14 mars 2017
Il y a 134 ans disparaissait Karl Marx
"Les ouvriers doivent inscrire sur leur drapeau le mot d'ordre révolutionnaire : 'Abolition du salariat !'" (KM)
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26 février 2017
Journal d'une campagne (12)
COMMUNIQUÉ DE JEAN-LUC MELENCHON
J’ai rencontré Benoît Hamon vendredi soir. Longuement et sereinement nous avons fait l’examen de la situation. Nous avons fait le tour de nos convergences et de nos divergences.
À cinquante jours du premier tour, il n’est pas possible de régler la différence qui, par exemple, nous sépare sur la question essentielle de l’Europe.
Je n’ai pas été surpris qu’il me confirme sa candidature et il ne l’a pas été que je lui confirme la mienne. Nous sommes convenus d’un code de respect mutuel dans la campagne.
Plus que jamais, la tâche de la « France insoumise » et de ses alliés est de convaincre cette moitié des Français qui n’a pas encore fait de choix de vote. Dans les cités et les entreprises, à la ville et dans le monde rural, par le débat et la formation mutuelle, faisons de cette élection un moment victorieux de mobilisation et d’adhésion à un projet construit : « L’Avenir en commun ».
JLM/26.02.2017
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Jean-Luc Mélenchon et Benoit Hamon ne sont pas interchangeables !
Benoit Hamon, ministre de François Hollande de 2012 à 2014, député socialiste qui a largement soutenu l’action du parti gouvernemental à l’Assemblée nationale, est le candidat du PS à la prochaine élection présidentielle.
Egalement candidat à la présidence de la République française, soutenu par un mouvement libéré de la tutelle des partis, Jean-Luc Mélenchon, lui, a combattu la politique de François Hollande et des gouvernements dirigés par Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, tout au long du quinquennat qui se termine.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour demander à celles et ceux qui étaient « in » de se regrouper avec celles et ceux qui étaient « out » !
Mais comment peut-on tenter d’associer -dans la précipitation- les représentants de choix politiques aussi divergents ? Comment peut-on sommer Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon de s’entendre, comme s’il s’agissait finalement de deux personnalités interchangeables, occupant la même position sur l’échiquier politique, que rien n’opposerait réellement si ce n’est une vaine « querelle d’égos » ?
L’agitation orchestrée dans la presse ou les réseaux sociaux concernant cette possible « unité » a manifestement pour but de faire beaucoup de bruit afin d’esquiver un indispensable débat de fond.
Et la menace du FN est brandie comme épouvantail pour forcer une « candidature unique » au détriment de la nécessaire clarté politique.
Il nous faudrait donc oublier. Oublier l’accumulation de turpitudes et de renoncements depuis la victoire de François Hollande en mai 2012. Oublier les capitulations devant le monde de la finance et les instances de l’Union européenne à son service. Oublier les dérives sécuritaires et l’état d’urgence permanent. Oublier le CICE. Oublier les lois Macron et El Khomri. Oublier que « la gauche » a mené sans complexe une politique de « droite »…
Oublier, encore et toujours. Oublier pour éviter d’affronter un légitime discrédit suscité par le cours social-libéral adopté. Oublier pour pouvoir repartir de l’avant avec une feuille de route vierge…
Le « corps électoral » est donc prié de faire preuve d’amnésie pour amnistier plus facilement les gouvernants actuels et passer l’éponge sur leur catastrophique bilan !
Les 9 millions de pauvres, les inégalités croissantes, le chômage de masse persistant, la destruction du code du travail, l’affaiblissement des services publics, le déficit démocratique, le soutien actif au capitalisme européen, l’engagement résolu dans les guerres impériales, l’atlantisme forcené, … tout serait dès lors à verser au compte « profits et pertes » de la République !
Les élections constitueraient ainsi le miraculeux sésame permettant de repartir de zéro, loin du trou noir de la période écoulée.
Il ne resterait plus alors qu’une cerise à poser sur le gâteau : gagner en avril-mai-juin, pour repartir avec les mêmes -ou à peu près- pour un tour de piste supplémentaire jusque 2022 !
Et c’est au nom de cette perspective ébouriffante que Jean-Luc Mélenchon est prié de s’effacer, que les « Insoumis » sont conviés à brader le projet politique sur lequel ils travaillent depuis un an, que le programme « l’avenir en commun » est poussé vers un rayon éloigné d’une poussiéreuse bibliothèque…
Plus aucune tête ne doit maintenant dépasser dans les rangs de la « gauche » en voie de « rassemblement », toutes et tous doivent s’aligner derrière le candidat du vieux parti de la rue de Solférino.
Il faut soutenir impérativement Benoît Hamon et croiser les doigts pour qu’il atteigne le second tour, exercice difficile tant le discrédit du PS est grand.
Naturellement, ce mauvais numéro de prestidigitation politicienne se heurte à un obstacle de taille, qui ne se revendique pas de l’ « insoumission » par hasard !
