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07 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 201

"Le capitalisme ne guérira pas la misère du monde car il a besoin de la misère du monde.
 
De cette évidence, les révoltes d'aujourd'hui doivent être ré-instruites.
 
Arrêtons d'espérer. Commençons à vouloir."
 
 
 
 

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06 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 200

"Une des spécificités de l’œuvre d'Hergé tient au dualisme inhérent à ses personnages, voyous ou héros positifs. L'ensemble de la saga baigne dans une série de dualités, de contrastes entre réalisme et caricature, références techniques et merveilleux, classicisme et fantastique, rationnel et irrationnel, familier et exotique, dramatique et comique, Histoire et fiction. Les 24 albums racontent des aventures extraordinaires qui prennent racine dans le quotidien. Tintin, tel le dieu Janus, est à double face : il réalise des exploits hors du commun mais en vivant comme tout le monde, c'est un personnage héroïque et imaginaire dans un monde réel et crédible. Ce contraste se lit jusque dans le dessin du petit reporter : caricatural et inconcevable au niveau du visage, totalement réaliste du cou jusqu'aux pieds, avec son imperméable clair, son pull-over bleu, ses pantalons de golf et ses chaussures marron.

Tintin n'est pas seulement un être fantasmagorique ou surhumain, monstre de perfection et de vertu. Il n'est pas un “monstre froid”. Il est aussi notre voisin avec ses faiblesses. Cette ambivalence de Tintin, ses ambiguïtés parfois, nous permettent de mieux comprendre les dimensions multiples et souvent contradictoires des critiques adressées à l'encontre du héros de Hergé.

Cette dualité explique qu'il puisse à la fois attirer ou exaspérer, séduire ou horripiler."

 

 

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05 avril 2023

Ernest Mandel, 5 avril 1923 - 5 avril 2023

mandel.jpgCentenaire de la naissance d’Ernest Mandel.

Ernest Mandel, un nom qui ne parle sans doute plus guère à la jeunesse actuelle.

Théoricien “marxiste”, militant engagé dans la construction d’une internationale politique révolutionnaire, omniprésent sur le terrain des confrontations intellectuelles, débatteur inlassable et publiciste prolifique qui a laissé une œuvre considérable tant par son ampleur que par sa diversité. Traduit dans plus de 30 langues, il fut ainsi dans les années 60 et 70 du siècle dernier, période de (relative) renaissance d’une pensée critique et d’élan anticapitaliste, l’un de auteurs “belges” les plus lus dans le monde, avec Georges Simenon et Hergé !

Il est impossible de recenser en quelques lignes l’ensemble de ses écrits et interventions dans les débats de son temps, tant sa force de travail était grande et ses intérêts multiples : dans des domaines aussi divers que l’économie, l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la philosophie et même l’art et la littérature (parmi ses “hobbies” : la musique classique, la peinture, les documentaires animaliers et… la lecture de romans policiers). En plus, naturellement, de ses éternelles préoccupations politiques, tactiques et stratégiques.

Il est tout aussi difficile de brosser brièvement ses activités durant près de 60 ans. Actif dès son adolescence dans le mouvement “trotskyste” puis dans la résistance anti-nazie durant les années 40-45, figure de la “gauche” du mouvement ouvrier en Belgique au lendemain de la seconde guerre mondiale (au sein de la FGTB-PSB), acteur décisif dans la création de sections de la 4ème Internationale, Ernest Mandel parcourait inlassablement les différents continents pour défendre un projet communiste démocratique, en ce y compris dans les pays où il était officiellement interdit de séjour car réputé dangereusement subversif !

Ernest Mandel, et d’aucuns le lui ont reproché, a souvent fait preuve d’un inébranlable optimisme. Volontariste décomplexé, il avait la conviction chevillée au corps du triomphe final de “l’émancipation humaine”, envers et contre tous les obstacles dressés par la classe bourgeoise et les dominants. Pour lui, il ne faisait aucun doute que cette “utopie concrète” se matérialiserait dans un avenir proche car il avait une grande confiance dans le “mouvement  impétueux  des masses” et leurs capacités d’auto-organisation.

Certes, aujourd’hui, à notre époque de télescopage de crises aigües  auxquelles est venue s’ajouter une catastrophe écologique lourde de menaces, notre futur paraît bien plus “questionnable”.

