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18 juin 2017

Oligarchies

"On appelle faussement nos régimes démocratiques alors que ce sont des oligarchies libérales [qui] ne font pas essentiellement appel à la contrainte, mais à une sorte de semi-adhésion molle de la population. Celle-ci a finalement été pénétrée par l'imaginaire capitaliste : le but de la vie humaine serait l'expansion illimitée de la production et de la consommation (...). En conséquence de quoi, la population est totalement privatisée (...) La population ne participe pas à la vie politique (...) Pour qu'il y ait un changement, qu'il y ait vraiment auto-gouvernement, il faut certes changer les institutions pour que les gens puissent participer à la direction des affaires communes ; mais il faut aussi et surtout que change l'attitude des individus à l'égard des institutions et de la chose publique, de la res publica,  de ce que les Grecs appelaient ta koina (les affaires communes). Car aujourd'hui, domination d'une oligarchie et passivité et privatisation du peuple ne sont que les deux faces de la même médaille. (...)

Pour que la société change, il faut un changement radical dans les intérêts et les attitudes des êtres humains. La passion pour les objets de consommation doit être remplacée par la passion pour les affaires communes. (...)

Car le retrait des peuples de la sphère politique, la disparition du conflit politique et social permet à l'oligarchie économique, politique et médiatique d'échapper à tout contrôle. Et cela produit d'ores et déjà des régimes d'irrationalité poussée à l'extrême et de corruption structurelle".

 

Cornelius Castoriadis (1992)

 

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11 juin 2017

Mobiliser pour le second tour


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09 juin 2017

Lettre de Jean-Luc Mélenchon aux Insoumis⋅es (9 juin 2017)

Madame, Monsieur

Chers Insoumis,

L’enjeu de l’élection législative a changé de nature ces dernières heures. Quatre jours avant le vote nous apprenons par le journal « Le Parisien » l’ampleur de la remise en cause du code du travail prévue par le gouvernement de monsieur Macron. Trois jours avant le vote, grâce au journal « Le Monde », nous découvrons un projet de transposition dans le droit commun des dispositions de l’Etat d’urgence. Ainsi tout le droit social et tout le système des libertés individuelles de notre pays sont désormais en cause.

Dans le premier cas il s’agit d’un coup d’état social puisque les parlementaires ne pourraient discuter ni amender une seule des décisions prévues par les ordonnances. Pourtant des milliers de questions très précises concernant la vie quotidienne des salariés sont en en cause : la durée du travail, les salaires, le droit d’alerte et celui de retrait en situation de danger, les motifs de licenciements, et ainsi de suite. Un siècle de luttes et de compromis sociaux vont être abrogés.

Dans le second cas toutes les protections qui garantissent les libertés individuelles vont être remises en cause. Par exemple les perquisitions à domicile et les mises en résidence surveillées pourront être ordonnées par le ministre de l’intérieur et les préfets sans aucune autorisation préalable d’un juge ! De même pour la surveillance des conversations privées téléphoniques. Et ainsi de suite.

Peut-être n’est-ce pas tout. Raison de plus pour refuser fermement de donner les pleins pouvoirs à Monsieur Macron comme il le réclame. Nos bulletins de vote prennent donc le sens précieux d’une mobilisation pour la défense de nos acquis sociaux et de nos libertés individuelles.

Si ceux qui ont voté pour le programme « L’avenir en commun » dont j’ai été le candidat à l’élection présidentielle confirment leur soutien à ce projet en votant pour les candidats de « La France Insoumise », nous serons le groupe de députés décisifs à l’Assemblée nationale. Les bulletins de vote marqués du logo « PHI » seront dans tous les bureaux de vote du pays. On ne peut se tromper.

Sur le terrain l’accueil qui est réservé à nos candidatures est bon. Parfois la présence au second tour se jouera à quelques voix comme à la présidentielles même si nous sommes en tête de toute l’opposition au système Macron. J’appelle donc a ne pas disperser les voix qui se sont rassemblées avec « La France insoumise » en avril dernier.

Enfin je remercie toutes les personnes qui ont manifesté leur solidarité en public comme en privé pendant l’interminable campagne de dénigrement qui s’est abattue sur moi sans limite de décence.

Je vous assure de mon engagement fidèle et constant au service de l’idéal humaniste écologique et social qui est le notre.