Jean-Luc Mélenchon et le mouvement qui le porte ne sont pas disposés à « bazarder » leur cahier des charges politique.
Un cahier consistant et cohérent.
Avec des exigences de rupture. Rupture avec l’Union européenne, ses commis dévoués à l’oligarchie financière, ses traités qui enferment les peuples dans une camisole de force. Rupture avec une 5ème République à bout de souffle, en pleine dérive autoritaire, submergée par les « affaires », profondément antidémocratique. Rupture avec le productivisme et le consumérisme capitalistes qui étouffent notre écosystème et mettent en péril l’avenir des êtres humains. Rupture avec les politiques « austéritaires » qui plongent le plus grand nombre dans des difficultés grandissantes et modifient la répartition des richesses en faveur du capital. Rupture avec les dérives bellicistes qui menacent la paix dans le monde.
Avec des perspectives fortes, à la hauteur des enjeux. Une assemblée constituante populaire pour redéfinir les règles du jeu collectives et pour fonder une 6ème République. La planification écologique, la transition énergétique et la sortie du nucléaire pour garantir un futur de qualité à l’humanité. Une politique « redistributive » et de relance économique, une fiscalité juste, la priorité au « social », pour le partage et la protection de toutes/tous et de chacune/chacun. Une refondation démocratique, sociale et écologique de l’Europe. Une politique indépendante de paix, non alignée, tournée vers des coopérations altermondialistes et internationalistes…
Il ne tient donc qu’à Benoit Hamon et à son parti de changer de logiciel stratégique et de sortir de leur enlisement politique, en faisant preuve d’audace et en rejoignant la « France Insoumise », car celle-ci n’est pas compromise par le quinquennat pourri qui agonise.
En matière de volonté de tourner la page et dans la perspective d’un véritable changement de cap, Jean-Luc Mélenchon -qui est resté fidèle à son orientation programmatique de 2012- est de loin le candidat le plus fiable.
Par conséquent, assez de tergiversations et de manœuvres dilatoires…
@
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15 février 2017
Danger !
Le CETA, machine de guerre des multinationales et des gouvernements à leur service, risque d'être ratifié aujourd'hui par un Parlement européen dominé par les libéraux de tous bords. Mais cette bataille perdue ne constituera pas le dernier mot de la confrontation. Car les différents parlements nationaux et régionaux devront aussi se prononcer, et des décisions de justice sont également attendues dans les prochains mois. Le combat contre ce traité de libre échange entre l'UE et le Canada est donc loin d'être terminé...
09:44 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
10 février 2017
Journal d'une campagne (5)
Extrait du blog de Jean-Luc Mélenchon, 9/02/17
Le téléphone rose n’a pas sonné !
http://melenchon.fr/2017/02/09/nom-dun-hologramme/
Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !
Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.
Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.
Lorsque je demande des garanties de bonne foi à BenoîtHamon, je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.
Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.
Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?
Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?
En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !
El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?
Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.
La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres. Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !
Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?
La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?
Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.
Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « …. la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».
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Agenda
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20 janvier 2017
De quelques fables et contrevérités...
Le 24 février 2016, au lendemain de l’annonce d’une candidature qui suscita immédiatement des remous en sens divers, j’écrivais ceci :
« Maintenant que Jean-Luc Mélenchon a clairement fait part de ses intentions, chacune de ses apparitions, chacun de ses commentaires, chacune de ses prises de position, chacun de ses coups de gueule, est avidement scruté et sert de prétexte à une déferlante d’invectives et de mauvaise foi. (…) A ne pas douter, rien ne lui sera jamais pardonné et rien ne lui sera dès lors épargné. (…) Nous ne sommes qu’au mois de février 2016 et la route est encore longue jusqu’au mois d'avril 2017 (…) C’est dire si les tentatives de déstabilisation vont se multiplier, les mauvais coups pleuvoir, le bashing anti-Mélenchon s’intensifier ! » [1]
Ces 11 deniers mois ont lourdement confirmé cette anticipation. Incessantes mises en cause personnelles, insultes répétitives, déformations systématiques de ses propos, manipulations diverses, bobards, … : on ne sait plus où donner de la tête ! Et dans cette entreprise de dénigrement rageur, côte à côte : « journalistes », « experts », adversaires politiques de tous bords, de la « droite » à la « gauche », et même à l’ « extrême-gauche » !
Le « tout sauf Mélenchon » a autorisé toutes les dérives d’une caste et des « idiots utiles » en orbite autour de celle-ci.
Le moment de dresser ici un inventaire des extravagances, des mensonges, des commentaires les plus venimeux, et d’y répondre sans concession.
- JLM est un homme seul ; il ne représente définitivement que lui-même. C’est peut-être l’assertion la plus mesquine, répandue comme une traînée de poudre, mais vite ridiculisée par les faits, et qui a perdu aujourd’hui toute crédibilité, sauf pour les
indécrottables obtus. Plus de 200.000 soutiens directs, 2.000 groupes d’appui en France et des dizaines partout dans le monde, une forte présence sur le net, des salles combles lors de chaque meeting, un bon positionnement dans les « enquêtes d’opinion » : il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que JLM apparaisse comme un candidat incontournable à l’élection présidentielle de 2017 !
