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20 août 2025

Léon Trotsky, 1879-1940

Screenshot 2025-08-20 at 18-27-07 Alain Van Praet - BLOG Rechercher - léon trotsky.pngIl y a 85 ans, sur l'ordre de Staline, fut assassiné un révolutionnaire russe réfugié au Mexique : Léon Trotsky.
 
Protagoniste majeur de la Révolution d’Octobre de 1917 et fondateur de l’Armée Rouge, ce nom est probablement largement oublié aujourd'hui.
 
Parce qu'il est évident que la planète a subi de profonds bouleversements depuis 1940 − et notamment la disparition de l’URSS qu’il avait contribué à édifier avec ses camarades du Parti Bolchévik !
 
Cette période de l’histoire humaine paraît maintenant bien lointaine en ce 21ème siècle "numérisé", confronté entre autre à une catastrophe écologique de grande ampleur qui menace directement les espèces vivantes.
 
Les figures majeures de cette génération combattante − comme Rosa Luxemburg (également assassinée, en 1919), Lénine (disparu en 1924) ou Antonio Gramsci (mort en 1937, suite à son long emprisonnement dans les geôles du fasciste Mussolini) − appartiennent pour beaucoup à une époque définitivement révolue, intéressant au mieux de vieux passionnés d’archéologie politique.
 
Certes, leur œuvre et leur action sont datées, et leurs écrits ont depuis longtemps pris place dans des bibliothèques militantes un tantinet poussiéreuses.
 
On pourrait bien sûr discuter longuement de cette perception, ou palabrer sans fin concernant l’apport réel et l’(éventuelle) actualité de ces irréductibles personnalités d'hier.
 
Mais l’essentiel est ailleurs.
 
Car notre monde  — dominé par un capitalisme financier globalisé qui perpétue exploitation et oppression, favorise les guerres avec leur cortège de crimes, génère inlassablement de profondes injustices sociales et menace directement notre survie —, reste un monde profondément intolérable.
 
Plus que jamais, il ne s’agit donc pas seulement de l’interpréter mais de tout mettre en œuvre pour le bouleverser.
 
Et c'est finalement le meilleur "hommage" que l'on puisse rendre à toutes celles et à tous ceux (parmi lesquels le théoricien de la "révolution permanente") qui, depuis des siècles, ont lutté de toutes leurs forces pour enfin concrétiser une émancipation humaine généralisée...
 
 

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Trotsky, Lénine, Kamenev

18 mars 2025

UKRAINE : STOP OU ENCORE ?

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En 2022, c’est l’armée russe qui a franchi la frontière ukrainienne pour marcher sur Kiev, ce n’est pas l’armée ukrainienne qui a franchi la frontière russe pour marcher sur Moscou. Cette agression contre un État voisin souverain est une violation du droit international et elle est dans tous les cas inacceptable.
 
Une fois que l’on a dit et répété ce qui devrait être une évidence pour toutes et tous, la question n'a pas pour autant été épuisée. Car une fois la guerre déclenchée, que fait-on ? On table sur une hypothétique victoire de l’un des protagonistes et on patiente jusqu’au dénouement final ? On attend (confortablement à l'abri) qu’elle se termine par épuisement généralisé des uns et des autres ou faute de combattants ? Ou l’on s’active pour chercher une issue au conflit par la voie diplomatique afin d’éviter des millions de victimes supplémentaires ?
 
Actuellement, c’est toujours le scénario de la confrontation armée qui prédomine. Les combats durent déjà depuis plus de trois ans, les morts et les blessés s’accumulent, les destructions d’infrastructures civiles aussi, et des négociations entre les acteurs directement concernés -Ukraine et Russie- n'ont toujours pas été véritablement engagées.
 
Et face aux agissements erratiques du nouvel occupant de la Maison Blanche, l’Europe se retrouve le dos au mur. Car pendant trois ans, elle s’est abstenue de prendre des initiatives de paix convaincantes, se contentant de gesticulations et de bavardages récupérés par des chaînes d’info en continu pour alimenter de pseudo-débats quotidiens. Tout en multipliant prioritairement des sanctions économiques contre la Russie et en fournissant armes et argent au gouvernement de Kiev. Entendons-nous bien : pas pour sauver le peuple ukrainien, mais pour préserver les intérêts des classes dominantes. Principalement pour empêcher l’Ukraine —et ses nombreuses richesses !— de réintégrer contrainte et forcée l’empire russe.
 
