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25 novembre 2025

POLARS EN BARRE [121]

"Un quart d’heure plus tard, la voiture de Meunier s’arrête devant chez Grignard. Il est déjà dans le jardinet. Chapeau gris. Manteau croisé. Il sort. Il vérifie sa boîte à lettres. Il en retire quelques prospectus qu’il consulte en ouvrant la portière. Il se laisse tomber dans la voiture. Petit Boulot a enfilé le veston de Jojo et son couvre-chef. Ça fait la blague pendant quinze secondes, le temps que la chignole démarre. Grignard s’apprête à tempêter. Il relève la tête, n’y comprend rien, regarde dehors les maisons qui défilent et se retourne affolé vers l’arrière :

– Mais qui êtes-vous ?

Couteau sur la gorge. Gargouillis du député. Les paroles ne servent plus à rien. Les mots vont se faire rares. La place est à la violence. On est embringués sur des rails. Action. Maintenant, action. C’est la politique qui avait introduit la parole."

 

Jean Vautrin

 

 

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24 novembre 2025

POLARS EN BARRE [120]

"Inutile de réfléchir bien longtemps pour comprendre que cette mort, survenant après celle de la jeune et jolie Betty Barnard, fournirait sans conteste à la presse la nouvelle la plus sensationnelle du moment. Le fait qu’on fût en août et que les journalistes fussent en mal de copie venait encore aggraver les choses."
 
Agatha Christie
 
 
 

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23 novembre 2025

POLARS EN BARRE [119]

"Martin Beck se leva.

Il traversa la salle de séjour et alla chercher le journal, sur le paillasson, en dessous de l’ouverture de la boite aux lettres. Puis il se rendit dans la cuisine en lisant les titres de la première page d’un œil distrait. Il faisait beau et cela avait toutes les chances de durer, d’après la météo. Pour le reste, tout semblait évoluer pour le pire, comme d’habitude.

(…)

Il était 8 heures en ce matin du 3 juillet 1972, qui tombait un lundi.

Cette date possédait une signification particulière.

Car c’était le jour où il reprenait le travail.

En effet, il était toujours dans la police, plus précisément commissaire et chef de la brigade criminelle nationale.

Martin Beck mit sa veste et fourra le journal dans sa poche.

Se disant qu’il le lirait dans le métro. C’était une petite partie de toute cette routine qu’il allait retrouver.

Il suivit le quai de Skeppsbron, sous le soleil, respirant à pleins poumons un air parfaitement pollué. Il se sentait vieux, vidé de sa substance.

Mais rien de tout cela ne se lisait sur lui. Au contraire, il se déplaçait avec souplesse et rapidité et paraissait en bonne santé et plein de vigueur : un homme bronzé et de haute taille, à la puissante mâchoire et aux yeux paisibles, gris-bleu, sous un large front.

Martin Beck avait quarante-neuf ans. Il allait même en avoir bientôt cinquante mais la plupart des gens ne lui donnait pas son âge."

 

Maj Sjöwall et Per Wahlöö

 

 

 

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22 novembre 2025

POLARS EN BARRE [118]

"L’inquiétant était ce second meurtre annoncé. Adamsberg avait tendance à croire que cette menace n’était pas une simple forfanterie, que quelqu’un pourrait être en danger. Mais qui, où et quand ? C’était bien cet aspect fantomatique qui attirait, cette enquête qui n’était faite que de vide, d’absence et d’obscurité."

 

Fred Vargas

 

 

 

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21 novembre 2025

POLARS EN BARRE [117]

"Norman quitta la maison et consulta sa montre en sortant. Il était resté quatre minutes exactement. Abasourdi d’avoir accompli sa mission avec autant de rapidité et de facilité, il retourna à sa voiture, se mit au volant et démarra. Tout en conduisant, il songeait à la frayeur de cet homme et aux étranges révélations qu’il avait faites."

 

Mark McShane

 

 

 

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20 novembre 2025

POLARS EN BARRE [116]

"J'adorais le Cyrano de la Pègre, Arsène Lupin, sans savoir qu'il devait sa force herculéenne, son courage narquois, son intelligence bien française à notre déculottée de 1870."

 

Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964

 

♦♦♦

 

 

"Arsène Lupin parmi nous ! L’insaisissable cambrioleur dont on racontait les prouesses dans tous les journaux depuis des mois ! L’énigmatique personnage avec qui le vieux Ganimard, notre meilleur policier, avait engagé ce duel à mort dont les péripéties se déroulaient de façon si pittoresque ! Arsène Lupin, le fantaisiste gentleman qui opère dans tous les châteaux et les salons, et qui, une nuit où il avait pénétré chez le baron Schormann, en était parti les mains vides et avait laissé sa carte, ornée de cette formule : ″Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, reviendra quand les meubles seront authentiques.″ Arsène Lupin, l’homme aux mille déguisements : tour à tour chauffeur, ténor, bookmaker, fils de famille, adolescent, vieillard, commis voyageur marseillais, médecin russe, torero espagnol !"

Maurice Leblanc

 

 

 

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19 novembre 2025

POLARS EN BARRE [115]

"Wilma gara sa voiture dans un parking situé à cinq cents mètres de chez Lois. En passant au bout de la rue, elle avait vu la cohue, elle avait entendu la fille qui braillait des chansons engagées où il était question de déchus, de damnés et d’humanité souffrante qui rimait comme par hasard avec classe possédante, le tout émaillé de pétards et de coups de sifflets des flics, et elle avait commencé par maudire la rue avant de comprendre que c’était une chance inespérée. L’appartement de Lois était le premier endroit où Marcus aurait l’idée de la chercher. A moins de quitter New York, c’était le seul où elle pouvait se réfugier. Elle allait téléphoner à Lois et lui expliquer où elle était garée, lui dire où il fallait envoyer Van Larsen la rejoindre lorsque celui-ci aurait pris connaissance du message qu’elle lui avait laissé au commissariat. Après avoir roulé pendant cinq minutes, trouvé un parking, poudré ses joues en feu et retouché son maquillage dans le rétroviseur, sa décision était bien arrêtée. Sans regret. Adieu, Marcus Mario.

— Si toi aussi tu m’abandonnes, chantonna-t-elle tout bas, j’espère ne jamais te revoir..."

 

George Baxt

 

 

 

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18 novembre 2025

POLARS EN BARRE [114]

"La nuit était sombre, chaude et remplie d’étoiles. Comme ils approchaient du pont, Connors vit une étoile filante. C’était peut-être un heureux présage. Les minutes suivantes le diraient. Il serra fort le bras d’Eleana.

— Ça va ?

Eleana respira profondément.

— Oui, à part quelques palpitations.

Ils marchaient de compagnie avec une foule bruyante d’ivrognes, de faux couples et de touristes venus passer de courtes vacances, qui rentraient chez eux, impatients de se vanter, devant leurs amis, qu’ils avaient été au Mexique. Même si on les reconnaissait, Eleana et lui, avec une circulation de piétons aussi intense sur le pont, Connors pensait que les gardes ne tireraient pas. D’ailleurs, quoi qu’il advienne, c’était décidé : ils traverseraient."

 

Day Keene

 

 

 

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