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05 décembre 2025

POLARS EN BARRE [131]

"Comme un jouet mécanique bien remonté, la grande ville continuait son activité nocturne avec une précision mathématique, sans s’inquiéter de ses habitants."

 

William Riley Burnett

 

 

 

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04 décembre 2025

POLARS EN BARRE [130]

"C’était l’inspecteur Webber, le souverain, le nabab, le maharadjah, l’empereur, le géant Colossus en personne. Ne le sous-estimez pas, avait dit Mandon ; et bien entendu, il avait raison. J’examinai donc l’inspecteur avec un intérêt nouveau, passionné, essayant d’éprouver quelque chose de la terreur que Mandon avait éprouvée… Mais non, rien. Pour moi il n’était qu’un flic véreux de plus, même si sa chemise à lui était propre."

 

Horace McCoy

 

 

 

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03 décembre 2025

POLARS EN BARRE [129]

"Je sens que les choses ne tournent pas rond et mon petit doigt, qui ne se trompe jamais, me dit que si la partie est jouée selon la donne, c’est le mauvais numéro qui gagnera. Oh ! C’est pas mes oignons ! Alors, mes oignons, c’est quoi ? Est-ce que je le sais ? Est-ce que je l’ai jamais su ? Inutile d’approfondir. Tu n’es pas compréhensif ce soir, Marlowe. Peut-être que je ne l’ai jamais été et que je ne le serai jamais. Je ne suis peut-être qu’une larve qui trimbale dans sa poche une carte de détective. Peut-être que c’est qu’on finit tous par le devenir dans ce monde glacial et crépusculaire où c’est toujours le mal qui triomphe."

 

Raymond Chandler

 

 

 

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02 décembre 2025

POLARS EN BARRE [128]

"Ce qui est vivant se consomme chaud, à l’état brut, et ne devient ″culturel″ qu’après, quand ça vieillit bien, au contraire de tous ces films qui naissent couverts de rides, objets culturels, eux, dès leur première projection. Un défi : le ″noir-polar″, jusqu’à ce jour le plus increvable des genres, est le seul ″work in progress″ de l’industrie cinématographique, une coulée unique, variée et ininterrompue, une sorte de contre-journal télévisé permanent.

[…]

Qu’est-ce qui va rester ou pas ? Je ne lis pas dans les marcs de café, moi, … je ne sais qu’une chose, c’est que le ″polar-noir″ est vivant et que je le rencontre tous les jours au ciné. Peu importe qu’on veuille me le fourguer à la sauce S.-F. Ou fantastique-épouvante, au goût du jour, quoi. Je ne dis jamais non, moi, je ne boude pas. D’ailleurs j’y crois pas du tout, à la ″pureté″ du polar, la ″pureté″ c’est pas son truc, ça l’a jamais été, il s’en est même toujours méfié comme de la peste. La preuve, c’est un sujet dont il aime bien parler : mensonges, trahisons, fin-qui-justifie-les-moyens, etc. Ça le connaît, la pureté."

 

Alain Corneau

 

"Qu’est-ce qu’un film noir ? Le mot ″noir″ implique un certain éclairage sur le monde, une vision subjective, une façon pessimiste d’appréhender les choses. Le ″noir″ implique le réalisme. Mais tous les films réalistes ne sont pas noirs. (…) La caractéristique essentielle du roman et du film ″noirs″ est l’ambiguïté. Ambiguïté des personnages, ambiguïté du jeu social. Dans les films des années trente, nous assistons à une pantomime où gangsters, politiciens et héros jouent un jeu bizarre, souvent contraire à leur rôle social. Ambiguïté toujours présente dans les années soixante-dix, où les flics violent la loi pour mieux la faire respecter, où des épreuves de force se terminent par un mariage, où un petit fait divers d’aspect comique se termine en drame. Autre caractéristique : la violence, cruelle et spectaculaire. Cette ″dynamique de la mort violente″ baigne le film noir et lui donne son caractère d’insécurité."

 

François Guérif

 

 

 

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01 décembre 2025

POLARS EN BARRE [127]

 

"Phil contempla sa soucoupe vide en fronçant les sourcils, puis il se mit à ricaner :

— J’ai chez moi un revolver et une bouteille de whisky qui est à peu près possible, dit-il. Le revolver, tu peux l’avoir tout entier, quant au whisky, il n’a été coupé que deux fois et tu as droit à la moitié de la bouteille.

— J’ai droit à plus que ça, mais je veux bien me contenter de la moitié pour cette fois. Allons-y !"

 

Raoul Whitfield

 

 

 

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30 novembre 2025

POLARS EN BARRE [126]

"Les cordes crissaient sur le bois du petit cercueil. Les deux employés municipaux se tenaient de chaque côté de la fosse et hissaient la charge en cadence. Après deux ou trois mouvements, le cercueil fut posé sur le sol, près de la plaque tombale de granit.

- Alors ? demanda l'un des employés. Il s'essuya le front du revers de la manche, rejetant sa casquette en arrière.

Roland Gabelou eut un instant de passage à vide."

 

Thierry Jonquet

 

 

 

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29 novembre 2025

POLARS EN BARRE [125]

"Faty hocha la tête d’un air à la fois grave et enfantin, et Teissère, attendri, songea : "je t’aiderai, mon petit garçon. Parce que tu sais, tout est tellement crado. Des tueurs, des voyous, des pédés, des vicieux, du sperme, des putes, des macs, de la schnouf, du fric, des cons… Des coups de feu, de surin, d’acide, de rasoir, de pic à glace… Si tu savais ce que c’est qu’une vie de flic !"

Son cadet passait près d’eux. Teissère le happa et le prit aussi par les épaules.

Il était un peu gêné, mais ce geste, il le retenait depuis des années.

Il les serra très fort, ses deux fils. Ils étaient tous trois épaule contre épaule. Heureux.

Et c’était Noël. Un Noël blanc, même !

Des minutes comme celles-ci, ça valait bien cinquante-cinq ans de merde, non?"

 

Frédéric Fajardie

 

 

 

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28 novembre 2025

POLARS EN BARRE [124]

"Avant que j’aie pu esquisser un geste, elle plongea la main dans son sac et en sortit un petit pistolet nickelé qu’elle dirigea sur moi.

Ma première impression ne m’avait pas trompé : cette femme était très dangereuse. Il faisait trop sombre pour que je puisse lire ses intentions dans son regard, mais son intonation laissait deviner une détermination farouche, quasi obsessionnelle, à la limite de l’hystérie.

– Je suis venue pour vous tuer, Baraudy. J’aurais pu le faire tout à l’heure, devant tout le monde, et c’était mon but. Ça m’aurait fait plaisir de vous vider mon chargeur dans le ventre et de vous voir vous tortiller sur ce parquet bien ciré, avec votre belle chemise et votre beau costume blanc souillés de sang et de vomissures, au milieu de vos invités en train de bouffer des petits fours et de boire du champagne…

Pas de doute, j’avais affaire à une cinglée."

 

Gérard Delteil

 

 

 

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