Aujourd’hui en grande difficulté, l’UE a choisi une fuite en avant militariste : renforcer ses dépenses d’armement au motif officiel de se prémunir d’une agression de la Russie sans dépendre du bon vouloir de Washington.
 
 
 
 

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Et le miracle s’accomplit sous nos yeux. Alors qu’il n’y avait pas d’argent pour financer la justice climatique et la justice sociale, la Commission européenne annonce un plan d’investissements militaires de… 800 milliards €, répartis sur les quatre prochaines années ! Et pour atteindre ce but, les sacro-saintes règles budgétaires européennes seront mises entre parenthèses.
 
Joli tour de passe-passe.
 
Sauf que l’argument d’une menace russe imminente, rabâché quotidiennement par ces politiciens prestidigitateurs, et relayé complaisamment par les principaux médias, est problématique.
 
Voilà en effet plus de trois ans que Poutine a déclenché son "opération spéciale"... qui devait durer 72 heures (!), et voilà plus de trois ans que ses troupes sont enlisées sur le territoire ukrainien. Et depuis trois ans, sur les plateaux de télévision, des "experts" et des "journalistes" accommodants n'ont cessé d’ironiser sur les tares rédhibitoires de cette armée, sur son équipement déclassé, sur ses choix stratégiques obsolètes, sur le moral "dans les chaussettes" des soldats russes, sur les impasses de l’oligarchie poutinienne, etc.
 
Et soudainement, cette même Russie et cette même armée d'une autre époque seraient maintenant sur le point de s'abattre sur les contrées "démocratiques" occidentales ? L’ Europe ainsi menacée est pourtant déjà bien équipée. Contrairement à ce que d'aucuns essaient de nous faire croire, elle dépense déjà beaucoup d’argent pour sa "défense" (des centaines de milliards €, chaque année !) , et elle dispose par ailleurs d'armes nucléaires !
 
Quel attrape-nigauds propagandiste que ces discours maintenant matraqués 24h/24 ! Les gouvernants et les faiseurs d’opinion qui répandent sans rire leur "supercherie narrative" n'ont d'autre but que de nous manipuler en jouant sur nos peurs. Il s'agit de nous convaincre —guerre imminente par eux annoncée— qu'il faut investir massivement dans les industries liées à l'armement (les marchands de canons se frottent déjà les mains et le capital —toujours à la recherche de profits juteux nouveaux— exulte). Il s'agit de nous persuader que cette forte réorientation économique nécessitera de la part de la collectivité de nouveaux sacrifices (qui viendront s’ajouter à la déferlante des politiques austéritaires du dernier demi-siècle !).
 
D’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à convoquer pour la circonstance Churchill et son discours sur "le sang et les larmes", pas moins !
 
Oyez, oyez bonne gens, préparez-vous donc à travailler encore plus longtemps pour des salaires au rabais et des pensions de misère. Quant aux indispensables investissements massifs pour un abandon du modèle productiviste destructeur de la planète et pour une bifurcation écologique radicale, ce sera sans doute pour le XXIIè siècle, lorsqu’il sera définitivement trop tard !
 
Il est urgent de se mobiliser pour établir des contre-feux aux folles dérives des Merkel, Merz, Macron, Meloni, De Wever-Francken et tutti quanti. Il est grand temps de nous émanciper de tous les impérialismes (US, russe, chinois et européen) qui n’ont que faire du bien-être des peuples. Ne laissons pas les va-t-en guerre répandre leurs discours virils sans réagir. Ne les laissons pas gagner une nouvelle bataille "culturelle" et coloniser un peu plus nos cerveaux. Ne les laissons pas tranquillement nous entraîner vers l’abîme.
 