Les évolutions de ces dernières décennies, notamment depuis le décès d’Ernest Mandel (1995), n’ont évidemment pas rendu notre monde plus tolérable. Que du contraire.

Une raison supplémentaire pour ne pas renoncer et continuer à tout mettre en œuvre pour le transformer  —au-delà des discussions,  polémiques et  bilans politiques—   dans la continuité du combat de toutes les générations précédentes, dont celle d'Ernest Mandel...

 

 

 

 

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Repères bibliographiques [principaux ouvrages publiés en langue française, dans l'ordre chronologique]. Traité d'économie marxiste, Julliard, 1962 Initiation à la théorie économique marxiste, CES, 1964 La formation de la pensée économique de Karl Marx, Maspero, 1967 La réponse socialiste au défi américain, Maspero, 1970 Du fascisme, Maspero, 1974 Introduction au marxisme, Fondation Lesoil, 1974 Le Troisième âge du capitalisme, UGE, 1976 La longue marche de la révolution, Galilée, 1976 Critique de l'eurocommunisme, Maspero, 1978 De la Commune à Mai 68, La Brèche, 1978 La crise 1974-1978, Flammarion, 1978 Les étudiants, les intellectuels et la lutte des classes, La Brèche, 1979 Réponse à Louis Althusser et à Jean Ellenstein, La Brèche, 1979 Trotsky, Maspero, 1980 La crise, Flammarion, 1985 Meurtres exquis. Une histoire sociale du roman policier, La Brèche, 1986 La place du marxisme dans l'histoire, IIRF, 1986 Où va l'U.R.S.S. de Gorbatchev ?, La Brèche, 1989 Octobre 1917, coup d’État ou révolution sociale. La légitimité de la Révolution Russe, IIRF, 1992 Les ondes longues du développement capitaliste, Syllepse, 2014 Sur la seconde guerre mondiale, une interprétation marxiste, La Brèche, 2018 La révolution allemande, La Brèche, 2021

 

 

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Ernest Mandel et Jacques Yerna (assis), secrétaire de la FGTB de Liège, lors d'un débat dans la cité Ardente en 1978. Tous deux avaient milité et  travaillé ensemble au journal "La Gauche", notamment lors de la grève de 1960-1961.

 

 

Sur Ernest Mandel

 

"Ernest Mandel appartenait à une espèce devenue fort rare en cette moitié de XXè siècle : celle des théoriciens du marxisme militant. Il était l’un de ces rares hommes ou femmes dans l’histoire du mouvement socialiste qui ont été capables de mener de pair une activité inlassable de dirigeants révolutionnaires et une œuvre intellectuelle obéissant aux critères académiques de la recherche scientifique, au point de forcer le respect des milieux universitaires."

[Gilbert ACHCAR, Un portrait intellectuel, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"C’était un grand éducateur. Son “Introduction à l’économie marxiste” a été vendu à un demi-million d’exemplaires. Et pourtant, il a passé une grande partie de son existence à se préoccuper des idées des groupes trotskystes rivaux."

[Tariq ALI, The Guardian, 23/07/1995]

 

"Toute sa vie durant il fut convaincu de la nécessité, mais aussi de la possibilité de la révolution mondiale. De là vient son enthousiasme pour le mouvement de Mai 68."

[Elmer ALVATER, Süddeutsche Zeitung, 22/07/1995]

 

"Mettre-à-penser plutôt que maître-penseur, Ernest Mandel fut pour nous un tuteur théorique et un passeur entre générations. Nous avons beaucoup appris auprès de lui sans qu’il devînt un gourou autoritaire à la manière de Michel Pablo, de Juan Posadas, de Pierre Lambert ou Tony Cliff (…). Côtoyer Ernest au quotidien était une source de connaissances et une initiation permanente aux fondamentaux du marxisme.

Polyglotte, il écrivait presque indifféremment en allemand, en anglais ou en français. Il parlait aussi un curieux sabir d’espagnol truffé d’italianisme. Mais il disait rêver en flamand, sa langue maternelle. Son rayonnement et son prestige étaient manifestes en Allemagne, en Amérique latine, dans le monde anglo-saxon (…). Malgré le succès de ses livres en éditions de poche, en France, sa notoriété est restée moindre. Il faisait pourtant preuve d’une culture multidisciplinaire bien supérieure à nombre de médiocrités mandarinales au renom éphémère. Pas assez sophistiqué, trop belge ? Trop étranger au milieu universatiro-médiatique, à sa suffisance autarcique et à sa frivolité, sans doute. Handicap supplémentaire : il était catalogué économiste et doté d’une solide culture germanique, deux caractéristiques peu compatibles avec les légèretés de l’esprit mondain à la française (…).

