11 février 2015
Quelles actions pour quels buts ?
Il y aura donc à nouveau des actions syndicales dans les prochaines semaines !
C’est positif.
Naturellement, il eût été plus cohérent et plus efficace de ne pas casser la dynamique enclenchée fin 2014 !
Mais soit. Inutile ici de ré-écrire l’histoire, même récente.
Toutefois, cette annonce d’une relance des luttes interpelle.
Des actions, oui ; mais lesquelles et pour quels objectifs ?
Car il s’agit d’obliger le gouvernement à battre en retraite et il est douteux qu’il retire ses principales mesures d’austérité parce que le front commun syndical l’exige.
Des actions pour gagner sont donc indispensables, et pas simplement des actions pour canaliser une « base » mécontente ou pour se donner « une bonne conscience du devoir accompli » !
La lucidité commande de dire franchement que quelques manifestations dans les rues de grandes villes belges ou devant des cabinets ministériels, voire une grève générale limitée à 24 heures et proche des vacances d’été, ne suffiront pas pour ébranler cette vigoureuse coalition des droites !
D’autre part, le mouvement syndical doit également clarifier sa position concernant les alternatives qu’il défend face aux politiques néo-libérales.
Des zones d’ombre à lever rapidement sous peine de déconvenues nouvelles.
J’y reviendrai.
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07 février 2015
Difficultés
Il se dit que le front commun syndical est toujours en vie et que des actions pourraient être décrétées de concert dès la semaine prochaine !
Le débat porterait essentiellement sur l’opportunité de nouvelles grèves, une perspective contestée par des responsables de la CSC et de la FGTB.
Mais au-delà de cette discussion tacticienne, l’important est sans doute ailleurs.
Il faut cesser, à gauche, de s’émoustiller à la moindre annonce d’une reprise de la lutte contre Charles Michel Ier, et dire clairement ce qui est : ce gouvernement ne reculera pas devant des pétitions, des « minutes de silence », des manifestations ponctuelles ou des grèves éparpillées ! Pour obtenir le retrait de sa politique musclée de régression sociale, il devra… chuter ! Et cet objectif, qui trouble un sommet syndical soucieux de ne « pas faire de la politique », nécessitera une grève générale prolongée, un mode d’action qui ne sera jamais assumé par les Goblet, Leemans, Bodson, Ska et consorts !
Il n’est d’ailleurs pas certain qu’une telle visée recueille l’aval d’une majorité populaire, car le monde du travail est fortement affaibli par des décennies de crise, d’austérité, de défaites répétées et d’absence d’une perspective politique crédible.
En cas de crise gouvernementale et de retour aux urnes, il est en effet bien difficile de visualiser ce que pourrait être une solution de rechange. Il n’existe ni Syriza ni Podemos en Belgique, ni même en Wallonie. Le PTB, qui a pourtant progressé, dispose de 2 élus sur 150 à la Chambre ! Toute la « gauche », dans le sens vraiment large du terme, c’est-à-dire avec les « écologistes » et les « socialistes », peut actuellement compter sur 50 députés, soit juste 1/3 de la représentation parlementaire fédérale !
C'est dire que le triomphalisme n'est pas de mise.
Il n’est nullement défaitiste d’acter des faits et de prendre la mesure de la réalité des rapports de forces.
La lucidité commande, dès lors, de comprendre qu’il reste un long chemin à parcourir pour se dégager du capitalisme et de ses recettes néo-libérales.
Et une alternative, à la hauteur des enjeux de notre monde et de notre société, ne pourra prendre consistance -ici et maintenant- si la gauche de gauche persiste dans ses querelles et divisions, et si la gauche syndicale reste repliée sur elle-même et s’abstient de toute « audace politique ».
Reste à gérer la tension entre l’urgence d'un changement de direction et la lenteur des processus de recomposition politique.
Un difficile défi à relever pour celles et ceux qui ne renoncent pas à transformer radicalement la vie…
@
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31 janvier 2015
Cul-de-sac !
Le routinier « groupe des 10 » qui réunit les « partenaires ( !) sociaux » a finalement accouché d’un « accord ».
Minimaliste.
Il n’y aura pas d’augmentation des salaires en 2015 ! Mais en 2016, les secteurs pourront négocier une hausse maximale de 0,5 %. Brute. Soit plus ou moins 0,37 % nette !
Une revalorisation de 2 % des allocations -chômage, pension et invalidité- est également prévue. Plus exactement, les « allocations les plus basses » !
Et la saut d’index ? Il est maintenu, les patrons refusant d’en discuter et le gouvernement réaffirmant qu’il était intangible !
Et la pension à 67 ans ? Pas un mot concernant ce tabou de la coalition des droites !
Le cap décrété par la NVA et le MR est maintenu. Avec sa politique fiscale injuste, mais aussi sa charge contre les services publics et la sécurité sociale !
Les négociateurs de la CGSLB et de la CSC ont cependant approuvé les très maigres « acquis » engrangés dans les discussions, tandis que ceux de la FGTB les rejettent, faute d’avoir pu obtenir une remise en question du choix gouvernemental concernant l’indexation.
A partir du moment où le sommet syndical a mis fin à la mobilisation pour s’engouffrer dans le tunnel de la « concertation sociale », le patronat (et le gouvernement derrière lui) étaient sur du velours.
Dès lors, le dénouement de ce (triste) scénario était prévisible, et d’ailleurs anticipé par de nombreux militants qui connaissent la musique des compromissions délétères.
Foin de langue de bois, il faut donc appeler un chat un chat : il s’agit d’une défaite syndicale. Une de plus, qui vient s’ajouter à tous les revers subis au cours des trois dernières décennies !
C’est grave, car cet épisode consolide un rapport de forces déjà très favorable à la droite.
Demain, Charles Michel et ses pairs hésiteront encore moins à appuyer sur l’accélérateur de la régression.
Gare au prochain « contrôle budgétaire » !
Reste maintenant à vérifier si la « base » va se résigner, ou au contraire taper le poing sur la table et exiger une relance des actions.
Mais rien n’est moins sûr, hélas.
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