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25 janvier 2015

Coup de tonnerre !

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La victoire de Syriza est maintenant confirmée !

Pour la première fois dans l’UE, la gauche de gauche obtient une majorité parlementaire ! Probablement même absolue, mais il faudra attendre la proclamation officielle des résultats pour la confirmation.

Néanmoins, c’est de toute évidence un événement historique doublé d’un immense espoir pour le peuple grec et les peuples européens.

Pour Alexis Tsipras et ses compagnons, le défi est grand et la responsabilité lourde. Car si  la Troïka était hier menaçante, demain elle multipliera les pressions effectives pour que Syriza cède et se coule dans le moule de l’austérité dominante. Mais porté par des mobilisations à répétition (et à venir) du peuple grec, et fort de ce succès électoral éclatant, Syriza  a les moyens de ne pas s'en laisser compter.

Pour disposer d’un rapport de force encore meilleur, nos amis grecs doivent désormais aussi pouvoir bénéficier de la solidarité active de toutes les forces vraiment à gauche, partout en Europe.

Et une deuxième victoire, celle de Podemos en Espagne, élargirait cette première brèche ouverte dès aujourd’hui.

La rupture avec la tambouille austéritaire peut ainsi enfin trouver un début de concrétisation, et être une source d’inspiration pour toutes celles et tous ceux qui luttent contre la régression dans les différents pays gangrenés par le néo-libéralisme.

Ce n’est qu’un début, le combat continue, disait-on en 1968. Ce n’est en tous les cas qu’un premier pas dans une nouvelle configuration et un nouveau rapport de forces ; la confrontation avec le capital commence sur d’autres bases.

A notre plus grande satisfaction.

Pour l'heure, je suis, nous sommes Syriza !

 

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17 décembre 2014

Concertation rime avec démobilisation !

 

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Au lendemain de la grève générale (réussie !) du 15 décembre, les secrétaires généraux de la FGTB et de la CSC ont accordé un entretien au journal L’Echo. Pour confirmer que le sommet syndical veut se mettre autour de la table avec le patronat et le gouvernement.  Et pour démontrer sa réelle bonne volonté, il a été décidé de… temporiser !

« On est dans l’optique de donner la chance à la négociation » (Marc Goblet), « On ne demande pas la lune » (Marie-Hélène Ska). Un nouveau « plan d’action » ne sera défini qu’au mois de janvier… si nécessaire, c’est-à-dire seulement en cas d’échec de la concertation à venir !

Cette tentative d’atterrissage ne constitue pas véritablement une surprise mais elle n’en demeure pas moins condamnable.

Car, en réalité, rien n’a changé !

Charles Michel a ré-affirmé qu’il n’était pas question de modifier le programme de sa coalition : le saut d’index et l’âge de la retraite à 67 ans sont maintenus ; il n’y aura pas de new deal fiscal, ni impôt sur la fortune, ni taxation du capital ni abandon des intérêts notionnels ;  les services publics et la sécurité sociale demeureront enfermés dans la tourmente des « économies indispensables »  ; et aucun geste positif ne sera posé pour les milliers de chômeurs qui vont être exclus du chômage dès le 1er janvier prochain !

De quoi nos brillants stratèges vont-ils donc pouvoir discuter ?

La réponse est claire : au mieux, de quelques modalités d’application des mesures gouvernementales !

Tout cela pour cela, serait-on tenté de crier…

Naturellement, les dirigeants syndicaux ne pourront revenir vers leurs instances avec des résultats probants, dans quelques semaines. Mais le mal aura été fait : la dynamique des luttes freinée et les premiers volets de la loi programme du gouvernement votées par sa majorité parlementaire. Il restera alors à constater les dégâts et à concrétiser de nouvelles actions. A contretemps,  après que le monde du travail ait été mis devant le fait accompli, obligé de courir après des décideurs qui avancent vite et résolument.

Et puis quel plan d’action pour quels objectifs à ce moment ? A nouveau une séquence manifestation nationale/ grèves tournantes/ grève générale de 24 heures ? A moins de balancer l’une ou l’autre étape : manifestation nationale/grève générale ou grèves tournantes/manifestation nationale ou seule grève générale en guise de baroud de (dé-)honneur ? Pourquoi pas, tant que nous y sommes, une minute de silence ou le dépôt d’une couronne de fleurs au monument du syndicaliste inconnu ?

Ces lignes sont délibérément grinçantes mais on ne peut qu’être consterné par le gâchis en préparation. Apparemment, aucune leçon n’a été tirée des échecs subis au cours des trente dernières années. Un nouveau revers accentuerait pourtant un désarroi populaire déjà trop évident et hypothéquerait une fois de plus des rapports de forces déjà compromis dans le passé !

Le sursaut ne doit pas être attendu de la part de « responsables » ou d’appareils syndicaux pour qui la concertation est l’alpha et l’omega du destin de la société. La solution ne pourra émerger que « d’en bas », portée par les militants et les travailleurs.

Sera-ce encore possible devant tant d’obstacles dressés par les uns et les autres ?

L’avenir nous le dira. Rapidement, car 2014 termine déjà sa trajectoire.

2015 sera l’année du renouveau social ou d’une nouvelle capitulation syndicale. Il dépend maintenant de chacun de nous de faire basculer le plateau de la balance d’un côté ou de l’autre…

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14 décembre 2014

La croisée des chemins

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La CGSP a déposé un préavis de grève à durée illimitée à partir du 16 décembre, le congrès de la Centrale Générale demande une amplification du mouvement, mais le patron francophone de la FGTB  redoute que le mouvement « parte dans tous les sens « ! Marie-Hélène Ska, pour la CSC, répète que son organisation respectera le calendrier prévu et tirera un premier bilan le lendemain de la grève générale nationale, tandis que son président  -Marc Leemans-  n’exclut rien, y compris une « nouvelle grève générale ».

