15 octobre 2016
On prend les mêmes et on recommence !
Il est arrivé, le budget nouveau du gouvernement NVA-MR !
Un grand cru ? Pour le patronat et les nantis, assurément !
Par contre, pour les travailleurs avec ou sans emploi, pour les allocataires sociaux, pour les citoyens lambda, cette horrible piquette (désormais bi- annuelle) provoquera de solides aigreurs d'estomac : blocage des salaires bétonné, médicaments plus chers, flexibilité généralisée, économies (dans la Sécu et les services publics) renforcées, ...
La note sera à nouveau salée et l'amère potion austéritaire devra -hélas- être avalée. Car on doute sérieusement d'une riposte syndicale à la hauteur !
Les états-majors de la CSC et de la FGTB, ceux-là même qui avaient annulé la grève générale du 7 octobre, vont probablement convier leurs militants et affiliés à une grrrrraaaaande manifestation nationale à Bruxelles. Une fois de plus. Et après la rituelle promenade entre Nord et Midi, quoi ? Peut-être une grève, juste avant la trêve festive de fin d'année et une traditionnelle "suspension des actions pour évaluer la situation" ?
A force de se répéter, on ne sait trop si l'histoire sociale de ce pays est une tragédie ou une farce, à moins que ce ne soit le contraire !
Seul un sursaut venant "d'en-bas" pourrait perturber ce scénario trop bien rodé...
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14 octobre 2016
D'un Prix Nobel...
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... à l'autre !
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12 octobre 2016
Que cent fleurs s'épanouissent...
De nombreux groupes d’appui à Jean-Luc Mélenchon existent, en France bien sûr, mais également dans d’autres pays où des militants de gauche suivent attentivement le processus initié. Et puis, de nombreux Français résident à l’étranger, comme en Belgique. Tous s’organisent. Pour celles et ceux qui veulent en savoir un peu plus, voici l’adresse d’un blog utile à consulter :
http://france-insoumise.belgique.over-blog.com/
Ainsi qu’un email de campagne pour vous permettre d'obtenir toutes les informations souhaitées : franceinsoumise.belgique@gmail.com
A noter aussi, la forte présence des "Insoumis" sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook.
Et de nombreux groupes de soutien, comme celui de "Wallonie Insoumise" :
https://www.facebook.com/groups/1752163171687806/
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04 octobre 2016
L'encombrant candidat de la rupture
Un spectre hante l’élection présidentielle de 2017, le spectre de Jean-Luc Mélenchon. Tous les représentants de la France réactionnaire ont conclu une alliance sacrée pour traquer ce spectre : le président Hollande et son premier ministre Valls, Le Pen et Sarkozy, les libéraux de droite et les libéraux de gauche, les sectes de tout l’Hexagone [1].
Un véritable tsunami d’invectives déferle quotidiennement dans les médias et les réseaux sociaux sur le candidat de « La France Insoumise ».
Jean-Luc Mélenchon est traité tour à tour de « populiste », de « nationaliste », de « bonapartiste », d «individualiste », voire même -par les plus excités- de « raciste » ! Et son « ego démesuré » est épinglé par des détracteurs narquois qui ajoutent fréquemment qu’il est « un homme seul » !
Ce qui est pour le moins paradoxal, car si Jean-Luc Mélenchon est vraiment « isolé », pourquoi s’inquiéter de son action et de sa parole ? Un « solitaire », par définition, ne représente que lui-même et ne devrait susciter qu’une indifférence polie...
En réalité, le député européen dispose de soutiens déjà nombreux. Et c’est bien ce qui chagrine toutes celles et tous ceux qui s’imaginaient que la désignation d'un(e) candidat(e) à l’élection présidentielle était l’affaire exclusive des partis, de tractations entre appareils et de petits arrangements au sommet.
En somme, il suffisait de reproduire (inconsciemment ?) les dysfonctionnements du Front de Gauche, révélés au cours des dernières campagnes électorales, et tout était réglé !
En plaçant sa démarche « hors-cadre » des partis politiques, Jean-Luc Mélenchon a commis un sacrilège aux yeux de celles et ceux qui considèrent lesdits partis comme l’alpha et l’omega de la politique.
D’autant qu’en agissant de la sorte, il a perturbé des plans discutés dans les coulisses, depuis un bon moment.