Homme des Lumières, confiant dans les vertus libératrices des forces productives, dans le pouvoir émancipateur de la science et dans la logique historique du progrès, il eût cependant l’intelligence de s’ouvrir précocement à l’inquiétude écologique. Avec le roman policier et la collection de timbres, les albums animaliers faisait partie de ses hobbies. Ernest était un cas exemplaire d’optimisme forcené de la volonté, tempéré par un pessimisme de la raison : la révolution en permanence l’emportait chez lui haut la main sur la catastrophe en permanence. Et la prophétie socialiste finissait (presque) toujours par terrasser la barbarie."

[Daniel BENSAÏD, Une lente impatience, Stock, 2004] 

 

"La thèse centrale des écrits politiques d’Ernest Mandel était la capacité politique de la classe ouvrière, s’incarnant dans les syndicats, les partis ouvriers et, au moment de la rupture révolutionnaire, les institutions de la dualité du pouvoir tels les conseils ouvriers et les soviets.

En comparaison avec la tendance des premiers marxistes à insister sur les limites des syndicats ou avec les politiques de Lénine contre l’économisme, Mandel était fortement attaché aux possibilités de développement du mouvement ouvrier en dépit de ses encroûtements bureaucratiques. Tout en tenant compte des critiques de Lénine, Mandel était enclin à faire sienne quelques-unes au moins des positions de Rosa Luxemburg sur la logique inhérente qui pousse une lutte ouvrière et les organisations des travailleurs dans la direction d’une contestation de la logique du capitalisme."

[Robin BLACKBURN, Ernest Mandel et la voie de la socialisation, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"Malgré ses limites et ses propres impasses, le courant trotskyste a le mérite d’avoir maintenu contre vents et marées un marxisme critique, un communisme sans compromissions avec les crimes staliniens et maoïstes, et last but not least, cet “internationalisme socialiste”, tant galvaudé, décrié, trahi, et qui reste tellement nécessaire ! Et cet apport-là, c’est notamment à des gens de la stature d’un Ernest Mandel qu’on le doit !"

[Jean-Marie CHAUVIER, La Gauche, septembre 1995]

 

"Mandel était un enfant de l’entre-deux guerres avec ses turbulences économiques et politiques catastrophiques. Son environnement familial et son histoire personnelle l’ont projeté dans l’après-guerre avec la conviction acharnée d’un adepte des idées marxistes et de la pratique révolutionnaire, dans un environnement politique largement hostile. La vague de contestation des années 60-70 renouvela cette énergie et elle se maintint pour le reste de sa vie."

[Geoffroy M. HODGSON, The Economic Journal, janvier 1997]

 

"Nos entretiens montraient que ce grand spécialiste de l’économie marxiste était aussi un fin connaisseur des problèmes concrets de la société et de la politique belges, voire des arcanes des groupes-acteurs, “pouvoirs réels” dans la prise de décision."

[Jules-Gérard LIBOIS, La Gauche, septembre 1995]

 

"De Paris à Sao Paulo, de Berlin à New-York, de Moscou à Mexico, les raisons de cet intérêt et de cette renommée sont nombreuses. L’une d’elles résidait certainement dans la dimension humaniste révolutionnaire de ses écrits.

Cette dimension, en effet, est un des principes unificateurs de la pensée d’Ernest Mandel, un fil rouge qui traverse ses travaux, qu’ils traitent du débat économique à Cuba, de la pauvreté dans le Tiers-Monde, de l’économie politique marxiste ou de la stratégie révolutionnaire aujourd’hui. Il rattachait chaque question, chaque conflit, chaque crise, à un point de vue global, celui de la lutte pour une émancipation humaine universelle et révolutionnaire. Son travail n’est pas prisonnier d’une approche étroite, technique ou tactique, d’une méthode étroitement économique ou politique, mais s’enracinait toujours dans une perspective humaniste révolutionnaire plus large, historique ou mondiale."

