26 novembre 2025
POLARS EN BARRE [122]
"Lomron sortit de la salle, alla dans les toilettes et versa son café court sans sucre dans le lavabo. Il se regarda dans la glace. On avait progressé. Le meurtre semblait lié à une affaire de piratage informatique. Mais tu ne sais toujours rien sur la femme aux boucles d’oreille. Il ouvrit sa main. La boucle avait imprégné sa paume. Une blessure en creux. Il pensa à la stigmatisation de saint Thomas. Il vit les chairs pincées sous les électrodes. Les mains, les pieds, le flanc. Les supplications. Lomron sentit revenir les tremblements. Il se passa la tête sous l’eau. Maintenant il avait froid. Il retourna à la salle informatique."
Daniel Picouly

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25 novembre 2025
POLARS EN BARRE [121]
"Un quart d’heure plus tard, la voiture de Meunier s’arrête devant chez Grignard. Il est déjà dans le jardinet. Chapeau gris. Manteau croisé. Il sort. Il vérifie sa boîte à lettres. Il en retire quelques prospectus qu’il consulte en ouvrant la portière. Il se laisse tomber dans la voiture. Petit Boulot a enfilé le veston de Jojo et son couvre-chef. Ça fait la blague pendant quinze secondes, le temps que la chignole démarre. Grignard s’apprête à tempêter. Il relève la tête, n’y comprend rien, regarde dehors les maisons qui défilent et se retourne affolé vers l’arrière :
– Mais qui êtes-vous ?
Couteau sur la gorge. Gargouillis du député. Les paroles ne servent plus à rien. Les mots vont se faire rares. La place est à la violence. On est embringués sur des rails. Action. Maintenant, action. C’est la politique qui avait introduit la parole."
Jean Vautrin

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24 novembre 2025
Arizona, austérité... Et maintenant ?
Celles et ceux qui pensaient que le gouvernement Arizona allait chuter, victime de dissensions internes et effrayé par la mobilisation syndicale, en sont pour leurs frais. En dégageant un accord budgétaire au moment même où démarrent d’importantes actions en front commun CSC-FGTB-CGSLB -quel symbole !-, le gang De Wever confirme qu’il maintient le cap de la rage austéritaire ! Aux mesures arrêtées précédemment et aujourd’hui confirmées, viennent maintenant s’ajouter des dispositions anti-sociales supplémentaires, à commencer par une nouvelle manipulation de notre système d’indexation qui en a pourtant déjà connu plus d’une depuis 50 ans ! Le signal est clair : les cinq partis de la majorité, parmi lesquels une formation politique qui se prétend "socialiste", assument la confrontation avec le monde des travailleurs, des allocataires et de leurs représentants. Le défi est grand : la réussite attendue des grèves planifiées cette semaine ne suffira pas ; en décembre, la mobilisation sociale devra être maintenue et amplifiée encore pour renverser la coalition toxique au pouvoir….

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POLARS EN BARRE [120]

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23 novembre 2025
POLARS EN BARRE [119]
"Martin Beck se leva.
Il traversa la salle de séjour et alla chercher le journal, sur le paillasson, en dessous de l’ouverture de la boite aux lettres. Puis il se rendit dans la cuisine en lisant les titres de la première page d’un œil distrait. Il faisait beau et cela avait toutes les chances de durer, d’après la météo. Pour le reste, tout semblait évoluer pour le pire, comme d’habitude.
(…)
Il était 8 heures en ce matin du 3 juillet 1972, qui tombait un lundi.
Cette date possédait une signification particulière.
Car c’était le jour où il reprenait le travail.
En effet, il était toujours dans la police, plus précisément commissaire et chef de la brigade criminelle nationale.
Martin Beck mit sa veste et fourra le journal dans sa poche.
Se disant qu’il le lirait dans le métro. C’était une petite partie de toute cette routine qu’il allait retrouver.
Il suivit le quai de Skeppsbron, sous le soleil, respirant à pleins poumons un air parfaitement pollué. Il se sentait vieux, vidé de sa substance.
Mais rien de tout cela ne se lisait sur lui. Au contraire, il se déplaçait avec souplesse et rapidité et paraissait en bonne santé et plein de vigueur : un homme bronzé et de haute taille, à la puissante mâchoire et aux yeux paisibles, gris-bleu, sous un large front.
Martin Beck avait quarante-neuf ans. Il allait même en avoir bientôt cinquante mais la plupart des gens ne lui donnait pas son âge."
Maj Sjöwall et Per Wahlöö

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22 novembre 2025
POLARS EN BARRE [118]
"L’inquiétant était ce second meurtre annoncé. Adamsberg avait tendance à croire que cette menace n’était pas une simple forfanterie, que quelqu’un pourrait être en danger. Mais qui, où et quand ? C’était bien cet aspect fantomatique qui attirait, cette enquête qui n’était faite que de vide, d’absence et d’obscurité."
Fred Vargas

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21 novembre 2025
POLARS EN BARRE [117]
"Norman quitta la maison et consulta sa montre en sortant. Il était resté quatre minutes exactement. Abasourdi d’avoir accompli sa mission avec autant de rapidité et de facilité, il retourna à sa voiture, se mit au volant et démarra. Tout en conduisant, il songeait à la frayeur de cet homme et aux étranges révélations qu’il avait faites."
Mark McShane

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20 novembre 2025
POLARS EN BARRE [116]
"J'adorais le Cyrano de la Pègre, Arsène Lupin, sans savoir qu'il devait sa force herculéenne, son courage narquois, son intelligence bien française à notre déculottée de 1870."
Jean-Paul Sartre, Les Mots, 1964
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"Arsène Lupin parmi nous ! L’insaisissable cambrioleur dont on racontait les prouesses dans tous les journaux depuis des mois ! L’énigmatique personnage avec qui le vieux Ganimard, notre meilleur policier, avait engagé ce duel à mort dont les péripéties se déroulaient de façon si pittoresque ! Arsène Lupin, le fantaisiste gentleman qui opère dans tous les châteaux et les salons, et qui, une nuit où il avait pénétré chez le baron Schormann, en était parti les mains vides et avait laissé sa carte, ornée de cette formule : ″Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, reviendra quand les meubles seront authentiques.″ Arsène Lupin, l’homme aux mille déguisements : tour à tour chauffeur, ténor, bookmaker, fils de famille, adolescent, vieillard, commis voyageur marseillais, médecin russe, torero espagnol !"
Maurice Leblanc

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