Nous n’avons pas besoin d’une "économie de guerre" nous avons besoin d’une économie de paix, qui assure la sécurité de la planète confrontée aux conséquences de la catastrophe écologique et qui assure la sécurité de toutes et tous, pas au niveau militaire (nos pays sont submergés par des armements de toute nature, y compris et surtout par des armes de "destruction massive") mais au niveau social, environnemental et démocratique.
 
Cela passera par une alternative de paix négociée par la Russie et l’Ukraine, dans le respect du droit international. Pas par un arrangement sournois entre Trump et Poutine pour mettre la main sur les ressources de l’Ukraine, en ignorant les intérêts du peuple agressé.
 
Compliqué ? Sans aucun doute. Mais il n'existe pas de raccourcis possibles...
 
 
 

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02 février 2025

Arizona Nightmare

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Le gouvernement de Bart De Wever n'a rien d'une bande dessinée et ne parle pas beaucoup d'amour !

La politique qu'il préconise est surtout un catalogue d'horreurs digne d'un Stephen King...

 

♦♦♦

 

Ainsi, après 8 mois d’un difficile accouchement, une nouvelle coalition gouvernementale est portée sur les fonts baptismaux. Pour la majorité de la population cette naissance n’annonce rien de bon. Les partis réunis dans l'"Arizona" nous promettent des larmes et du sang pour la législature qui s’ouvre, et même au-delà car Bart De Wever se voit déjà rempiler en 2029 pour une "promenade de 10 ans, nécessaire à l’assainissement du pays" !
 
Une évidence d’abord : ce gouvernement ne reviendra pas sur les politiques austéritaires mises en œuvre par ses prédécesseurs depuis 50 ans ! Sans revisiter ici cette longue histoire antisociale, contentons-nous de 3 exemples significatifs : pas de retour à l’âge légal de la retraite à 65 ans, pas d’abrogation de la loi de 1996 qui corsète de libres négociations salariales, pas de suppression du statut de "cohabitant" qui pénalise particulièrement les personnes les plus vulnérables. La "Vivaldi" s’en était bien gardée, ce n’est naturellement pas cette coalition nettement plus à droite qui corrigera le tir du néolibéralisme décomplexé !
 
Celles et ceux qui considèrent que la "conflictualité" (sociale/politique) est aujourd’hui une vieille rengaine et qu’il faut envoyer Marx (et d’autres!) dans les oubliettes de l’histoire feraient mieux de le(s) relire, d’urgence, pour mieux comprendre la réalité réellement existante de ce monde ! Le capitalisme change de formes et s’adapte continuellement, mais sa nature est immuable. La lutte des classes existe sous de multiples aspects, mais elle est permanente. Le capital chante les louanges de la "démocratie", mais il continue à mobiliser d’énormes moyens — idéologiques, notamment — pour rester hégémonique dans la société et pour maintenir son emprise sur le travail, pour qui rien n’est jamais acquis définitivement.

 

 

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Ce sont précisément des mets empoisonnés qui sont au menu des cuisiniers de l’Arizona, assaisonnés d’une destruction supplémentaire des "conquis" arrachés par les générations passées : flexibilité accrue du travail ; offensive contre les pensions, la Sécu, les services publics ; annonces menaçantes contre les chômeurs et les malades ; mesures inhumaines contre les migrants ; renforcement des budgets militaires au détriment d’investissements dans le social ou dans l’écologie, etc. Inutile de chercher longuement, la coupe de la régression sera très rapidement pleine.
 
Face à cette association de casseurs, des communiqués de presse ou des discours indignés ne suffiront pas. Et il faudra bien plus que des manifestations à Bruxelles pour mettre en échec leurs féroces ambitions.
 
Bien sûr les grèves générales ne se décrètent pas. Mais elles peuvent (et doivent) être préparées. Parce que c’est aujourd’hui la seule modalité de lutte qui soit à la hauteur du défi lancé par les droites, avec la complicité agissante de Vooruit (cette "gauche Canada Dry" qui devrait plus opportunément s’appeler Achteruit !). Même si aucune forme de résistance ne doit être écartée, même s’il faut encourager tout acte d’insoumission, au final, toute autre perspective avancée pour contrer le gang De Wever-Bouchez serait une illusion et déboucherait sur un échec.
 