[Michael LÖWY, L’humanisme révolutionnaire d’Ernest Mandel, in Le marxisme d’Ernest Mandel, PUF, 1999]

 

"Ernest Mandel est beaucoup plus que l’une des grandes figures de l’extrême-gauche européenne de l’après-guerre. C’est aussi un intellectuel à l’impressionnante culture, qui a fortement marqué bien au-delà de sa propre mouvance les esprits de la gauche étudiante des années 60."

[Laurent MAUDUIT, Le Monde, 22/07/1995]

 

"Penseur formé dans un monde presque classique du XIXè siècle et héritier du siècle des Lumières, Mandel se sentait à l’aise dans de nombreuses disciplines et il était familier d’un monde littéraire et philosophique plus vaste que la seule culture marxiste."

[Jan Willem STUTJE, Ernest Mandel un révolutionnaire dans le siècle, Syllepse, 2022] 

 

"Il ne cessait de cultiver des intérêts fort divers. Il se passionnait pour Spinoza, rêvait d’écrire un livre sur la “révolution permanente en Flandre/Hollande au XVIè siècle”, se préoccupait de la question éthique, se ressourçait dans Ernst Bloch qu’il tenait pour “le plus grand philosophe marxiste du XXè siècle” et “s’encanaillait” par la lecture d’une masse de romans policiers, comme il le “confesse” dans le livre qu’il consacra à ce sujet."

[François VERCAMMEN, Inprecor, septembre 1995]

 

"Ernest Mandel a incontestablement marqué par sa pensée les travaux de la Commission d’études de la FGTB mais aussi les réflexions du groupe formé autour d’André Renard et qui ont permis à celui-ci de publier, en 1958, une brochure qui aura un grand retentissement dans le mouvement ouvrier, “Vers le socialisme par l’action”. Parmi les thèmes traités dans cette brochure, ceux de l’action directe et de la bureaucratisation avaient suscité alors un débat dans lequel Ernest allait jouer un rôle important. Ces deux thèmes occuperont souvent par la suite une place centrale dans les débats auxquels Ernest était associé."

[Jacques YERNA, La Gauche, septembre 1995]

 

 

 

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"BOUQUINAGE" - 199

"La montée dans l'appareil d’État jusqu'aux fonctions exécutives de décision se fait par un long processus de sélection, dans lequel les connaissances techniques ne sont pas décisives. La conformité avec les normes générales de comportement de la bourgeoisie constitue une précondition pour réussir dans cette course vers le sommet.

De manière plus générale, il faut se rappeler que l'idéologie dominante de toute société est l'idéologie de la classe dominante, c'est-à-dire que la classe sociale qui contrôle le surproduit social contrôle aussi la superstructure entretenue par ce surproduit. La fonction de l’État bourgeois de protéger la propriété privée et de conserver des rapports de droit nécessaires à cette protection détermine, dans des conditions de stabilité sociale relative, les normes et structures de pensée et de comportement de la grande majorité de la population, qui correspondent d'ailleurs à la structure sociale. Ces normes doivent nécessairement exercer une influence idéologique de premier ordre sur les membres de la société qui ont à accomplir la fonction de conservation de l'“ordre social”, de par leur activité dans l'appareil d’État. La prédominance de l'idéologie bourgeoise demeure et doit demeurer forte en “période calme”, même dans le prolétariat, sur la base des effets sur la pensée de la division et de la parcellisation du travail et du caractère fétichiste des marchandises dans le cadre d'une production marchande généralisée. Le “sens commun” incorpore des mythes fondamentaux de cette idéologie qui passent dès lors pour évidents aux yeux de la majorité de la population, précisément par ce qu'ils ne sont rien d'autre qu'un reflet idéologique des rapports sociaux réellement existants. On comprend alors qu'elle est la formidable force d'intégration de l’État bourgeois. Elle conduit en particulier les cadres dirigeants des partis et des syndicats de masse des travailleurs, par symbiose avec l'appareil d’État au sein de nombreuses commissions de concertation, à un comportement de plus en plus conforme au système quand ce n'est pas à une réconciliation ouverte avec le capitalisme. Cet encastrement de l’État bourgeois dans une fonction déterminée par la structure sociale générale autant que par sa structure propre, c'est-à-dire celle de défendre les intérêts de classe de la bourgeoisie, demeure caché pour les acteurs comme pour les spectateurs et les victimes de la thèse mystifiante de l’État arbitre entre les classes, représentant “l'intérêt général”, ou juge neutre et bienveillant de toutes les forces pluralistes."