Il est évident, par exemple, que la direction du PCF s’intéresse moins à l’élection présidentielle qu’aux élections législatives qui vont suivre immédiatement. Et pour sauvegarder ses élus, l’état-major communiste estime avoir besoin du parti gouvernemental, le PS de François Hollande et de Manuel Valls.
Un exercice d’ailleurs bien périlleux car il faut alors concilier la critique de la politique du gouvernement avec la nécessité de construire « un rassemblement large à gauche » au motif d’éviter une déroute électorale en mai 2017.
Le grand écart habituel, sauf que cette fois-ci, ces traditionnelles manœuvres ont été bousculées par un Jean-Luc Mélenchon totalement indépendant du PS et décidé à mener une bataille électorale pour… gagner ! Pas question « d’y aller » pour simplement témoigner, avant de se retirer sur la pointe des pieds ou quémander ensuite un strapontin auprès des dirigeants « solfériniens » !
Sauf aussi que des milliers de communistes ont d’ores et déjà décidé d’appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon et de s’inscrire dans la campagne engagée par les « Insoumis » de tous les horizons !
La direction du PCF n’est évidemment pas la seule à mener une croisade agressive contre « son » candidat de 2012. Les dirigeants du PS, les auto-proclamés « frondeurs », les responsables d’EELV, le NPA et LO, les faiseurs d’opinion de l’establishment et les bateleurs de la médiacratie, ne sont pas en reste. Le « tout sauf Mélenchon » est ainsi devenu le tube politicien de l’été, et chaque jour qui passe voit s’ajouter un couplet à cette pauvre rengaine.
Aucun autre candidat, déclaré ou potentiel, n’est traité avec autant de morgue par toutes ces « belles âmes » de « la gauche » et ces courtisans du monarque élyséen, ce qui est pour le moins interpellant.
Comment expliquer cette hostilité ?
Il y a sans doute les inévitables explications psychologiques. Jean-Luc Mélenchon a une forte personnalité, dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit, parle parfois « dru et cru », et évite les postures opportunistes destinées à plaire à tout le monde. D’où une animosité certaine à l’égard de « ce vieux peau-rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne » [2], d’où les ressentiments et les aversions exprimés par la confrérie des aigris.
Mais il est également perçu comme un concurrent encombrant par d’aucuns qui nourrissaient sans doute des ambitions à l’horizon 2017. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant qu’il soit régulièrement confronté à la hargne peu fraternelle de quelques « camarades » d’hier !
Plus fondamentalement, peut-être. Le mouvement ouvrier reste imprégné par le modèle « social-démocrate », dans ses différentes variantes (« réformiste » et « léniniste »), un « modèle » qui génère un véritable « fétichisme du parti ». En s’émancipant des structures et des organisations installées [3], Jean-Luc Mélenchon a basculé dans l’hérésie et a opté pour un cheminement autonome, inacceptable aux yeux de certains militants « encartés », qui dénient toute légitimité politique à tout qui se situe en dehors des partis !
D’autres, parfois les mêmes, restent prisonniers du mythe de « l’unité », qui veut que « la gauche » se rassemble à tout prix, mais ils éludent les conditions du rassemblement et la délimitation politique de ses acteurs.
Indiscutablement, des divergences existent sur la stratégie de conquête du pouvoir à mettre en œuvre aujourd’hui en France [4], comme sur le programme à défendre pour répondre aux défis et affronter les enjeux du monde actuel !
La question des « primaires » a longuement cristallisé les désaccords stratégiques, ses partisans les jugeant indispensables pour désigner le « représentant de la gauche », et étant disposés à se ranger derrière le ou la candidate qui émergerait de cette consultation officieuse, même s’il s’agissait de… François Hollande, le regrettable président sortant ! Une perspective clairement rejetée par Jean-Luc Mélenchon, depuis le début de l’agitation orchestrée autour de ce « piège » [5] par le journal Libération et les idiots utiles de service, tel l’inévitable Cohn-Bendit .
Qui pouvait croire réellement que Jean-Luc Mélenchon, homme de principes et porteur d’alternatives fortes, puisse soutenir -le cas échéant- un personnage soumis aux traités européens (qui enferment les peuples dans une camisole de force austéritaire !), un triste laquais du patronat et des puissants, un têtu démolisseur du « code du travail » et des conquêtes du mouvement ouvrier, un « atlantiste » invétéré et un fidèle défenseur des intérêts impérialistes français ? [6]
Jean-Luc Mélenchon, en militant politique averti, a tiré lucidement -avec ses amis- les leçons des errements du Front de Gauche.
