parti est au cœur de toutes les coalitions gouvernementales depuis 1988. Chaque fois avec la droite, et souvent avec l’aile libérale de celle-ci.

Un fait connu de tous dans ce pays. Sauf peut-être de quelques distraits dans l’état-major de la FGTB ?

Certes, il y a de l’ironie dans ce point d’interrogation. Mais tu ne peux ignorer qu’il n’y a plus guère de dupes dans les rangs syndicaux quant à la nature des politiques impulsées par les différents gouvernements à participation « socialiste ».

Ce n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard si les syndicalistes sont fréquemment descendus dans la rue pour essayer de faire entendre leur voix. Et il n’est pas plus  fortuit que de nombreuses grèves aient été organisées tout au long de ces années, y compris des grèves générales. Contre le « plan global », contre le « pacte des générations » et contre les choix austères de l’équipe dirigée par Elio Di Rupo.

Même la «concertation sociale», que tu privilégies, est en péril. A tel point que la FGTB a refusé de jouer le jeu d’un simulacre de négociation d’un accord interprofessionnel, il y a quelques mois… Blocage des salaires, oblige !

Il serait par conséquent « utile », un terme décidément à la mode de nos jours, que tu nous expliques quelques paradoxes.

Comment le mouvement syndical peut-il contester quotidiennement l’offensive ininterrompue de régression sociale et, au moment des élections, inviter à soutenir des formations qui mettent sans cesse en œuvre des «plans» d’austérité ?

Comment peut-on « passer  au bleu » 22 milliards €  d’ «économies» pour les deux dernières années, supportées pour l’essentiel par les travailleurs, avec ou sans emploi ?

Comment peut-on avoir milité contre la ratification du TSCG, qui coule les politiques autoritaires d’austérité dans un béton armé idéologique, et soutenir aujourd’hui celles et ceux qui ont approuvé ce funeste  «Traité budgétaire européen» ?

Comment peut-on essayer de nous vendre l'alibi affirmant que « sans le PS, ce serait pire », alors que l’irréparable a déjà été commis à maintes reprises,  en matière de privatisations, de gel des salaires, de manipulations de l’index, de remise en cause des prépensions, d’appauvrissement des chômeurs, de cadeaux fiscaux aux nantis, pour ne prendre que quelques exemples ?

Il est extrêmement difficile d’entrevoir la moindre cohérence dans ces prises de position qui semblent plutôt relever d’une regrettable schizophrénie politique.

Oui, l’adversaire est la droite, dans toutes ses composantes. Mais on ne combat pas celle-ci en s’associant en permanence avec elle !

La connivence affichée avec les représentants du capital, les pélérinages à Davos,  la soumission à une construction anti-démocratique et anti-sociale de l’Union Européenne, la servilité devant les multinationales,  ne peuvent rien apporter de positif à la gauche !

Et ne viens pas nous raconter que le PS  est obligé de conclure des compromis. Dans deux villes importantes du Hainaut, Charleroi et Mons, dirigées par les ténors de ce parti, le PS a obtenu une majorité absolue de sièges lors des élections communales. Il avait donc les mains libres pour mener sa propre politique. Mais là aussi, il a choisi de s’associer avec des partenaires, et plus particulièrement avec un partenaire : le MR ! Démontrant ainsi que sa politique d’alliances n’est pas une politique subie mais une politique choisie…

Il est temps de tirer la conclusion de cet enlisement, loin des tentatives d’enfumage des discours du 1er mai et des promesses électorales habituelles : apporter son appui à des partis qui nous gouvernent depuis si longtemps revient à avaliser la poursuite, à l’avenir,  des mêmes politiques nocives pour le monde du travail !

Et nous serons à nouveau contraints de nous mobiliser et de lutter contre de nouvelles mesures "austéritaires", destinées cette fois à aller chercher dans nos poches quelques 13 milliards € supplémentaires !

Les organisations syndicales ne  peuvent se résigner à rester le dos au mur, et à réagir à contretemps.

Il est maintenant indispensable d’opter pour une démarche pro-active et, dans le cadre du prochain triple scrutin,  de cesser de dénigrer les partis de la «gauche de gauche» qui ne se compromettent pas, jour après jour, avec le CDH ou le MR, qui ne relaient pas les ukases de la Commission européenne, qui défendent clairement des alternatives en phase avec les propositions des syndicats.

Chère Anne,

Tu appelles à ne pas voter pour le PTB-GO et les "petits" partis, au nom du «rassemblement à gauche», alors que c’est le PS, sa connivence  avec les forces conservatrices, ses pratiques politiciennes, son absence de principes, sa priorité à la collaboration de classe,  qui divise profondément les mouvements sociaux en général, et le mouvement syndical en particulier !

Tu es évidemment libre de tes choix. Mais il serait abusif  de mettre à profit un poste de secrétaire générale de la FGTB pour vouloir les imposer à l’ensemble des affiliés et des militants.

Il est, à cet égard,  heureux que ceux-ci soient de moins en moins enclins à exécuter des consignes d’appareil qui vont à l’encontre de leurs aspirations et de leurs intérêts collectifs.

Puisse le 25 Mai être un début de rupture avec la culture du renoncement et le premier signal d’un véritable changement d’orientation politique.

Cordialement,

Alain Van Praet

 

 

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