 

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19 octobre 2024

Elections Communales : commentaires en vrac (II)

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Screenshot 2024-10-19 at 09-42-44 A Schaerbeek la liste MR-Engagés récupère un élu et passe devant le PS 'Nous réclamons le mayorat' - RTBF Actus.png

 

 

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Screenshot 2024-10-19 at 09-48-30 « Une ligne rouge » le MR met en garde le PS pour les négociations communales - Le Soir.png

 

 

 

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14 octobre 2024

Elections Communales : commentaires en vrac

 

Dans la foulée des élections du mois de juin, le MR et Les Engagés ont confirmé leur progression. C'est un fait. Mais contrairement à ce que pronostiquait ou à tout le moins espérait George-Louis Bouchez, la "gauche" n'a pas été balayée à Bruxelles et en Wallonie. Le PS garde sa première place dans ses bastions, et le PTB consolide ses scores de 2018. Un résultat jouissif à épingler : Gloub, qui avait fait de Mons un objectif prioritaire et qui voulait à tout prix y devenir bourgmestre, a échoué. Au-delà de ces élections communales, l'enjeu sera maintenant de mettre en échec les politiques régressives des différents gouvernements de droite et, dans un premier temps, ce ne sera pas possible dans les urnes mais dans la rue !

 

 

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Marie-Christine Marghem (MR), dont on connait son militantisme pro-énergie nucléaire et son climato-négationnisme larvé, devient bourgmestre de Tournai grâce à une coalition avec Les Engagés (zéro surprise) et... Écolo ! On a beau savoir que les majorités constituées ne brillent pas très souvent par leur cohérence, mais... Il est vrai que les "Verts" héritent de deux strapontins d'échevins dans cette affaire et que le pouvoir justifie manifestement toutes les acrobaties idéologiques. La défunte "Vivaldi" était d'ailleurs un "bel exemple" en la matière !

 

 

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Même type de scénario, mais inversé : à Ixelles, la liste du bourgmestre écologiste était arrivée en tête hier soir. Mais Christos Doulkeridis ne pourra pas rempiler car PS/MR/Engagés ont conclu une alliance pour l'évincer. On ne peut même pas dire que la stratégie d'un "front des progressistes" est illisible, il n'en existe tout simplement pas à Bruxelles ou en Wallonie !

 

 

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Quelques heures après la fin du scrutin communal, les invectives de la campagne sont déjà oubliées et les partis se précipitent pour négocier des accords. Et comme à d'autres niveaux de pouvoir dans l'histoire de ce pays, PS et Écolo n'hésitent pas à s'associer au MR et aux Engagés, ceux-là même qui gouverneront au Fédéral et à la Région, ceux-là mêmes qui se préparent à taper fort sur la population à coups de mesures austéritaires très dures ! L'échafaudage institutionnel "belge" justifie sans doute à leurs yeux toutes les incohérences. Ainsi par exemple, à Tournai, le PS est éjecté par une majorité MR/Engagés/Écolo, et à Bruxelles ou Anderlecht, PS/MR/Engagés se marient, comme... à la Région. D'aucuns s'étonneront encore si les électeurs affirment ne plus s'y retrouver et disent que "voter ne sert à rien". A ce propos d'ailleurs, en Flandre, où le vote était facultatif, les abstentionnistes étaient près de 40 %, dans des élections "locales" pourtant réputées les plus proches des citoyens. Que serait-ce si le vote n'était pas obligatoire au Fédéral ? Probablement pas mieux que chez nos voisins français ! Et en Flandre toujours, une inquiétante première : la majorité absolue pour l'extrême-droite à Ninove. Sur une ligne raciste et sécuritaire totalement assumée. Un précédent qui pourrait annoncer d'autres dimanches noirs à l'avenir, tant la tendance à la montée du fascisme est forte en Europe ! Il faudra beaucoup plus que des manœuvres et des jeux de pouvoir dans les assemblées parlementaires/conseils communaux pour changer la donne et favoriser l'émergence d'une vraie alternative de gauche. Il faudra surtout une ample mobilisation sociale et il faudra travailler à construire un processus d'auto-organisation par "en bas". Très compliqué évidemment. Le chemin est particulièrement escarpé mais il n'en existe pas d'autre.