 

 

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08 juin 2017

Périlleuse croisée des chemins

 

cocci boudeur.pngLassitude et résignation semblent être les termes les plus appropriés pour caractériser la bataille des élections législatives en France.

Lassitude, car avec l'élection présidentielle, les citoyens français sont confrontés à une campagne électorale ininterrompue qui s'étale sur plusieurs mois.

Résignation, car Emmanuel Macron a été élu le 7 mai, et le matraquage médiatique en faveur du jeune monarque a atteint des sommets rarement atteints dans l'histoire de la Vème République. Tout est orchestré par la caste oligarchique pour que le nouveau président obtienne une confortable majorité à l'Assemblée nationale, afin qu'il puisse «légitimement mettre en oeuvre sa politique». Dans le même temps, ses adversaires sont quotidiennement dénigrés, en particulier -qui s'en étonnera encore- la France insoumise et son porte-parole Jean-Luc Mélenchon, confrontés à un bashing de tous les instants !

Cette configuration malsaine risque de favoriser une abstention massive.

Ainsi, selon certaines «études d'opinion», près d'un électeur sur deux pourrait éviter de se déplacer au premier tour, ce 11 juin ! Une situation totalement inédite pour un scrutin de ce type, dans l'Hexagone [1].

dessin en marche.jpg«La République En Marche» (LREM) paraît en état de conquérir une majorité parlementaire, d'autant que de nombreuses personnalités, de «gauche» comme de «droite», se bousculent pour en être ! Dans certaines circonscriptions, il y a parfois 3 candidats qui clament leur soutien (futur) au nouveau président installé ! Dans cette bousculade opportuniste, les projets et les enjeux sont largement relégués au second plan. Et la presse, totalement acquise à la «cause macronniste», se garde bien d'élever le niveau des débats.

Seuls les Insoumis, présents dans pratiquement toutes les circonscriptions, s'efforcent de mener une campagne de fond, autour d'un même programme politique, celui de «l'Avenir en commun». Mais dans le concert dithyrambique en faveur du pouvoir «jupitérien» aujourd'hui en place, et dans un climat d'hostilité envers les opposants soigneusement entretenu, il n'est guère facile de faire entendre une musique originale.

 

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Pourtant, l'heure est grave. Macron et son gouvernement veulent réaliser ce qui avait été annoncé en son temps par Fillon : mener une blitzkrieg contre le monde du travail. Ils veulent mettre à profit la période estivale pour gouverner par «ordonnances» et imposer une casse sans précédent du code du travail, c'est-à-dire des droits sociaux des salariés.

Cette méthode, inspirée d'une Thatcher (modèle revendiqué du monarque), a naturellement pour but d'infliger une lourde défaite au mouvement syndical et de briser toute résistance, afin d'avoir les coudées franches pendant le quinquennat pour pérenniser une politique virile de droite, conforme aux souhaits des instances dirigeantes de l'UE !

franquin en marche.jpg

Ce qui ne fera qu'accroître la désespérance populaire ambiante et pourrait s'avérer, à terme, une aubaine pour le parti de la haine, le FN ! Et à ce moment, il deviendra difficile de construire un «barrage» supplémentaire pour l'empêcher de conquérir le pouvoir !

C'est donc peu dire que les prochains jours seront décisifs. Il s'agit clairement d'empêcher un tsunami de LREM (et de ses innombrables alliés de circonstance) ; ce qui nécessite l'envoi à l'Assemblée nationale d'un maximum de députés déterminés à s'opposer aux intérêts du capital et qui ne reculeront pas devant une confrontation avec l'oligarchie ; des députés bien décidés à défendre les «biens communs» et à matérialiser une alternative authentique, contre vents et marées.

fi tricolore.jpgUn défi de taille pour la France insoumise. Et un combat qui va devoir s'inscrire dans la durée tant la difficulté de la tâche s'annonce titanesque...

 

 

 

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[1] Les «Français de l'étranger» ont déjà eu l'occasion de se rendre aux urnes dimanche dernier, dans leurs 11 circonscriptions, avec un taux de participation de... 19,1 % ! Du jamais vu, même si dans le passé, cet électorat en exil volontaire ne s'est jamais beaucoup impliqué dans des élections organisées dans son pays d'origine...

 

 

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Quelle Unité ?

 

La question d'un «rassemblement de gauche» est à nouveau revenu sur le devant de la scène durant cette campagne électorale. Une discussion portée notamment par le PCF, un parti qui dispose d'élus et qui est toujours soucieux de les sauvegarder, au prix d'accommodements parfois discutables.

