24 décembre 2025
POLARS EN BARRE [150]
"Il y a énormément d'hypocrisie à Noël – hypocrisie honorable, hypocrisie pour le bon motif , c'est entendu –, mais hypocrisie tout de même !"
Agatha Christie

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23 décembre 2025
POLARS EN BARRE [149]
"La ″Série noire″ : c’est sans doute ici que l’on peut observer l’exemple le plus accompli de littérature sérielle. Si la collection se fonde, au départ, sur un corpus polymorphe, extérieur à elle, elle tend, au fil des années, à devenir la seule définition des textes qu’elle rassemble. Venus d’horizons divers (USA, Grande-Bretagne, France, Suède), écrits par des auteurs de séries ou des auteurs littéraires, appartenant à des genres variés (policier de détection, criminel noir, espionnage, suspense, fantastique, terreur et même science fiction), de style et de qualité très différents, près de deux mille textes s’ajustent en un ensemble qui porte sa propre signification. A l’origine, des textes américains qui, dans les années vingt, substituent peu à peu au roman policier de détection un roman criminel d’action où la résolution de l’énigme passe au second plan, tandis que la violence, le tragique prennent la première place tout en faisant une large place à l’humour, à la satire sociale et politique. Dès les années trente-sept-quarante, ce roman avait suscité des émules en Grande-Bretagne puis en France, où on le trouve aux lendemains de la guerre dans différentes collections.
La distanciation ludique établie par les titres, la dérision, l’humour, le sentiment de l’absurde et du tragique, l’angoisse et l’incertitude nés de la distorsion continuelle entre ses différents romans parcellaires désignent la ″Série noire″ à la fois comme un jeu et comme une ″œuvre″ autonome dont l’équivalent n’existe nulle part. En ce sens, le fondateur et directeur de la collection, Marcel Duhamel, et son équipe sont bien les auteurs de la série."
Juliette Raabe

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22 décembre 2025
RIDEAU DE FUMÉE

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POLARS EN BARRE [148]

♠♠♠
"Pourquoi le récit policier qui, comme son nom l’indique, relate ce dont s’occupe la police, s’est-il mis en place, au moins à l’origine, sur la base de la distinction, voire de l’opposition, entre d’un côté le personnage du détective et de l’autre celui du policier ? Cette distinction se trouve accentuée lorsque, comme c’est le plus souvent le cas, le détective exerce à titre privé ou même est un simple amateur. Les auteurs qui ont cherché à interpréter le sens de cette disjonction ont, pour la plupart, mis l’accent sur l’opération consistant à établir une séparation catégorielle entre, d’un côté, les moyens intellectuels de l’enquête, visant à trouver la solution d’une énigme, qui sont mis en œuvre par le détective, et, de l’autre, les instruments dont dispose le policier et qui relèvent de la violence d’État ; distinction qui reproduit, à l’évidence, la division hiérarchique entre tâches intellectuelles (nobles) et tâches matérielles (vulgaires). Ce qui les a à juste titre frappés est donc surtout l’analogie entre les moyens intellectuels appliqués par le détective à une entreprise dont il convient de noter qu’elle relève de la chasse à l’homme, et les moyens intellectuels mis en œuvre par le savant en vue de résoudre une énigme scientifique, analogie qui est d’ailleurs évoquée avec insistance par les maîtres du genre."
Luc Boltanski

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21 décembre 2025
POLARS EN BARRE [147]
"La folle du premier étage recommença, à rire, d’un rire aussi stupide, aussi morne que le rire de la hyène.
Joe, la tête enfoncée dans les épaules, comme s’il se fût attendu à recevoir un coup sur la nuque, se hâta le long du couloir sombre et descendit l’escalier qui menait au sous-sol. Il fut heureux de retrouver enfin la chambre qu’il partageait avec Sam Garland, le chauffeur du docteur Travers. Garland, en bras de chemise, était étendu sous une couverture sur son petit lit de camp. Son large visage réjoui était tourné vers le plafond, et ses yeux clos.
− Quelle nuit ! s’exclama-t-il quand Joe entra. Je ne me souviens pas d’en avoir vu de pire cette année !
− Ni de plus lugubre ! ajouta Joe, s’approchant de la cheminée pour se laisser tomber dans un fauteuil. Y a là-haut une bonne femme qui braille et qui rit à vous donner la chair de poule. Ça me porte sur le système."
James Hadley Chase