 

 

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Des majorités "progressistes" sont possibles dans de nombreuses villes et non des moindres : Liège, Mons, Herstal, Seraing, La Louvière, Saint Gilles, etc. Il semble bien, néanmoins, que les dirigeants du PS ne veulent pas entendre parler d'alliance avec le PTB. Nulle part, sauf peut-être à Molenbeek avec la remuante Catherine Moureaux ! Ils préfèrent de loin négocier avec les droites, MR et/ou Engagés, Engagés et/ou MR. Et pas seulement au détriment du PTB d'ailleurs, parfois aussi au détriment d’Écolo comme le montrent les péripéties politiciennes à Ixelles. Consternant. Mais demain, ils viendront nous dire qu'ils sont les principaux opposants aux gouvernements de droite au Fédéral et dans les Régions, demain ils défileront au premier rang dans les manifestations syndicales avec de jolies écharpes rouges, demain ils tonneront dans les assemblées parlementaires contre leurs "adversaires", alors... qu'ils dirigeront d'importantes communes avec ces mêmes partis qu'ils vilipenderont à Bruxelles ou à Namur, à la Chambre ou au Parlement wallon ! Et que l'on ne vienne pas nous servir des platitudes du style "l'échelon communal (ou provincial) n'a rien à voir avec les niveaux fédéral ou régional". Les discours des partis traditionnels sur le "signal de l'électeur" sont bel et bien une façade qui ne parvient plus à masquer leur tambouille aux différents niveaux institutionnels de l’État Belgique. En ce y compris Écolo, par ailleurs (Tournai !). En réalité, "Verts" et "socialistes" ont abandonné toute colonne vertébrale idéologique et ne sont plus motivés que par l'occupation du pouvoir à (pratiquement) n'importe quel prix. A ce rythme, ce n'est pas demain la veille que se constitueront ici des rassemblements de type "Nouveau front populaire" comme en France ! Qu'attend le mouvement syndical, la FGTB notamment, pour mettre la pression sur ces formations ? Allo, Thierry Bodson...

 

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08 juillet 2024

Et maintenant ?

 

 
 

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Inespéré !
 
Le résultat du second tour des élections législatives françaises est une réelle surprise. La gauche réunie a déjoué tous les pronostics des éditorialistes des chaînes d’information en continu et toutes les prévisions des instituts de sondage : elle termine finalement première force politique de l’Hexagone ! Quant au RN, qui était présenté comme le parti qui allait immanquablement gouverner la France fort d’un tsunami électoral annoncé, il a échoué. La menace fasciste institutionnelle est ainsi provisoirement écartée !
 
Certes, comme ses adversaires, le Nouveau Front Populaire n’obtient pas une majorité parlementaire absolue. Loin de là. Mais il faut se rappeler d’où l’on vient.
 
Il y a un mois, à l’issue d’une campagne terne pour les élections européennes, le parti des abstentionnistes avait gagné et la bande à Le Pen caracolait largement en tête du classement des suffrages exprimés. Les partis de gauche incapables de s’unir avaient obtenu de piètres résultats, dans la dispersion.
 
Soucieux de mettre à profit cette séquence politique, Macron précipita le soir même du scrutin du 9 juin la dissolution de l’Assemblée Nationale et la convocation d’élections législatives rapides. Persuadé qu’il se débarrasserait ainsi de cette gauche désorientée. Et convaincu que c’était une occasion inespérée d’éliminer La France Insoumise, cette "gauche de gauche" qui n’a pas renoncé à défendre un programme radical, ce mouvement politique qui refuse obstinément de se résigner au désordre du capital et aux affres d’une Cinquième République à bout de souffle, cette opposition tenace à sa politique.
 
Pour Macron et ses proches, en prenant de vitesse les uns et les autres, il s’agissait de s’enfermer définitivement dans un entre-soi avec l’extrême-droite et de s’ériger ainsi en seul opposant légitime du RN.
 
Raté !
 