On se souvient encore de 2012, et des alliances «à géométrie variable» (avec des partenaires différents, d'une circonscription à l'autre) qui ont notamment contribué à rendre « illisible» la stratégie du «Front de gauche», dans les législatives comme dans d'autres élections ultérieures.

Certains champions de «l'unité» ont évidemment saisi l'occasion pour pointer du doigt le «sectarisme» de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon.

Une polémique contre-productive destinée à occulter les faits :

  1. La ligne de conduite insoumise avait été annoncée de longue date. Une seule campagne avec un seul programme, pour la présidentielle comme pour les législatives, afin de garantir crédibilité et cohérence ! Par conséquent, personne ne pouvait être surpris par la confirmation de cette orientation...

  2. Dès le début, la France Insoumise a voulu s'émanciper de la tutelle des partis et a constitué un «mouvement», ouvert. Tout le monde pouvait donc la rejoindre et ainsi se «regrouper», en ce y compris les différentes formations politiques (des communistes, des socialistes, des écologistes et beaucoup d'autres n'ont d'ailleurs pas hésité à franchir ce pas). Et il n'était aucunement exigé de celles-ci un renoncement à leur indépendance ou à leur identité politique ! Seuls un accord programmatique était logiquement demandé ainsi qu'un engagement des futurs parlementaires à respecter ce pour quoi ils sont élus...

  3. En ces temps de confusion politique, à un moment où le concept même de «gauche» est démonétisé -un discrédit consolidé par le désastreux quinquennat du «socialiste» François Hollande- le but n'est plus de rassembler des étiquettes et des logos, mais de «fédérer le peuple» autour d'objectifs programmatiques précis, tels que définis par exemple dans «l'Avenir En Commun». Le temps des «tambouilles politiciennes» est révolu, et les progressistes qui ne veulent pas y renoncer commettent une erreur qui ouvre toujours plus un boulevard à Le Pen et à ses troupes.

Quel que soit le résultat obtenu ces 11 et 18 juin, et après des ajustements qui seront définis suite au bilan qui sera tiré, les Insoumis sont déterminés à poursuivre le travail entamé pour construire une force politique d'un type nouveau, seule à même de relever les défis d'un monde dangereux, enfermé dans une trajectoire mortifère...

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22 mai 2017

De l'utilité d'une élection...

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13 mai 2017

Lancement de la campagne de la France Insoumise


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08 mai 2017

Le jour d'après

 

Election présidentielle 2017, quelques chiffres.



Macron : 66,1 % des suffrages exprimés (20,7 millions de voix).

Le Pen : 33,9 % des suffrages exprimés (10,6 millions de voix).

Abstention : 25,44 % des 47 millions d'électeurs inscrits n'ont pas pris part au vote.

Participation : 74,56 %. Avec un vote blanc de 8,49 % et un vote nul de 2,98 %, soit au total plus de 4,1 millions d'électeurs.

Quelques 16 millions d'électeurs se sont donc abstenus ou ont voté blanc/nul.



Quelle légitimité ?



macron-valls.jpgAu vu de ces statistiques, beaucoup de débats ce matin interpellent la « légitimité » d'Emmanuel Macron, qui rappellent d'ailleurs les mêmes discussions lors de l'élection de Donald Trump !

Des controverses certes intéressantes mais qui ne changent rien à la réalité : Trump a été élu en novembre dernier président et c'est lui (hélas) qui conduit maintenant la politique des USA ; Macron est aujourd'hui président de la République française et il est installé pour un quinquennat !



Quel recours ?



Mel Lille 3.jpgA courte échéance, les élections législatives des 11 et 18 juin. Une possibilité de refuser à Macron la majorité parlementaire qu'il souhaite pour pouvoir mettre en oeuvre ses projets politiques. Et même une possibilité d'imposer une « cohabitation » avec une majorité alternative, articulée autour de la France Insoumise. Tout reste ouvert, mais le combat sera rude et cet objectif sera compliqué à atteindre, à un moment où beaucoup de formations « de gauche » sont en grande difficulté. Pour en sortir par le haut, il n'y a pas d'autre solution que de « fédérer le peuple » autour d'un « programme de rupture avec le passé » et axé sur des « urgences », en matière écologique, sociale ou démocratique. C'est le défi que se proposent de relever Jean-Luc Mélenchon et le mouvement des Insoumis. Il reste 5 semaines pour convaincre et gagner...

