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21 mai 2024

LE 9 JUIN, JE VOTE PTB !

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Depuis la fin de la période d'expansion économique de l'après guerre, au milieu des années 70 du siècle dernier, l'austérité et la régression sociale sont devenues le quotidien des peuples.

Depuis la victoire de Ronald Reagan aux États-Unis et l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Grande Bretagne, depuis le déferlement de la vague "néo-libérale" au tournant des années 80, l'offensive du capital contre le travail n'a cessé de s'amplifier.

La Belgique n'y a pas échappé. Tous les gouvernements qui se sont succédé, tous les niveaux de pouvoir, toutes les majorités -quelles que soient leur composition-, ont repris en long et en large les mêmes recettes austères : blocage des revenus du plus grand nombre au nom de la course à la "compétitivité" ; déséquilibre organisé du système fiscal ; flexibilité sans cesse accrue du travail ; déréglementation et privatisations ; désagrégation des protections sociales ; inertie coupable face aux restructurations d'entreprises massives et à la transformation de l'emploi en "variable d'ajustement"...

Avec les mêmes conséquences directes : déstructuration du tissu économique, chômage de masse, croissance des inégalités, pauvreté persistante.

Avec les mêmes "dégâts collatéraux", en termes de recul des libertés démocratiques et de perte de souveraineté populaire.

Et sans la moindre remise en cause de notre modèle de production et d'échange, dévastateur pour nos écosystèmes, et dangereux pour l'avenir des êtres vivants de notre planète !

Tous les partis traditionnels portent une lourde responsabilité dans cette inquiétante trajectoire sur le plan social comme sur le plan environnemental. Les trois "familles historiques", bien sûr : "socialiste", "chrétienne" et "libérale". Mais aussi les "écologistes", rapidement fascinés par l'exercice du pouvoir,  régulièrement en phase avec leurs adversaires/partenaires, et qui ont métamorphosé  l'"autre manière de faire la politique" en une même manière de s'accommoder du capitalisme et de la doxa (néo-)libérale !

 

 

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Soirée électorale : tout le monde gagne ! (Kroll, 2019)

 

 

Tous sont acquis à la construction d'une Union européenne où "la concurrence est libre et non faussée". Ils n'ont d'ailleurs pas contesté les  "traités" qui figent dans le marbre étoilé les orientations ultra-libérales. Maintenant encore, aucune de ces formations ne revendique la sortie de ces traités qui constituent pourtant un obstacle à la mise en œuvre de toute réelle politique alternative !

À quelques jours de la triple élection du 9 juin est à nouveau posée la question du choix d'une voie radicalement différente.

Les grandes mobilisations de la jeunesse "contre le réchauffement climatique" avaient popularisé la notion d'"urgence". Le temps presse, en effet ! Une rupture est nécessaire, un changement de cap est indispensable : en faveur d'une autre politique économique et sociale, en faveur d'une autre politique sociétale, en faveur d'une autre politique écologique, en faveur d'autres choix démocratiques, en faveur d’un autre monde.

Inutile de tourner autour du chaudron électoral : c'est impensable avec les mêmes partis dans le cadre des mêmes configurations politiques ; c'est illusoire avec les mêmes combinaisons politiciennes "droite/gauche-gauche/droite" et la même vieille "politique de collaboration de classe" ; c'est irréaliste en continuant à respecter religieusement le capitalisme !

Dès lors, que faire dans les isoloirs des bureaux de vote ?

Pour ce qui me concerne, il est évidemment exclu que j’opte pour le PS ou Écolo qui, dès le lendemain de l'élection, en fonction des résultats, n'hésiteront pas à négocier avec les différents représentants de la droite la constitution de majorités à tous les niveaux de pouvoir.

Reste donc à gauche le PTB, un parti qui n’est certes pas à l’abri de tous reproches :

- il est issu d'une tradition maoïste et il n’a toujours pas soldé clairement cet héritage encombrant, malgré une intéressante évolution depuis la fin du siècle dernier ;

- son fonctionnement demeure caractérisé par une certaine opacité, et les quelques dérapages récents en matière de "casting" interpellent (l’épisode Handichi, par exemple), même si des "erreurs de jeunesse (parlementaire)" sont inévitables.

- il est obstinément "belgicain" et réellement nostalgique de la période "unitariste" du pays, sous-estimant ainsi l'existence d'une "question nationale" et s’embarrassant peu du principe démocratique du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".

- son attitude dans le domaine géopolitique est imprégnée par une vision "campiste" de la réalité mondiale, ce qui génère des positionnements souvent irrecevables (Ukraine, Ouïghours…). 