Dans les jours qui ont suivi le tour de passe-passe présidentiel, les différentes composantes de la gauche ont réussi à converger et à s'unir. Elles sont tombées d'accord sur un programme de rupture et sur une répartition des candidatures dans les 577 circonscriptions.
 
Et, après un mois d’efforts pour remobiliser l'électorat populaire, au rendez-vous : un succès surprenant pour maints "experts" es plateaux de télévision !
 
Pour autant, rien n’est fondamentalement solutionné.
 
Malgré ce revers inattendu, le RN a encore progressé en gagnant plusieurs dizaines d’élus supplémentaires. La menace fasciste restera dans les prochaines années une donnée incontournable de la politique française, avec à l’horizon 2027 une élection présidentielle convoitée par Marine Le Pen.
 
Le Nouveau Front Populaire peut gouverner, mais avec moins de 200 "représentants du peuple" il ne dispose pas d’une majorité absolue, ce qui rendra plus difficile la mise en œuvre de son programme. D’autant que l’on peut s’attendre à un nouvel embrouillamini à la sauce Macron, lequel va probablement tenter de diviser ses adversaires et de négocier une alliance de gouvernement avec certaines composantes de droite et... de gauche, à commencer par le PS. Et à l’exclusion évidemment des Insoumis de Jean-Luc Mélenchon.
 
Ce qui doit maintenant primer est la mise en œuvre du programme du Nouveau Front Populaire, pas son abandon qui décrédibiliserait la gauche au plus grand profit de l’extrême-droite !
 
Mais ce qui peut et doit faire la différence, c’est la mobilisation du plus grand nombre. Hier, à Paris, et dans beaucoup de villes de France, l’enthousiasme des rassemblements était évident. Le défi sera de maintenir une implication active venant "du bas", d’autant que la période estivale des congés et le matraquage sportif médiatique sont moins favorables à une intervention de masse directe dans les domaines de la "chose publique" qui concernent pourtant directement la population.
 
Le travail ne fait que commencer.
 
En avant !
 
 
 

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12 juin 2024

Où va la France ?

 

 

Il y aura donc un (nouveau) "front populaire" en France pour les élections législatives planifiées dans moins de trois semaines, suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale par un Macron plus "verticaliste" que jamais.

Un (nouveau) "front populaire", c’est-à-dire une union entre différentes formations de gauche qui étaient à couteaux tirés ces derniers mois, comme la campagne pour les élections européennes l’a encore amplement démontré.

Mais face à une menace fasciste, face à la perspective d’un gouvernement d’extrême-droite dirigé par Jordan Bardella ce qui serait une triste première dans l’Hexagone (Vichy et Pétain ont surgi dans un contexte exceptionnel d’une guerre mondiale, pas via l’expression du suffrage universel !) – la gauche avait et a besoin d’unité, pas de division !

Aujourd’hui, l’heure est prioritairement au "front unique" dans les urnes.

Bien sûr, au-delà de l’urgence électorale, un "front unique" devra aussi être construit par en bas, dans les luttes et dans l’action. Le coup de poker de Macron, les résultats obtenus par le RN le 9 juin et la perspective de plus en plus réelle de voir un dirigeant lepéniste arriver à Mattignon, ont d’ailleurs déjà provoqué de nombreux rassemblements et de nombreuses manifestations dans différentes villes françaises. Un sursaut sans doute tardif mais néanmoins salutaire. Il n’y a pas d’autres voies pour changer les rapports de forces à plus long terme.

Dans l’immédiat, les gauches unies pourront-elles mettre en échec la manœuvre habile de Macron (de son point de vue) qui voudrait réduire la représentation parlementaire des différents partis de gauche (et surtout La France Insoumise !) à la portion congrue, et favoriser ainsi le RN (version contemporaine de l'infâme formule "mieux vaut Hitler que le Front Populaire"), définitivement érigé par lui en seule "alternative" au "macronisme" ? Réponse les 30 juin et 7 juillet.

Bon courage et bonne m… à mes amis français face à ce nouveau tournant majeur dans la vie politique Outre-Quiévrain !