Son échec est celui d’un cartel de partis hostile à l’adhésion de citoyen(ne)s « non-encarté(e)s », incapable de s’élargir significativement, déchiré sur les choix électoraux à opérer, et rendant dès lors sa stratégie illisible pour le plus grand nombre ! Les tentatives d’instrumentalisation du rassemblement par l’une ou l’autre composante, désireuse de rejouer un nouvel épisode de « l’union de la gauche », excluant ainsi une partie considérable de la population ne se reconnaissant plus dans un concept dévoyé par le « pouvoir socialiste », ont achevé de le discréditer.
Jean-Luc Mélenchon est convaincu que l’acteur historique principal de ce XXIème siècle est le peuple dans sa multitude. C’est son engagement qui doit être gagné car il est la seule force crédible apte à initier un changement d’ampleur. Il faut donc pouvoir rencontrer ses préoccupations et proposer des solutions aux difficultés qui sont les siennes. Parvenir à « fédérer » le peuple passe par une bataille politique et culturelle à vocation hégémonique. Il s’agit de lui prouver que ses ennemis sont la finance et l’oligarchie. Il s’agit de le persuader que les bulletins de vote constituent aussi une arme pour bousculer ce système et changer radicalement de cap politique !
Jean-Luc Mélenchon et les « Insoumis » veulent avancer en prenant appui sur un programme élaboré collectivement. Un programme de rupture avec l’ordre établi, avec le despotisme de marché, avec les diktats du capital financier, avec la pensée unique néo-libérale . Un programme porté par une majorité qui ne se laissera par impressionner par l’arrogance des puissants et des importants. Un programme de contestation des traités européens au service de la « concurrence libre et non faussée », du productivisme capitaliste, de l’austérité contrainte, de la 5ème République, des processus bellicistes.
Pour une refondation de l’Europe. Pour la transition énergétique, la planification écologique, la règle verte, la sortie du nucléaire, l’éco-socialisme. Pour une constituante et la 6ème République. Pour la paix . [7]
La « révolution citoyenne » sera populaire ou ne sera pas !
Elle passera nécessairement par une victoire de « La France insoumise » en avril-mai 2017.
Il reste 8 mois aux « Insoumis » et à Jean-Luc Mélenchon pour démontrer que cet objectif politique est à portée de main !
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[1] Toute ressemblance avec les premières lignes du Manifeste du Parti Communiste, rédigé par Marx et Engels, est purement… délibérée.
[2] Achille Chavée, poète surréaliste wallon.
[3] Naturellement, Jean-Luc Mélenchon n’est pas un adversaire des partis politiques. Aujourd’hui encore il a sa carte au Parti de Gauche, formation qu’il a fondée !
[4] Un débat stratégique qui existe dans tous les pays européens, et au-delà bien entendu !
[5] Voir l’excellent opuscule de son porte-parole, Alexis Corbière, Le piège des primaires, les Editions du Cerf, Paris, 2016, 5 €
[6] Evoquant François Hollande, il constate : « c’est vrai, jamais je n’aurais pu imaginer dire un jour qu’il était pire que Sarkozy. Ce qu’il a été. Sur tous les plans, le plan social, le plan de la répression, le plan de la criminalisation de l’action syndicale, tout ce qu’on reprochait à Sarkozy, il a tout fait en pire. Tout n’aura été que reculs et duperies : les retraites, l’atlantisme absolument honteux dans lequel il se vautre… ». Jean-Luc Mélenchon, Le choix de l’insoumission, Seuil, Paris, 2016, pages 317-318.
[7] Une convention de « La France Insoumise » consacrée au « programme » se déroulera à Lille le week-end des 15 et 16 octobre prochains.
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Soutenir Jean-Luc Mélenchon !
Même en étant wallon ? Oui, car un basculement politique en France ouvrirait des perspectives pour l’Europe entière ! Oui, parce que suivre ce qui vit au-delà de « nos » frontières relève du plus élémentaire internationalisme !
