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31 janvier 2015

Cul-de-sac !

 

touchez pas index.jpgLe routinier « groupe des 10 » qui réunit les « partenaires ( !) sociaux » a finalement accouché d’un « accord ».

Minimaliste.

Il n’y aura pas d’augmentation des salaires en 2015 ! Mais en 2016, les secteurs pourront négocier une hausse maximale de 0,5 %. Brute. Soit plus ou moins 0,37 % nette !

Une revalorisation de 2 % des allocations  -chômage, pension et invalidité-  est également prévue.  Plus exactement, les « allocations les plus basses » !

Et la saut d’index ? Il est maintenu, les patrons refusant d’en discuter et le gouvernement réaffirmant qu’il était intangible !

Et la pension à 67 ans ? Pas un mot concernant ce tabou de la coalition des droites !

Le cap décrété par la NVA et le MR est maintenu. Avec sa politique fiscale injuste, mais aussi sa charge contre les services publics et la sécurité sociale !

Les négociateurs de la CGSLB et de la CSC ont cependant approuvé les très maigres « acquis » engrangés dans les discussions, tandis que ceux de la FGTB les rejettent, faute d’avoir pu obtenir une remise en question du choix gouvernemental concernant l’indexation.

A partir du moment où le sommet syndical a mis fin à la mobilisation pour s’engouffrer dans le tunnel de la « concertation sociale », le patronat (et le gouvernement derrière lui) étaient sur du velours.

Dès lors, le dénouement de ce (triste)  scénario était prévisible, et d’ailleurs anticipé par de nombreux militants qui connaissent la musique des compromissions délétères.

Foin de langue de bois, il faut donc appeler un chat un chat : il s’agit d’une défaite syndicale. Une de plus, qui vient s’ajouter à tous les revers subis au cours des trois dernières décennies !

C’est grave, car cet épisode consolide un rapport de forces déjà très favorable à la droite.

Demain, Charles Michel et ses pairs hésiteront encore moins à appuyer sur l’accélérateur de la régression.

Gare au prochain « contrôle budgétaire » !

Reste maintenant à vérifier si la « base » va se résigner,  ou au contraire taper le poing sur la table et exiger une relance des actions.

Mais rien n’est moins sûr, hélas.

 

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25 janvier 2015

Coup de tonnerre !

Tsipras.jpg

La victoire de Syriza est maintenant confirmée !

Pour la première fois dans l’UE, la gauche de gauche obtient une majorité parlementaire ! Probablement même absolue, mais il faudra attendre la proclamation officielle des résultats pour la confirmation.

Néanmoins, c’est de toute évidence un événement historique doublé d’un immense espoir pour le peuple grec et les peuples européens.

Pour Alexis Tsipras et ses compagnons, le défi est grand et la responsabilité lourde. Car si  la Troïka était hier menaçante, demain elle multipliera les pressions effectives pour que Syriza cède et se coule dans le moule de l’austérité dominante. Mais porté par des mobilisations à répétition (et à venir) du peuple grec, et fort de ce succès électoral éclatant, Syriza  a les moyens de ne pas s'en laisser compter.

Pour disposer d’un rapport de force encore meilleur, nos amis grecs doivent désormais aussi pouvoir bénéficier de la solidarité active de toutes les forces vraiment à gauche, partout en Europe.

Et une deuxième victoire, celle de Podemos en Espagne, élargirait cette première brèche ouverte dès aujourd’hui.

La rupture avec la tambouille austéritaire peut ainsi enfin trouver un début de concrétisation, et être une source d’inspiration pour toutes celles et tous ceux qui luttent contre la régression dans les différents pays gangrenés par le néo-libéralisme.

Ce n’est qu’un début, le combat continue, disait-on en 1968. Ce n’est en tous les cas qu’un premier pas dans une nouvelle configuration et un nouveau rapport de forces ; la confrontation avec le capital commence sur d’autres bases.

A notre plus grande satisfaction.

Pour l'heure, je suis, nous sommes Syriza !

 

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17 décembre 2014

Concertation rime avec démobilisation !

 

résistance.jpg

Au lendemain de la grève générale (réussie !) du 15 décembre, les secrétaires généraux de la FGTB et de la CSC ont accordé un entretien au journal L’Echo. Pour confirmer que le sommet syndical veut se mettre autour de la table avec le patronat et le gouvernement.  Et pour démontrer sa réelle bonne volonté, il a été décidé de… temporiser !

« On est dans l’optique de donner la chance à la négociation » (Marc Goblet), « On ne demande pas la lune » (Marie-Hélène Ska). Un nouveau « plan d’action » ne sera défini qu’au mois de janvier… si nécessaire, c’est-à-dire seulement en cas d’échec de la concertation à venir !

Cette tentative d’atterrissage ne constitue pas véritablement une surprise mais elle n’en demeure pas moins condamnable.

Car, en réalité, rien n’a changé !

Charles Michel a ré-affirmé qu’il n’était pas question de modifier le programme de sa coalition : le saut d’index et l’âge de la retraite à 67 ans sont maintenus ; il n’y aura pas de new deal fiscal, ni impôt sur la fortune, ni taxation du capital ni abandon des intérêts notionnels ;  les services publics et la sécurité sociale demeureront enfermés dans la tourmente des « économies indispensables »  ; et aucun geste positif ne sera posé pour les milliers de chômeurs qui vont être exclus du chômage dès le 1er janvier prochain !

De quoi nos brillants stratèges vont-ils donc pouvoir discuter ?

La réponse est claire : au mieux, de quelques modalités d’application des mesures gouvernementales !

Tout cela pour cela, serait-on tenté de crier…

Naturellement, les dirigeants syndicaux ne pourront revenir vers leurs instances avec des résultats probants, dans quelques semaines. Mais le mal aura été fait : la dynamique des luttes freinée et les premiers volets de la loi programme du gouvernement votées par sa majorité parlementaire. Il restera alors à constater les dégâts et à concrétiser de nouvelles actions. A contretemps,  après que le monde du travail ait été mis devant le fait accompli, obligé de courir après des décideurs qui avancent vite et résolument.

Et puis quel plan d’action pour quels objectifs à ce moment ? A nouveau une séquence manifestation nationale/ grèves tournantes/ grève générale de 24 heures ? A moins de balancer l’une ou l’autre étape : manifestation nationale/grève générale ou grèves tournantes/manifestation nationale ou seule grève générale en guise de baroud de (dé-)honneur ? Pourquoi pas, tant que nous y sommes, une minute de silence ou le dépôt d’une couronne de fleurs au monument du syndicaliste inconnu ?

Ces lignes sont délibérément grinçantes mais on ne peut qu’être consterné par le gâchis en préparation. Apparemment, aucune leçon n’a été tirée des échecs subis au cours des trente dernières années. Un nouveau revers accentuerait pourtant un désarroi populaire déjà trop évident et hypothéquerait une fois de plus des rapports de forces déjà compromis dans le passé !

Le sursaut ne doit pas être attendu de la part de « responsables » ou d’appareils syndicaux pour qui la concertation est l’alpha et l’omega du destin de la société. La solution ne pourra émerger que « d’en bas », portée par les militants et les travailleurs.

Sera-ce encore possible devant tant d’obstacles dressés par les uns et les autres ?

L’avenir nous le dira. Rapidement, car 2014 termine déjà sa trajectoire.

2015 sera l’année du renouveau social ou d’une nouvelle capitulation syndicale. Il dépend maintenant de chacun de nous de faire basculer le plateau de la balance d’un côté ou de l’autre…

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