Mais ces critiques n’enlèvent rien à ce qui différencie fondamentalement le PTB d'avec une "gauche" engluée dans la gestion méticuleuse des intérêts du capital.

Le PTB continue à se positionner sur le terrain de l'anticapitalisme et à se réclamer d’un projet de société égalitaire !

Ainsi, dans le débat sur la "crise du réchauffement climatique", il est le seul (1) à expliquer que la perspective d'un "capitalisme vert" est un leurre et qu'une rupture avec ce système est indispensable. Ce qui a aussi des conséquences concrètes immédiates : le PTB n'oppose pas le social à l’écologie, il ne propose pas  des mesures "punitives" (comme des "taxes carbone" et autres "écotaxes") qui pénaliseraient injustement la population, il préconise opportunément  de faire payer les véritables responsables du désastre actuel, en premier lieu les multinationales et les grandes entreprises.

Ainsi, sur le plan social et économique, le PTB rejette toutes les orientations austéritaires : pas question de pérenniser le blocage des salaires, pas question de maintenir l’âge légal de la retraite à 67 ans, pas question de complaisance vis-à-vis de la fraude fiscale ou la fuite des capitaux, pas question de privilèges à répétition pour les grandes entreprises, pas question de se satisfaire d’une fiscalité inique qui épargne les plus fortunés, pas question d’imposer des économies dans la Sécu au détriment des malades ou des chômeurs, pas question de privatisations d’entreprises publiques, etc.

Ainsi, le PTB est un parti combatif, présent dans toutes les luttes, et ses députés sont de précieux relais de celles-ci dans les enceintes parlementaires. Durant toute la législature, et souvent seuls contre tous, ils ont fait entendre une voix radicalement discordante dans les institutions, multipliant amendements et projets, unanimement refusés par tous les partis traditionnels, PS et Écolo compris (comme une taxe sur la fortune) !

Enfin, sur la problématique européenne, décisive, le PTB est également le seul à se montrer tranchant et à annoncer clairement la couleur : il faut rompre avec les traités d'austérité européens qui entravent toute perspective de changement.

Un dernier point. La FGTB souhaite un "rassemblement des gauches", difficile à matérialiser au niveau fédéral mais possible en Wallonie. À juste titre. Sauf que dans le même temps ses dirigeants entonnent complaisamment la rengaine du "PTB qui ne veut pas prendre ses responsabilités", oubliant les refus d’Écolo et du PS. Car Paul Magnette le dit et le répète : il peut envisager une association avec la NVA (!), mais pas avec le parti de la gauche radicale…

Plus essentiel, au-delà des manœuvres pré-électorales des uns et des autres, un "gouvernement des gauches" pour quelle politique ? La même que celle de tous les gouvernements sortants, sans rupture avec les égarements néo-libéraux ? Ce ne serait pas sérieux de voir des ministres PTB venir justifier une accélération des privatisations, la limitation dans le temps des allocations de chômage, de nouvelles mesures "d’assainissement budgétaire" pour respecter les oukases répétés de l’UE, le maintien de la loi de 1996 empêchant de libres négociations salariales ou le non-retour de l’âge légal de la retraite à 65 ans !

Il sera donc difficile de concrétiser cette perspective sans une modification du rapport des forces et sans une "gauche de gauche" qui devienne plus difficile à contourner.

Précisément, le 9 juin se présente une occasion pour avancer dans cette voie. En votant massivement pour le PTB et en lui donnant les moyens de peser demain en faveur d’autres choix politiques portés par d’autres majorités, rompant avec la routine rétro-libérale des partis installés et constituant de la sorte un débouché aux indispensables mobilisations sociales.

C’est pourquoi, je voterai PTB, le 9 juin prochain. Nécessairement.



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(1) Lorsque j'écris qu'il est "le seul", je parle uniquement des partis politiques qui disposent d'une force de frappe et d'une représentativité large, y compris au niveau parlementaire. Je ne parle pas des petits groupes "d'extrême-gauche" qui revendiquent un plus grand "révolutionnarisme" mais dont le poids est marginal dans notre vie politique. On peut le regretter, mais c'est un fait !

 

 

 

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29 avril 2024

9 juin : on vote !

Les élections approchent et le système médiatique s’emballe.
 
Aux traditionnels débats ou entretiens répétitifs avec des personnalités politiques, aux inévitables sondages et enquêtes d’opinion, viennent maintenant s’ajouter des "tests" censés aider les électrices et les électeurs à repérer leur "proximité" avec tel ou tel parti ! Flotte ainsi dans l’air du temps un parfum d’infantilisation des citoyens/citoyennes, manifestement réputés ignorants ou désorientés par un establishment soucieux d’éviter des votes "inappropriés" le 9 juin.
 