La mobilisation syndicale devrait donc se poursuivre après le 15 décembre et au début de l’année 2015. Mais pour combien de temps et pour quels objectifs ?

Une interrogation légitime confortée par des déclarations surprenantes, telle celle de Marc Goblet soulignant que son organisation ne demandait pas le « retrait » des mesures gouvernementales, mais leur « suspension »,  afin de pouvoir « négocier », alors que la secrétaire générale du syndicat chrétien, sur les plateaux de RTL-TVI,  abondait dans le même sens et précisait sans sourciller que la CSC n’exige pas « le retrait du saut d’index » de la part d’un gouvernement considéré comme… « légitime » !

Négocier, le mot est lâché. Car le but des principaux responsables syndicaux est effectivement d’en revenir à une  « vraie concertation » ( !), d’abord  avec les « employeurs », et ensuite avec le gouvernement.

 

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Mais, concrètement, pour obtenir quoi ?

Les priorités syndicales affichées officiellement sont connues :  pas d’allongement supplémentaire des carrières ; maintien de l’index et liberté de négociation des salaires ; consolidation des services publics et de la sécurité sociale ; justice fiscale ; emploi ; préservation des droits syndicaux.

Les priorités de la coalition NVA-MR le sont tout autant, et elles prennent le strict contrepied des préoccupations syndicales : retraite à 67 ans et dé-tricotage accru des systèmes de pré-pensions ; saut d’index ;  gel des salaires ;  réductions des cotisations patronales qui réduiront encore le financement de la Sécu ; économies drastiques dans les services publics ; TVA et accises en hausse, mais ni impôt sur la fortune ni suppression des intérêts notionnels ; remise en cause du droit de grève.

Difficile d’imaginer une réconciliation à partir d’exigences aussi contradictoires, d’autant que cette majorité très à droite ne veut rien concéder !

L’inévitable épreuve de force ne pourra déboucher que sur deux issues : une défaite de la coalition nationale-libérale ou une défaite du mouvement syndical !

Mais les syndicats ne pourront pas gagner sans une clarification stratégique, et les déclarations contradictoires de leurs porte-parole ne rassurent pas…

Les dirigeants de la CSC et de la FGTB doivent cesser d’entretenir l’illusion qu’il est possible de contraindre l’équipe Michel-De Wever à reculer. Celle-ci ne retirera pas les principales mesures de son catalogue des horreurs. Mettre en échec ce gouvernement aux accents « thatchériens » passe(ra) obligatoirement par son renversement. Une perspective qui devrait être revendiquée ouvertement, mais qui est esquivée par des responsables qui ont peur d’être accusés de « faire de la politique » !

le lutte continue.jpgIl faudra beaucoup plus qu’une manifestation,  quelques grèves tournantes et une grève générale limitée à 24 heures, pour aboutir.  Sans une grève générale « jusqu’au bout », ce gouvernement poursuivra son offensive.  Il faut le dire et le répéter clairement, même si une telle perspective reste extrêmement difficile à concrétiser (entre autre parce qu’il est douteux que le sommet syndical s’engage dans cette voie,  périlleuse car potentiellement incontrôlable par les appareils).

Par ailleurs, la chute du gouvernement et des élections anticipées posent la question des solutions de rechange. Or, le PS, qui reste un « relais » privilégié de la bureaucratie syndicale, assume depuis de nombreuses années les politiques d’austérité et s’incline devant les diktats d’une UE  néo-libérale qu’il a contribué à façonner ! Et en matière d’alternative à l’alternance, celle préconisée par les états-majors syndicaux reste floue…

La chute du gouvernement est pourtant la priorité des priorités. Celle-ci représenterait un grand succès pour les travailleurs, avec des répercussions psycho-sociales positives pour les combats du futur. Ce serait aussi un fameux avertissement pour toutes les coalitions à venir, quelle que soit leur composition. Un  tel événement aurait également un retentissement par delà nos frontières. Démonstration serait ainsi faite qu'il est possible de gagner contre un Exécutif austéritaire par une lutte sans concessions.

Face à des tels enjeux, il n’est donc nullement surprenant que le patronat, le gouvernement et les grands médias à leur service mettent tout en œuvre pour faire échouer ce mouvement social. De l’intoxication idéologique aux menaces transparentes contre les libertés syndicales. Sont ici ciblées la grève et ses modalités d’organisation, notamment  les piquets et les actions de blocage d’accès routiers. La volonté exprimée est dénuée d’ambiguïté : il s’agit de désarmer définitivement le mouvement syndical, afin que celui-ci ne soit plus qu’un couteau sans lame.

L’heure n’est dès lors pas à la tergiversation. Il est essentiel de « mettre le paquet » tant qu’il est encore possible de déployer toutes les ressources à la disposition du monde du travail. Une course contre la montre s’engage dès maintenant. La perdre serait lourde de conséquences pour toute une période. Une issue qui peut être évitée en ne lâchant rien et en accentuant encore la pression dans les prochains jours.

Dès le 16, il sera ainsi indispensable de multiplier les actions pour rester « chauds »  durant la période démobilisatrice des fêtes de fin d’année. Ensuite, en  janvier 2015, il faudra repartir dans un mouvement ininterrompu de grèves jusqu’à la victoire.

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Ce ne sera pas simple mais c’est le prix à payer pour éviter un catastrophique revers.

 

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