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06 octobre 2025

POLARS EN BARRE [71]

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"Gabriel se leva et traversa le couloir à grandes enjambées, suivi de près par Freddy. La secrétaire médicale les accompagna jusqu'à la porte, et la claqua derrière eux.

— Tu vois, Freddy, fit Le Poulpe en appelant l'ascenseur, comme dirait un copain, on fait toujours plaisir aux gens en leur rendant visite. Si c'est pas en arrivant, c'est en repartant."

 

Hervé Le Tellier

 

 

 

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05 octobre 2025

POLARS EN BARRE [70]

"Ce jour-là, Lisbeth Salander était vêtue d’un tee-shirt noir avec une image d’E.T. exhibant des crocs de fauve, souligné d’un I am also an alien. Elle portait une jupe noire dont l’ourlet était défait, un court blouson de cuir noir râpé, ceinture cloutée, de grosses Doc Martens et des chaussettes aux rayures transversales rouges et vertes, montant jusqu’aux genoux. Son maquillage indiquait qu’elle était peut-être daltonienne. Autrement dit, elle était extrêmement soignée."

 

Stieg Larsson

 

 

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04 octobre 2025

POLARS EN BARRE [69]

"On découvrait de nouveaux virus tous les jours, et je me demandais souvent si ceux-ci ne régneraient pas un jour, et ne finiraient pas par gagner contre nous une guerre qui avait commencé dans la nuit des temps." 


Patricia Cornwell

 

 

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03 octobre 2025

POLARS EN BARRE [68]

"Je suis un flic, dit-il. Un flic tout ce qu’il y a d’ordinaire. Raisonnablement honnête. Aussi honnête qu’on peut l’espérer d’un homme vivant dans un monde où ce n’est plus de mise. C’est la principale raison pour lesquelles je vous ai demandé de venir ce matin. Je voudrais que vous en soyez convaincu. Étant un flic, je préfère que la loi triomphe. J’aimerais voir de belles canailles bien habillées comme Eddie Mars s’abîmer les ongles dans des carrières de cailloux à Folsom, côte à côte avec les petits minables des faubourgs sous-alimentés qui se sont fait choper à leur premier casse et n’ont jamais eu de chance depuis. C’est ça que je voudrais. Vous et moi, nous avons vécu assez longtemps pour savoir que jamais je ne verrai ce jour-là. Ni dans cette ville, ni dans une ville moitié moins grande, ni dans le moindre recoin des florissants, vastes et verdoyants États-Unis d’Amérique."

Raymond Chandler

 

 

 

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02 octobre 2025

POLARS EN BARRE [67]

"Il ne me restait qu’une chose à faire, foncer de l’avant.

Il devait être sept heures du soir quand j’arrivai sur la route secondaire dont m’avait parlé le petit gars. Je la pris jusqu’à l’embranchement. Le jour tombait et je n’avais pas de temps à perdre. Je roulai à tombeau ouvert, tant et si bien que je faillis ne pas voir la maison.

Je freinai une centaine de mètres plus loin que le petit chemin qui y conduisait. Elle était isolée près d’un bosquet de mélèzes. Je laissai la voiture sur l’herbe et je descendis. Je sentais contre ma cuisse la présente réconfortante du revolver.

Réconfortante ! Encore un peu et je me prenais pour Superman.

En tout cas, je commençais à m’expliquer la mentalité des voyous qui croient que tout leur est permis.

Je connais deux choses pour faire d’un homme sain un maniaque de la puissance : le revolver et la voiture, car il suffit, dans les deux cas, d’une petite pression de la main ou du pied pour libérer une force disproportionnée avec le geste dont elle est née."

 

Georges Bardawil

 

 

 

 

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01 octobre 2025

POLARS EN BARRE [66]

"Ce qui est capital, c’est que le roman policier se présente comme une fiction vraie. Il emprunte à la fiction ses protagonistes, ses décors, voire même ses passions ; mais il est vrai par sa méthode, puisque cette méthode ne doit rien à l’imagination, puisqu’elle est identique à celle du savant. En ce sens, le roman policier évacue tout romanesque, liquide l’imaginaire qui avait fait tout le prix du vieux roman noir de la fin du XVIIIè siècle, et triomphait encore sur le boulevard du Crime. (…) Le roman policier s’avance dur, viril, intelligent, fort de ses procédés qui lui permettent de tout expliquer. Ce qu’il sait dissiper, c’est le flou poétique, la convention littéraire, les clairs-obscurs du cœur. Tout faux-semblant disparaît devant le détective. Et la preuve que le roman policier est d’une autre nature que la pure fiction, c’est qu’il est capable non seulement de raconter une affaire criminelle authentique mais d’en donner une solution (Le mystère de Marie Roget). Par conséquent, lorsque le romancier invente une histoire (Double assassinat dans la rue Morgue), cette histoire, purement imaginaire, devient un vrai fait divers par la vertu du raisonnement. Il y a une équivalence absolue entre un récit créé de toutes pièces et une histoire vécue, dans la mesure où l’étude rationnelle des faits conduit à un dénouement nécessaire. Voilà pourquoi le roman policier a été considéré, tout d’abord, non pas comme une littérature marginale, mais comme une forme toute nouvelle de littérature."

 

Pierre Boileau et Thomas Narcejac

 

 

 

 

 

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30 septembre 2025

POLARS EN BARRE [65]

 

"Les contraintes morales léguées par la prohibition et les églises évangélistes avaient fait des États-Unis un pays conservateur au puritanisme exacerbé avec comme seules valeurs le business et la réussite."

 

Olivier Barde-Cabuçon

 

 

 

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29 septembre 2025

POLARS EN BARRE [64]

 

" − Tu es communiste, seulement tu l’ignores. Tu vomis la façon dont cette ville est administrée, tu vomis la façon dont le Petit Théâtre est dirigé, tu vomis toute cette publicité grotesque des postes de radio, tu vomis les curés et les prédicateurs qui rampent, qui quémandent, qui font la chasse aux fidèles, tu vomis le régime établi. Tu me l’as dit au moins cent fois, nom de Dieu !...

− Écoute, dit Dolan en retirant son chapeau. Cette discussion pourrait durer toute la nuit. Il se peut que je sois communiste. Si je le suis, je n’en sais rien. Mais je déteste vraiment tout ce dont tu as parlé, et pas mal de choses dont tu n’as rien dit, telles que ces combines du Jour des Mères et du Jour des Pères, mais je hais tout particulièrement tous ces salauds qui s’affublent de robes noires et de cagoules et emmènent les gens dans le fond de la vallée pour les fouetter à mort, pour les châtrer et leur faire embrasser le drapeau. Il se peut que j’aie besoin de discipline et d’organisation ; il se peut que plus tard je demande à quelqu’un de m’initier. Mais je n’ai pas de temps à perdre, pour le moment. Tout ce qui m’importe, c’est de bousiller cette combine de Croisés, et je le ferai, quand bien même ça devrait être mon dernier acte sur Terre.

− Tu t’enrichiras à ce jeu, répondit Bishop avec une trace d’ironie.

− Oh, je m’en fous, un linceul n’a pas de poches répliqua Dolan."

 

Horace McCoy

 

 

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