Tout est donc mis en œuvre pour superviser étroitement le processus électoral et "accompagner" les "choix" de l’électorat.
 
Pourtant, et c’est sans doute ce qui ennuie quelques "élites", chacun[e] peut parfaitement se forger une opinion concernant "l’offre politique" existante. Nul besoin en effet de passer ses nuits à étudier les programmes des partis, car ceux-ci se déclinent en promesses électorales tonitruantes qui sont chaque fois oubliées une fois le brouhaha de la soirée électorale passé. Un "détail" qui n’échappe plus à grand monde depuis longtemps !
 
Ce qui est le plus gênant pour les gouvernants, ce sont leurs bilans, c’est-à-dire les politiques qu’ils ont effectivement concrétisées au fil des années et qui ont été subies, durement, par la population. Car depuis des décennies, les mesures austéritaires se sont multipliées, appauvrissant ou plongeant dans des difficultés accrues un nombre grandissant de personnes, et générant un "mal-être" de plus en plus généralisé.
 
Inutile de se cacher derrière son petit doigt, tous les partis "traditionnels" portent une lourde responsabilités dans les choix opérés, gouvernement après gouvernement. Les trois "familles politiques" historiques —social-chrétienne, socialiste, libérale— cela va de soi, mais aussi Ecolo-Groen de plus en plus souvent associés aux vieux partis, sans exclusive aucune vis-à-vis de ceux-ci d’ailleurs.
 
Tous occupent dès lors durablement le pouvoir à tous les niveaux, ensemble, ou alternativement les uns avec les autres : au niveau fédéral, au niveau des régions et des communautés, au niveau provincial et au niveau communal !
 
Et l’inventaire de leurs agissements lors du demi-siècle écoulé est lourd, tant sur le plan social que sur le plan environnemental ou sur le plan démocratique :
 
* délitement des services publics et de la Sécu (notamment le secteur des soins de santé !) confrontés à des "économies" répétitives et à des processus de privatisation ;
* accroissement de la flexibilité du travail, âge légal de la retraite porté à 67 ans et restrictions en matière de départs anticipés à la pension ;
* blocages des salaires et tripatouillages divers du système d’indexation ;
* traque des chômeurs et des allocataires sociaux ;
* déploiement d’une fiscalité inéquitable pénalisant la majorité et favorisant les plus riches, pas d’impôt sur le patrimoine et cadeaux fiscaux récurrents en faveur des grandes entreprises et des multinationales ;
* immobilisme en matière de lutte contre la fraude fiscale et contre la fuite des capitaux vers des paradis exotiques accueillants ;
* inertie face au dérèglement climatique et face à la catastrophe écologique globale ;
* ratification des traités austéritaires européens (garantissant une "concurrence libre et non faussée") et soumission aux diktats de la Commission européenne ;
* politique migratoire inhumaine en phase avec celle de l’UE.
 
Ce catalogue des horreurs n’est hélas pas exhaustif (j’ai ainsi laissé de côté la problématique de l’affairisme et la géopolitique), et il peut être complété par chacun[e] en fonction de sa mémoire ou de ses propres préoccupations.
 
Mais ce passif n’empêche pas tout ce joli monde de revenir aujourd’hui solliciter nos suffrages, la main sur le cœur, avec dans leur besace (pré-)électorale un paquet d’engagements et de serments en tout genre.
 
Je ne sais si leurs boniments éculés leur permettront une nouvelle fois de sauver la mise, mais en ce qui me concerne, il est naturellement exclu que je vote ni pour ces partis de droite, ni pour ces partis dits de "gauche" qui se précipiteront immanquablement le lendemain des scrutins pour négocier avec les premiers de nouvelles participations dans les Exécutifs et poursuivre de concert les mêmes politiques régressives !
 

À  bon entendeur...

 

 

 

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21 janvier 2024

21 janvier 1924 - 21 janvier 2024. Centenaire de la mort de Vladimir Ilitch Oulianov (Влади́мир Ильи́ч Улья́нов), dit Lénine (Ленин).

"Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d'oppresseurs les récompensent par d'incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d'en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d'entourer leur nom d'une certaine auréole afin de "consoler" les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l'avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire."
 
 
Lénine, L’État et la révolution, 1917
 
 
[En URSS, c'est le Parti-Etat stalinien qui a canonisé Lénine et l'a transformé en icône.]
 
 

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