 

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07 mai 2017

Et maintenant ?

 

Sans surprise et sans problème, Emmanuel Macron est le nouveau monarque de la 5ème République. Et, faute de nouvelle constitution, il devrait le rester jusqu'à l'horizon 2022 !

 

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Marine Le Pen, battue sèchement, apparaît pour ce qu'elle était réellement dans ce second tour : un repoussoir valorisé par les faiseurs d'opinion pour effrayer les citoyens lambda, et un prétexte supplémentaire pour discréditer la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Tout cette mise en scène est désormais derrière nous.

Dès demain, il faudra reprendre le chemin du combat, sous toutes ses formes.

Et tout va maintenant aller vite. Dans quelques jours, Macron formera un gouvernement pour quelques semaines et ce couple provisoire s'activera pour remporter une majorité à l'Assemblée nationale. Dans cette conquête, les alliés de poids ne manqueront pas. Toute une caste politico-médiatique, liée à l'oligarchie financière, va ainsi mettre ses immenses moyens à la disposition de ce président qu'elle a fabriqué.

C'est dire si les législatives organisées en juin seront déterminantes pour la suite.

Traditionnellement, les électeurs donnent au chef de l'Etat fraîchement élu les moyens de sa politique. Et les sondages indiquent -déjà!- que son mouvement En Marche devrait devenir le groupe parlementaire dominant.

Mais attention, la campagne va seulement commencer, et la situation est sensiblement différente des précédentes séquences élection présidentielle/élections législatives.

Auparavant, se retrouvaient face-à-face un «bloc de droite» et un «bloc de gauche». En 2007 Sarkozy contre Royal, en 2012 le même Sarkozy contre Hollande, avec leurs partis et leurs alliés respectifs rassemblés derrière eux.

Aujourd'hui, le premier tour a montré un paysage politique beaucoup plus éclaté, où 4 composantes assez proches ont totalisé plus de 80 % des voix des électeurs qui se sont exprimés ! Sans le PS, parti au pouvoir depuis 5 ans, exclu de ce groupe de tête et en pleine déroute électorale : 6,3 % !

La droite traditionnelle (LR et Fillon) a échoué. Elle n'a pu atteindre le tour décisif, ce qui n'était jamais arrivé dans l'histoire de cette République imposée par De Gaulle ! Un véritable séisme...

Naturellement, ce mauvais résultat a été largement compensé par l'irruption gagnante d'un autre candidat de la finance, confirmant le glissement à droite du centre de gravité politique.

D'autant que l'extrême-droite confirme sa forte implantation électorale, sans toutefois être en capacité de passer le palier de la victoire ultime, entravée cette fois par la percée du mouvement des Insoumis.

Phi rouge.jpgDes gravats d'une «gauche» laminée, seule a en effet émergé la France Insoumise, sans parvenir néanmoins à franchir l'obstacle. Elle a porté un projet politique inédit, refusant de privilégier les étiquettes et les logos, avec la volonté de «fédérer le peuple» autour d'un «programme conçu pour répondre positivement aux défis de notre temps», et avec l'ambition de conquérir le pouvoir par une «révolution citoyenne».

Cette configuration surprenante, où des piliers du système sont ébranlés et où du neuf commence à apparaître, annonce sans doute quelques bruyantes recompositions.

«Le PS d'Epinay est mort» ont proclamé sans tarder les Valls, Cazeneuve et autre Cambadélis. Mais par quoi vont-ils le remplacer, pour quelles perspectives et avec qui ? L'ombre d'un «parti démocrate» à l'américaine agite de longue date l'état-major social-libéral. Et on suivra avec curiosité les réactions des amis de Benoît Hamon, en mauvaise posture pour concrétiser leur installation à la rue de Solférino...

A droite et à l'extrême-droite, des «nuits des longs couteaux» ne sont pas à exclure.

Du côté du FN, il est cependant douteux que la dynastie Le Pen doive s'effacer. N'oublions pas que l'histoire récente démontre que ce ne sont pas les péripéties électorales qui déterminent sa prospérité, mais l'incapacité des partis au pouvoir à apporter des réponses aux problèmes des gens. Ce qui n'exclut pas des ajustements stratégiques...