 

 

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10 juin 2024

SÉISMES

 
Comme on pouvait le craindre, les différentes élections de ce 9 juin ont matérialisé un glissement vers la droite et l’extrême-droite de l’échiquier politique. Il s’agit même d’un véritable basculement, tant les scores enregistrés par le MR et Les Engagés dans la partie francophone du pays, et par la N-VA et le VB dans la partie néerlandophone, dépassent largement les prévisions des sondages qui leur étaient les plus favorables. Même en Wallonie, les droites ont cartonné et toute perspective d’une majorité des "gauches" ou des "progressistes", peu importe la terminologie, est désormais hors d'atteinte !
 
Il serait vain de se cacher derrière son petit doigt ou d’essayer d’embrouiller la situation en ayant recours à la langue de bois. Ce séisme est le reflet d’un glissement très droitier de l’électorat : manifestement, les citoyen(ne)s sont aujourd’hui plus sensibles aux thématiques sécuritaires ou liées aux migrants qu’aux thématiques de justice sociale ou de justice climatique. Inquiétante aussi cette avancée dans l’imaginaire collectif des valeurs de la compétition et de "l’inégalitarisme " : les pauvres sont de plus en plus pointés du doigt et le discours sur les "assistés" répété en boucle par les ténors libéraux de toute obédience fait mouche. L’homophobie, la détestation de ce qui est différent et même le sexisme, par delà les grandes déclarations et en dépit du mouvement "Me Too", regagnent également du terrain.
 
Les reculs voire les déroutes spectaculaires des partis "socialistes" et "écologistes" ne sont pas le fruit du hasard, mais une conséquence de leur acharnement à se vautrer dans des alliances "contre-nature", leur abandon de toute perspective alternative et de tout combat pour un vrai changement de société, au profit d’une morne gestion du capitalisme. Leur discrédit est ainsi de plus en plus grand, et le désarroi que leur comportement génère s’accroît au fil des ans !
 
C’est dire si les prochains mois et les prochaines années vont être difficiles pour "ceux d’en bas", avec une nouvelle offensive austéritaire et de nouvelles remises en question des "conquis" historiques de la classe ouvrière. C’est dire aussi qu’il n’y aura aucune action vigoureuse pour enrayer la catastrophe écologique, tant les priorités des droites sont la défense des intérêts du capital et la garantie d’une "concurrence libre et non faussée", au détriment de la préservation de la planète. Le productivisme et l’extractivisme ont décidément de beaux jours devant eux, et les illusions d’un "capitalisme vert" des écologistes et sociaux-libéraux n’ont évidemment pas contribué à renverser les représentations dominantes véhiculées par notre mode de production et de consommation gangrené par le fric.
 
Il faudra également être attentif aux dérives "autoritaristes" des projets néo-libéraux et, en matière de politique internationale, ce ne sont pas les gouvernements qui se profilent qui agiront pour stopper le génocide à Gaza, ou édifier un monde plus juste et plus "humain" !
 
Seule (maigre) consolation dans cette dévastation, le maintien global du PTB : il progresse (un peu) en Flandre et nettement à Bruxelles, mais il recule en Wallonie où il n’avait par ailleurs pas déposé de listes dans la province du Luxembourg, faute de structuration suffisante...
 
Et maintenant ? Il est un peu prématuré, quelques heures après ce coup de massue, d’élaborer de grandes stratégies sur papier ! Il est certain qu’il y aura un difficile travail de construction et de reconstruction, avec au minimum un retour aux "fondamentaux" de gauche. Il est certain également qu’il faudra tenter de reconstruire un rapport de forces en s’appuyant prioritairement sur les luttes et des formes d’auto-organisation par "en bas". Et il serait sot de ne pas travailler à une plus grande unité des "forces de progrès".
 
Mais à chaque jour suffit sa peine et l’heure est maintenant à la réflexion critique en s’appuyant sur un bilan lucide et sans concessions de ce dimanche noir !
 
NB : à de rares exceptions près, les tendances au niveau de l’UE sont évidemment semblables aux nôtres. Mais la complexité de l’échafaudage communautaire européen et les spécificités nationales nécessitent une analyse ad hoc approfondie...

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