 

 

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04 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 198

"Ils s'étaient figurés qu'ils auraient, à jamais, une infinité de choix et de secondes chances. Ils avaient gaspillé beaucoup trop de ce temps inappréciable qui leur avait été accordé, l'avaient gâché par l'amertume, la culpabilité et la quête futile de réponses inexistantes — alors qu'eux-mêmes, leur amour mutuel, constituait la seule réponse dont ils auraient dû rêver. Et maintenant, même l'occasion de lui dire cela, de la prendre dans ses bras pour lui faire savoir à quel point il l'avait vénérée et chérie, lui était éternellement refusée. Paméla était morte et, dans trois ans, Jeff mourrait, lui aussi, sans savoir pourquoi il avait vécu."

 

 

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03 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 197

"L'erreur la plus répandue revient à qualifier Didier Comès d'auteur métaphysique, à la recherche de Dieu, ou reproche formel, de connoter son œuvre comme relevant du mauvais chromo régionaliste. “Didier Comès dessine mal”, n'est-ce pas là un avis semblable à celui qu'avancent certains cuistres à propos de Balzac, qualifié de mauvais écrivain, sans que soit jamais précisé ce qu'est la valeur artistique ? Oublions donc les Abel Mauvy de la critique pour savourer notre plaisir et relisons Silence en toute sérénité. Sans doute, le poids de l'histoire pèsera sur Didier Comès. Ces dernières années, nous avons assisté au retour du récit et à l'émergence du noir et blanc. La démarche de Comès s'insère dans cette orientation dont les chefs de file sont Muñoz et Sampayo, Pratt et Tardi."

 

 

 

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Jean-Maurice Rosier

 

02 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 196

"Il aurait largement le temps de se poser des questions. Des questions qu’il ne pourrait poser à personne, hormis à lui-même et au vent hululant dont la violence ne cesserait de croître.

Il y eut toutefois un interlude. Sweeny partit à pied rechercher l’émetteur, qu’il avait enterré au point H de la nomenclature de Howe, avant de rejoindre la station. Le trajet lui prit onze jours ; les efforts qu’il déploya et les privations qu’il endura auraient inspiré un roman à Jack London. Mais ces épreuves ne signifiaient rien pour lui. Il ignorait s’il aurait envie d’utiliser le poste qu’il ramenait. Et il ne se rendait pas compte que sa randonnée solitaire était une épopée, il n’avait pas conscience qu’elle constituait un exploit d’une rare difficulté. Il manquait de points de comparaison, fussent-ils littéraires : il n’avait jamais lu un seul roman. Il mesurait toutes choses en fonction des changements que ceci ou cela apportait à sa situation et la possession de la radio ne changeait rien aux questions qu’il se posait. Simplement, elle lui permettrait d’agir sur les réponses — lorsqu’il aurait des réponses."

 

 

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01 avril 2023

"BOUQUINAGE" - 195

"L’acteur qui interprétait Chuck Norris tire sa révérence

Une nouvelle qui va attrister des milliers de fans à travers le monde. Michael Bloomingfield, qui interprétait le rôle de Chuck Norris, prend sa retraite des plateaux de cinéma et de télévision, après plus de quarante ans de carrière.

Il se lance le défi de vivre un an sans respirer et meurt violemment au bout d’1 minute 20

Quand une tentative de record du monde vire au drame. En début de semaine, Dick Paulson, 20 ans, se lançait dans un pari fou : essayer de vivre un an sans respirer et ainsi battre l’actuel record d’apnée détenu par le danois Stig Severinsen en 22 minutes. Dick Paulson s’était même entrainé pendant plus de 3 mois pour réaliser cet exploit. Seulement voilà, le rêve a très vite tourné au cauchemar quand Dick a finalement perdu la vie au bout d’une terrible agonie qui aurait duré près d’1 minutes et 20 secondes selon les légistes qui ont autopsié la dépouille du garçon.