Du côté des «Républicains», la bataille pour le leadership a commencé, si tant est qu'elle ait cessé un moment ! Avec à la clé un renouvellement des cadres et l'arrivée de figures plus jeunes, du style Baroin, d'ores et déjà désigné pour conduire la campagne qui vient. Dans le but affiché de permettre au parti actuellement dans les cordes de se refaire la cerise, voire de redevenir immédiatement un acteur incontournable pour la construction d'une prochaine majorité gouvernementale.

Et puis, il y a «En marche» qui va devoir se structurer. Apparemment, il se reconvertirait rapidement en parti politique, car Macron a besoin d'un appui durable et fiable, dans une période à venir qui sera marquée par l'instabilité et de probables troubles de toute nature.

Reste la France Insoumise. Certes, 7 millions de voix pour Jean-Luc Mélenchon -soit 3 de plus qu'en 2012 !- représentent un résultat prometteur. Surtout dans le contexte défavorable d'une déroute généralisée du «camp progressiste», lourdement sanctionné pour la présidence médiocre de François Hollande, combinaison de renoncements et de trahisons, alors que ses promesses de «changement» étaient pourtant à l'origine bien modestes !

 

bastille rageuse.jpg

 

Les 19,6 % engrangés ne compensent évidemment pas l'effondrement du PS et la persistance du caractère marginal de l'extrême-gauche (moins de 2 % pour LO et le NPA !).

Bien sûr, les scores de la France Insoumise varient fortement d'une région à l'autre. Bien sûr, la France Insoumise est arrivée en tête dans de grandes villes (Marseille, Toulouse ou Lille). Les possibilités sont donc réelles d'obtenir un nombre significatif de députés.

Mais ici, pas d'élection unique avec un seul candidat, mais 577 batailles électorales avec des particularités propres, dans des circonscriptions découpées et taillées sur mesure pour les partis installés, avec des baronnies bien accrochées et des politiciens roublards qui connaissent «leur  terrain de prédilection». Et un scrutin qui n'est toujours pas proportionnel, mais à 2 tours, avec ce que cela entraîne en matière de réserve et de report de voix au moment décisif !

Une donnée loin d'être secondaire, d'autant que les rapports entre Insoumis et PCF restent tendus. On se souvient que l'engagement dans la bataille de la présidentielle annoncé par Jean-Luc Mélenchon, en février 2016, avait suscité peu d'enthousiasme dans les hautes sphères de la Place du Colonel Fabien. On se souvient des quolibets et invectives de certains dirigeants communistes, reprenant à leur compte les thématiques du «Mélenchon Bonaparte», de «l'ego démesuré de Mélenchon», du « Mélenchon homme seul», etc. Pendant des mois, ceux-là ont alimenté sans vergogne le «tout sauf Mélenchon». Pendant des mois, ils ont exigé que «Mélenchon participe à la primaire de la gauche». Pendant des mois, ils ont appelé au «rassemblement». Puis, en novembre 2016, l'appareil s'est majoritairement mobilisé contre un appui à la campagne de la France Insoumise et de son candidat. Ce sont finalement les adhérents qui ont tranché en faveur de ce soutien, mais à une courte majorité de 53 % ! Bref, le PCF a d'abord été longtemps réticent, avant de basculer dans la dernière ligne droite, lorsque la force propulsive des Insoumis était au rendez-vous. Et maintenant, certains de ses cadres essaient de récupérer le bon résultat obtenu, et on voit déjà des tracts et des affiches de candidats du PCF utilisant l'image de Jean-Luc Mélenchon sans son approbation ! Le climat n'est donc pas au beau fixe et des négociations n'ont d'ailleurs pas encore abouti. Il pourrait tout de même y avoir des accords de désistement réciproque limités à quelques dizaines de circonscriptions, faute de mieux. Réponse, en principe, le 9 mai au plus tard.

Indépendamment de ce paramètre, rien ne sera évident. Il faudra nécessairement miser sur une nouvelle campagne nationale forte, à même de prolonger la dynamique des dernières semaines et susceptible de remobiliser toutes celles et tous ceux qui s'étaient investis, afin de pouvoir convaincre les 7 millions d'électeurs du tour préliminaire -et même davantage !- de voter les 11 et 18 juin pour les candidat(e)s investis par la France Insoumise.

 

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Un défi ardu, mais à la portée d'un mouvement innovateur qui a démontré qu'il avait du caractère !