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20 décembre 2025
POLARS EN BARRE [146]
"Je m’arrête. Elle me laisse planté là pendant qu’elle finit son porto, pose le verre sur la table et le remplit à nouveau. Puis elle se tamponne les lèvres avec son mouchoir. Et enfin, elle parle. Le ton de sa voix −baryton un peu rêche− ne vous donne pas envie de badiner.
− Asseyez-vous, monsieur Marlowe. Je vous en prie, n’allumez pas cette cigarette. Je suis asthmatique.
Je prends place dans un fauteuil à bascule en rotin et je fais disparaître la cigarette en souffrance derrière ma pochette.
− Je n’ai jamais eu affaire à un détective privé, monsieur Marlowe. J’ignore tout de cette profession. Vos références me semblent satisfaisantes. Quel est votre tarif ?
− Pour faire quoi, madame Murdock ?
− Il s’agit évidemment d’une affaire très confidentielle. Rien à voir avec la police. Si c’était une affaire qui concerne la police, c’est à la police que je me serais adressée.
− Je prends vingt-cinq dollars par jour, madame Murdock. Plus les frais évidemment.
− Cela me paraît cher. Vous devez gagner beaucoup d’argent.
Elle s’envoie une autre lampée de porto. Je n’aime pas le porto par temps chaud, mais c’est agréable de pouvoir refuser.
− Non. Ce n’est pas cher, je lui dis. Évidemment, il y a des détectives à tous les prix. Comme des avocats. Ou des dentistes. Mais je ne suis pas une société. Je travaille seul et je ne prends qu’une affaire à la fois. Je cours des risques, de très gros risques parfois, et je ne travaille pas tout le temps. Non, je ne pense pas que vingt-cinq dollars par jour ce soit trop demander."
Raymond Chandler

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19 décembre 2025
POLARS EN BARRE [145]
"Trois semaines plus tard, le Saint déjeunait lorsque le facteur apporta un paquet qui portait le timbre d’Italie.
Simon l’ouvrit. Patricia était penchée sur son épaule.
Il y avait d’abord, sous enveloppe, un chèque sur la banque d’Italie à Londres, dont le montant fit sursauter Simon.
Puis il prit un écrin de maroquin qu’il considéra curieusement. Il pressa du doigt le bouton doré. Le couvercle se souleva.
”Qu’est-ce que c’est ? demanda Patricia
− Une décoration italienne de l’ordre le plus élevé. Pat, je crois que je t’avais promis un chapeau neuf ?”"
Leslie Charteris

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18 décembre 2025
POLARS EN BARRE [144]
"Comment s’en débarrasser ? Il avait lu des tas de bouquins, vu des tas de films sur ce genre de problème. Martin s’imaginait mal, il en sourit presque, découper le corps à la scie pour fondre ensuite les morceaux dans sa baignoire préalablement remplie de chaux vive ou d’acide sulfurique. Pas question non plus de l’enterrer dans le jardin, ou de creuser une fosse dans la cave, qu’il cimenterait ensuite. Il savait d’instinct que ces solutions harassantes qui exigent bien des allées et venues suspectes débouchent toujours sur des échecs. Pendant quelques minutes, il joua avec l’idée de jeter le corps, préalablement lesté, dans la Marne toute proche. C’était faisable, pas très compliqué. Il eut cependant la vilaine image du corps en décomposition s’évadant peu à peu des entraves le retenant au fond, remontant à la surface, vilain spectre.
Martin grilla plusieurs Gitanes, but quelques verres, pas beaucoup et prit doucement sa décision. Sans l’avoir touchée, il savait que Leila était maintenant presque complètement raidie. Qu’elle serait difficile à transporter. C’était néanmoins ce qu’il allait faire."
Jean-François Vilar

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