RyanAir : les passagers devront piloter eux-même les avions

DUBLIN – Nouvelle polémique en vue pour le patron de la compagnie Low Cost Ryan Air. Après ses déclarations sur la volonté de faire payer les clients obèses ou ceux qui prennent des bagages en soute, celui-ci affirme qu’on peut aussi aisément se passer de pilotes et confier le pilotage de l’avion à des passagers qui en feraient la demande.

 

Étude : La mort, 1ère cause de décès chez les Français de tous âges

Ce matin, 09 h 30 au siège de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) à Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne. La presse a fait le déplacement en masse pour suivre une conférence de presse dont l’importance est à la hauteur de l’affluence. A 09 h 35 précise, une équipe de chercheurs en biologie de l’InVS a rendu publics les résultats d’une recherche sur les causes de la mortalité chez les Français entre fin 2010 et début 2013.Et surprise. Alors que la plupart des observateurs scientifiques s’attendaient à voir les tumeurs et autres maladies cardio-vasculaires décrocher la médaille d’or, le verdict des chercheurs a laissé bouche bée tout le monde. Selon ces derniers, la mort serait en réalité le 1er véritable facteur de décès dans la population française.

Il meurt d’épuisement après avoir regardé des vidéos de chats pendant 8 jours

PARIS- La passion pour les vidéos de chats va-t-elle trop loin ? C’est la question que pose ce tragique fait divers. En Ile-de-France, un jeune homme de 20 ans est décédé la semaine dernière d’un accident vasculaire cérébral. Un AVC dit “d’épuisement”. Le décès est survenu après qu’il a regardé en continu pas moins de 193 heures de vidéos de chats sur Internet. Le verdict de l’autopsie du corps semble sans appel : c’était un con.

Les camarades de cimetière de Stéphane Hessel excédés par ses indignations nocturnes à répétition

Quand l’indignation engendre l’indignation. Depuis plusieurs jours, un vent de colère souffle dans les rangées d’épitaphes du cimetière du Montparnasse. En effet, depuis près de deux mois, ses occupants disent subir un tapage nocturne constant. Des nuisances sonores qui ne seraient provoquées ni plus ni moins que par l’un de ses tout derniers arrivants. A savoir Stéphane Hessel, décédé fin février. L’homme, connu pour son indignation et sa révolte permanentes empêcherait donc ses collègues de profiter du calme apporté par leur mort. Colère.

Le Tyrannosaure de Jurassic Park meurt à 89 ans

C'est une bien triste nouvelle pour tous les fans de “Jurassic Park” de Steven Spielberg. Un de ses personnages principaux et sans doute le plus connu, le Tyrannosaurus Rex, est décédé hier matin à l’âge de 89 ans.

Une téléspectatrice de Touche Pas à Mon Poste ! affirme avoir appris quelque chose grâce à l’émission

Il aura fallu pas moins de quatre saisons pour en trouver une. Marine Bernos, 22 ans, qui regarde très régulièrement l’émission de Cyril Hanouna diffusée sur D8, assure à qui veut l’entendre que lors de l’émission de vendredi dernier, elle a appris une information de qualité. Ce qui serait contraire au concept même de Touche Pas à Mon Poste ! (TPMP) qui a connu un véritable succès cette année. L’histoire de Marine Bernos a très vite fait le tour des réseaux sociaux, les uns criant au miracle, les autres tout simplement au mensonge.

Émotion à Marseille après la mort de Batman au cours d’une de ses interventions

Marseille l’avait appelé à l’aide. L’action du justicier masqué aura été de courte durée. Alors qu’il intervenait sur un règlement de compte dans la cité phocéenne, le chevalier noir a été mortellement touché par plusieurs tirs.

TF1 annule finalement Dance With Sharks après la mort accidentelle de 12 participants

Une tragédie de plus dont la première chaîne se serait bien passée, après le drame de Koh Lanta en avril dernier. Cette fois, c’est sa nouvelle émission musicale qui devait mettre en scène danse aquatique synchronisée et requins dans un même bassin qui est annulée, en raison du décès accidentel de douze participants. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est l’ensemble des candidats qui ont été prématurément dévorés alors qu’ils tournaient la première épreuve en piscine. Il y a eu une erreur humaine, le filet de protection qui séparait les requins des participants n’a peut-être pas totalement joué son rôle”, explique le producteur de l’émission qui assure que toute la lumière sera faite sur le drame."

 

 

 

 

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