Cette échéance sera vraiment décisive car, sans une énorme performance des défenseurs d'un «avenir en commun», les Français vont devoir avaler -durant 5 ans de plus- de nouvelles louches de la potion amère de l'austérité, recommandée par les autorités européennes !

Comme tant d'autres peuples, ils devront alors se mobiliser pour limiter la casse, tout en ne perdant pas de vue la nécessité de construire une alternative politique car, sans relais sur le terrain institutionnel, les combats sociaux les plus âpres s'épuisent.

Dans 35 jours, nous aurons une précieuse indication concernant les rapports de forces politiques dans la France de 2017...

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Bas les masques !



65 % pour Macron, 35 % pour Le Pen !

Il n'y a pas photo.

Ce résultat a au moins un mérite : il met fin aux bavardages, au chantage et aux discours moralisateurs de la confrérie des donneurs de leçons, ressassés en boucle ces deux dernières semaines.

Entendons-nous bien : Il ne s'agit pas de sous-estimer le FN. 35 %, cela reste 35 % de trop !

Il s'agit de souligner l'hypocrisie d'un système. Car naturellement l'extrême-droite n'est pas apparue, inopinément, le 23 avril 2017 !

La fille double le score du père et les «éditocrates», toujours prompts à pourfendre les rebelles, évitent soigneusement d'élucider cette progression ininterrompue étalée sur 3 quinquennats !

Naturellement, ils devraient nous expliquer que leurs médias banalisent et dédiabolisent le FN à longueur de journée. La présidente de ce parti, et ses proches, sont régulièrement les invités des plateaux de télévision et des chaînes radio, ou sont fréquemment à la une de la presse écrite. Et quand ils sont absents, ce sont leurs thèmes de prédilection qui occupent le devant de la scène médiatique, telles la «menace islamique», «l'immigration» ou «l'insécurité» ! Un véritable matraquage nous est ainsi infligé, jour après jour, alors que ce parti prospère tranquillement sur les difficultés quotidiennes du plus grand nombre et sur un désarroi populaire grandissant !

En réalité, toute la logorrhée sur la nécessité de « faire barrage au FN» (en votant obli-ga-toi-re-ment pour Macron !) était de la poudre aux yeux.

La seule «digue» -qui intéresse les oligarques et leurs idiots utiles- est celle qui doit être érigée contre ce qui menace leurs intérêts. Clairement, la France Insoumise et son porte-parole Jean-Luc Mélenchon !

Tous les prétextes ont fait farine au moulin dans cette croisade. Que n'a-t-on entendu concernant le refus de donner une consigne ou la décision de consulter en interne le mouvement ! De grossières insinuations et des insultes répétées quotidiennement. Des propos calomnieux concernant une «complicité objective» entre Insoumis et «frontistes». Des accusations dénonçant la «complaisance» des uns envers les autres ! Des affirmations hasardeuses sur la «proximité» des programmes respectifs. Et bien d'autres délires du même tonneau...

premier mai fi paris.jpgAlors que c'est la France Insoumise qui combat pied à pied le FN sur le terrain et qui lui reprend des électeurs égarés au cours des dernières années. Alors que c'est Jean-Luc Mélenchon qui monte régulièrement en première ligne  (c'est lui qui a affronté directement Le Pen à Hénin-Beaumont, sous les feux de la critique de la presse !). Alors qu'il se retrouve régulièrement traîné devant les tribunaux par le parti xénophobe, qui essaie sans cesse d'intimider ses véritables adversaires !

Et rappelons également que Jean-Luc Mélenchon et Charlie Hebdo avaient demandé, dès les années '90 du siècle dernier, l'interdiction du FN ! Dans l'indifférence générale...

Car là est aussi la contradiction des belles âmes qui n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer «le fascisme» ..., enfin juste le temps d'un scrutin. Le FN est un parti légal, qui se présente régulièrement aux différentes élections et qui -comme indiqué plus haut- occupe confortablement un siège permanent dans la sphère médiatique ! Dès lors, pousser des cris d'orfraie, à quelques jours d'un vote décisif, illustre seulement la duplicité et le caractère manoeuvrier des petits marquis de la caste.

Maintenant que Macron est élu comme prévu, quel autre cheval de bataille contre les «mélenchonistes» sortira du chapeau de tous ces charlatans ?

Réponse dans les prochaines heures...

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