Même en ne partageant pas totalement ses positions ? Oui, s’il fallait être d’accord à 100 % avec quelqu’un pour l’appuyer, on ne soutiendrait plus personne car tout le monde a des divergences avec tout le monde ! Il n’est demandé à qui que ce soit d’abdiquer son esprit critique, mais il faut prendre ses responsabilités, en se positionnant en fonction d’un projet et d’un programme politiques globaux, pas en fonction de l’une ou l’autre problématique particulière ou périphérique. En ce qui me concerne, il n’y a donc aucune hésitation. Et puis, Jean-Luc Mélenchon a précisé -non sans humour- qu’il ne demandait personne en mariage. Ce qui tombe bien car je ne comptais pas l'épouser. Dès lors…
Même si la probabilité d’une victoire est faible ? Oui, car aucun combat n’est perdu avant d’avoir été mené ! Certes, il faudra passer par un « trou de souris », mais c’est possible ! Et, encore une fois, un succès aurait un large retentissement et modifierait la donne dans l’Union Européenne !
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03 octobre 2016
Rubrique-à-brac... politique (II)
Après Caterpillar et tant d'autres, ING va détruire à son tour de nombreux emplois : 3.158 dans les 5 prochaines années ! Dans un secteur qui a bénéficié de plantureuses aides publiques lors de la crise financière de 2008 ! Alors que les banques continuent à réaliser d'énormes bénéfices pour le plus grand bonheur de leurs actionnaires. Le service d'études du PTB nous apprend ainsi qu'en 10 ans, ING Belgique a accumulé 10,9 milliards de bénéfices (avant impôt), a versé 7,2 milliards de dividendes et a pu déduire 1,9 milliards d’intérêts notionnels ! Mais ce matin, on entend de nouveau des responsables politiques s'indigner avec des trémolos dans la voix, nous parler d'éthique, évoquer des règles d'encadrement de ce système brutal... Comme si celui-ci pouvait être moralisé ! Soyons clair : il n'existe pas de "capitalisme à visage humain" ! Nulle part. Plus que jamais, une seule "loi" prévaut sur toutes les autres, la loi du profit ! Et au nom de celle-ci, il est légitime de sacrifier les travailleurs et de fracasser quotidiennement les vies d'hommes et de femmes, sans cesse plus nombreux ! On ne pourra briser cette trajectoire mortifère sans une politique de rupture avec le capitalisme...
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Après 25 années de pouvoir ininterrompu, le PS est aujourd'hui dans l'opposition (au Fédéral). Il lui a fallu une période de transition pour soigner les coeurs qui saignaient, mais maintenant il est prêt à en découdre... Ses principaux responsables étaient présents dans la manifestation syndicale à Bruxelles (le 29 septembre) ; il annonce qu'il ne ratifiera ni le CETA ni le TTIP ; il prend position pour la réduction du temps de travail (sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, s.v.p. !). Et on imagine que le principal ennemi d'Elio, comme de François Hollande (enfin, avant son élection) est maintenant "la finance". Sur sa lancée, le président du PS nous annoncera demain qu'il est favorable à l'expropriation du capital et qu'il exige la nationalisation des principales entreprises du pays. Je me demande quand même si cette chute continue du parti à la rose dans les sondages est pour quelque chose dans cette "radicalisation"... verbale ?
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Sans surprise, Arnaud Montebourg a annoncé qu’il participerait à « la primaire » du PS (français). Et il a précisé qu’il respectera le verdict de celle-ci et se ralliera au vainqueur, même si celui-ci est François Hollande. Il démontre ainsi qu’il n’est pas un ingrat et qu’il n’oublie pas qu’il a été son ministre de l’économie de 2012 à 2014 ! Mais il confirme aussi qu’il n’est pas ce candidat fermement ancré à gauche prêt à aller jusqu’au bout pour défendre une véritable alternative aux recettes néo-libérales préconisées par la troïka LR-FN-PS ! Dans cette campagne présidentielle, seuls « La France Insoumise » et son candidat Jean-Luc Mélenchon proposent une politique de rupture ! Rupture avec la Vème République ; rupture avec les traités européens ; rupture avec le productivisme capitaliste ; rupture avec les politiques austéritaires… Autant savoir !
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01 octobre 2016
Amnésie
Quand le PS dégringole, Onkelinx raconte des fariboles !
Dans un entretien accordé ce samedi au journal L'Echo, la députée de Bruxelles sort la grosse artillerie pour dézinguer le PTB.
Et elle prétend qu’elle mène un combat "depuis trop d’années pour la gauche" pour se laisser "avoir comme un enfant de chœur" par la formation politique de Raoul Hedebouw (qui monte dans les sondages).
Mais elle essaie surtout de nous faire oublier le bilan de son propre parti (en congrès ce week-end pour tenter de se refaire une virginité !).
Au cours des 40 dernières années, le PS a participé -au niveau fédéral- à 18 gouvernements (sur 24 !), tous de coalition avec divers partis de la droite ! Il est resté au pouvoir -de manière ininterrompue- du 9 mai 1988 (gouvernement Martens VIII) jusqu'aux élections législatives de 2014, soit un quart de siècle !
Durant cette période, les 11 coalitions gouvernementales successives ont accumulé un nombre impressionnant de contre-réformes destinées à démanteler bon nombre d’acquis et de conquis du mouvement ouvrier : "plan global", manipulation du système d’indexation des salaires ("index-santé"), loi sur la compétitivité de 1996 (visant à établir une norme salariale préventive, en fait à enfermer l'évolution des salaires dans un carcan), "pacte des générations", multiples privatisations, blocage des salaires, chasse aux chômeurs (qui a fait "saigner le coeur" d'Elio Di Rupo... bien tardivement !), affaiblissement de la Sécu, ratification des traités libéraux européens…
Rien que du lourd, du très lourd… qui avait d’ailleurs suscité de nombreuses réactions syndicales (manifestations, grèves, …) durant toutes ces années !
Avec à la clé un bilan (anti-)social et (anti-)humain édifiant : chômage de masse persistant, inégalités croissantes, pauvreté pour plus de 15 % de la population, exclusions de toute nature, état dramatique de notre environnement, ...
Dans la même période, la Belgique est devenue un paradis fiscal pour les riches, les grandes entreprises/multinationales ont pratiquement cessé de payer des impôts, la fuite des capitaux et la fraude fiscale ont atteint des records, le système des intérêts notionnels a été élaboré et a même été applaudi dans les travées du forum de Davos !
Le gouvernement De Wever-Michel n'a pas dû faire beaucoup d'efforts pour s'installer dans le sillon creusé par les précédentes coalitions gouvernementales à participation PS, et pour amplifier des politiques déjà initiées précédemment !
Et puis, ne perdons pas de vue que le PS est demeuré aux affaires en Wallonie, à Bruxelles et en Communauté française, tous niveaux de pouvoir où le centre de gravité des politiques menées est toujours l'austérité !
L'ex-ministre devrait donc cesser de jouer les énervées et de vitupérer toutes celles et tous ceux qui ont une autre conception de ce que devrait être une véritable politique de gauche.
Mais peut-on encore attendre le moindre sursaut des sociaux-libéraux en 2016 ?
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26 septembre 2016
Dossier explosif, meurtres en série
Avec La berceuse de Staline, Guillaume Prevost nous invite à partager une quatrième enquête de François-Claudius Simon, l’inspecteur du fameux 36, quai des Orfèvres [1].
Je n’entretiendrai aucun suspense quant à mon appréciation de ce roman « policier historique » : il s’agit d’un bon bouquin, garant d’un agréable moment de lecture.
Diantre, une intrigue policière dans une Russie des Soviets toujours en guerre (civile), au printemps 1920 [2]… Deux de mes dadas en un seul livre, bien écrit de surcroît ! Que demandez de plus ?
Le point de départ du tourbillon, qui va emporter le jeune inspecteur loin des frontières de l’Hexagone, est évidemment un crime. A Paris. Deux russes et leur fils ainé – les Milianov- sont assassinés, ou plus exactement exécutés, manifestement par un professionnel.
Un règlement de compte au sein de l’émigration « blanche » ? Pas exactement. Il apparaît très vite que les victimes –de leur véritable nom, les Kaspov- sont d’anciens agents de la police impériale, l’Okhrana, et qu’ils détenaient un dossier impliquant des dirigeants révolutionnaires ayant collaboré avec le funeste organe de la répression tsariste.
Notamment Roman Malinovski, un « agent double » proche de Lénine, qui -une fois démasqué après la Révolution d’Octobre- fut exécuté, et une certaine Julie Orestovna. Les policiers mettent également la main sur le texte d’une curieuse berceuse qui semble liée à un dirigeant du nouveau pouvoir, un dénommé Djougachvili, connu sous le nom de Staline.
Bref, autant d’éléments qui donnent de la consistance à l’hypothèse d’un meurtre commandité par la Tchéka [3].
Mais des témoins importants sont rapidement éliminés et le dossier complet reste introuvable. La police est par conséquent perdue dans les brumes de cette mystérieuse embrouille, pré et post-révolutionnaire.
Une opportunité pour débloquer la situation va cependant se présenter. Le neveu d’un ministre du gouvernement de la République est accusé de meurtre à Moscou, et les deux pays en froid diplomatique cherchent à renouer officieusement des relations.
Lénine, président du Conseil des commissaires du peuple donne son approbation à la venue d’un enquêteur français, à condition de libérer l’une de ses vieilles connaissances -un anarchiste- et de l’emmener « dans ses bagages ». Et puis, cette « visite » sera peut-être aussi l’occasion de négocier un échange entre des ressortissants français retenus dans la capitale soviétique et des sympathisants communistes emprisonnés en France.
François-Claudius Simon, pressenti pour cette mission car il connait quelques mots de russe, y voit surtout l’occasion d’aller retrouver Elsa, son grand amour qui porte leur enfant, révolutionnaire précédemment partie rejoindre la patrie rouge.
Et il pourra, le cas échéant, profiter de sa présence à Moscou pour essayer de clarifier les obscurs tenants et aboutissants de cette érange archive de l’Okhrana, partiellement saisie suite aux meurtres parisiens.
On se doute qu’il va au-delà de difficultés et de grands périls, seul dans un pays inconnu, ravagé par les guerres, plongé dans un dénuement extrême, où sévit la famine et où règne la peur !
Et puis il y a ce Staline, certes moins connu que les (déjà) inquiétants Lénine et Trotski, mais qui semble détenir d’importants leviers de pouvoir…
L’intrigue est habilement menée, une intrigue où les personnages fictifs rencontrent des personnalités historiques faisant partie du gratin du Kremlin de l'époque. Comme Zinoviev, le patron du Soviet de Petrograd, Tchitchérine le commissaire aux affaires étrangères, ou le chef redouté de l’Armée rouge. Mais aussi les Français Henri Guilbeaux, Pierre Pascal, Marcel Body et le Belgo-Russe Victor (Kibaltchitch) Serge, qui sera d’ailleurs d’une aide précieuse pour notre intrépide détective.
Mais plus un mot.
La suite, non pas à l’écran, mais dans les 350 pages de cet ouvrage fort plaisant.
Je vous le conseille sans hésitation, même si l’histoire du XXème siècle vous passionne peu !
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[1] Guillaume Prevost, La berceuse de Staline, 10/18, Paris, 2015, 8,10 €
Les trois premières aventures de son inspecteur de la brigade criminelle ont également été publiées chez 10/18 (collection « Grands détectives ») : La valse des gueules cassées (2011), Le bal de l’équarrisseur (2012) et Le quadrille des maudits (2013)
Elevé dans un orphelinat, François-Claudius Simon a vu sa mère surgir lorsqu'il avait 8 ans, pour disparaître aussitôt. Perturbé, se posant des questions sur ses parents, il a participé au premier conflit mondial, avant de rejoindre la police dès le lendemain de la fin de la guerre. Il apprend, dans ce quatrième opus, qu'il est possible que son père biologique soit un homme d'église. Son prénom, par contre, est identique à celui d'un célèbre anarchiste : François-Claudius Koënigstein, alias Ravachol ! Probablement pas un effet du hasard...
[2] Coïncidence (?), c’est-à-peu près à la même époque que le journaliste Albert Londres visita le jeune Etat révolutionnaire. Voir : http://rouge-ecarlate.hautetfort.com/archive/2016/08/24/a... Toutefois, François-Claudius Simon ne le croisera pas, contrairement à d’autres compatriotes installés à Moscou.
[3] La Vétchéka (Vserossiïskaïa Tcherzvytchaïnaïa Kommissia : Commission spéciale panrusse de lutte contre la contre-révolution et le sabotage, plus connue sous le nom de Tchéka), fut crée début décembre 1917 et était dirigée par Félix Dzerjinski.
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