- JLM a un ego énorme. Tous les êtres humains en ont un, à commencer par celles et ceux qui se répandent en accusations de ce type sur les réseaux sociaux pour prouver qu’ils existent ! JLM ne craint pas d’exprimer clairement ce qu’il pense, ce qu’il défend, ce qu’il propose ! A l’évidence, cette capacité à prendre ses responsabilités sans se cacher, sa parole forte et son action décidée bousculent bon nombre de boutiquiers obsédés par la préservation de leur pré carré politicien.
- JLM est un carriériste. Si c’était le cas, il serait resté au PS et serait devenu ministre de Hollande ! En claquant la porte de la rue de Solférino en 2008, il a quitté une « zone de confort » pour entrer dans une « zone d’incertitudes » et s’engager ainsi sur une voie politique aléatoire. Tout le contraire d’un « plan de carrière » réglé comme du papier à musique ! Et puis, à 65 ans, JLM n’a plus rien à prouver…
- JLM a été membre du PS. Incontestablement. Et il a quitté celui-ci ! N’en déplaise aux dogmatiques et aux sectaires, les êtres humains évoluent et changent. C’est heureux. Car comment pourrions-nous transformer le monde demain si des millions de personnes n’évoluent pas et ne changent pas de trajectoire à un moment donné ? Le fait politique majeur est sa décision de poursuivre le combat politique en rompant avec un PS qu’il estimait irrémédiablement enfermé dans l’impasse de la gestion libérale du capitalisme ! Pour reprendre l’une de ses formules : « ce qui fait sens, c’est la rupture, pas la continuité » !
- JLM est un professionnel de la politique. Il est député européen, élu au suffrage universel, et il ne cumule ce mandat avec aucun autre ! Il est à noter, au passage, qu’il n’a jamais été compromis dans des affaires judiciaires, fiscales ou éthiques, contrairement à d’autres hommes et femmes politiques. Son engagement de longue date aux côtés des plus faibles constitue un atout, en terme d’expérience, face à l’oligarchie financière et aux instances libérales européennes.
- JLM appartient à la franc-maçonnerie. Contrairement à ce que pensent les adeptes de la « démonologie» ou les internautes friands de «complots ténébreux», la franc-maçonnerie n’est en rien une société secrète qui dirigerait le monde, à l’instar des Illuminati ! La franc-maçonnerie, défenderesse des « Lumières », représente une éthique, un art de vivre sa relation aux autres, un choix de liberté. Il n’est pas plus illégitime d’adhérer à cette « spiritualité humaniste » que de se réclamer du catholicisme, de l’islam ou du bouddhisme ! Par ailleurs, JLM a précisé qu’il avait pris ses distances par rapport à la franc-maçonnerie car il n’était pas suffisamment disponible pour participer à ses travaux, investissement politique oblige ! [2]
- JLM est l’homme politique le plus riche de France. Une véritable légende urbaine, naturellement. Son patrimoine est repris sur son blog et est disponible via internet. Il n’est pas propriétaire d’un château comme une Marine Le Pen ou un François Fillon, et ne vit dans aucun palace doré ! Son traitement de député lui permet de vivre bien, mais il n’appartient pas au club fermé des grosses fortunes.
- JLM est un pilier du système médiatique. Une affirmation absurde concernant un homme politique dont les relations conflictuelles avec la presse sont de notoriété publique et, hélas, se vérifient chaque jour ! Parler de connivence relève donc d’une mauvaise foi grotesque. JLM a beaucoup moins accès à la « grande presse » que ses concurrents, et celle-ci ne rate jamais une occasion pour le flétrir et tenter de le discréditer. C’est la raison pour laquelle JLM insiste tant sur la nécessité d’ « être son propre média » et a, par exemple, développé (non sans succès) sa « chaîne Youtube » !
- JLM a voté le Traité de Maastricht. C’était il y a… 25 ans, au siècle dernier ! Il n’a jamais hésité à reconnaître publiquement cette erreur et il n’a jamais prétendu, contrairement à d’autres, qu’il était infaillible. Il suffit de lire son livre « Le choix de l’insoumission » pour comprendre qu’il a un regard critique (et argumenté) sur un parcours politique long de plusieurs décennies !
- JLM a soutenu François Hollande. En réalité, le soir du premier tour de la présidentielle de 2012, il a clairement appelé à « battre Sarkozy », ce qui impliquait le dépôt d’un bulletin du candidat du PS dans l’urne. Il n’a strictement rien négocié, ni pour lui, ni pour ses proches. Et aucun représentant du « Front de Gauche », à l’époque, n’est d’ailleurs entré au gouvernement !
- JLM est populiste. Il est surtout populaire ! Le « populisme», comme tous les concepts en « isme », est interprété de multiples manières, notamment péjoratives par les dominants soucieux de décrédibiliser celles et ceux qui les combattent. Mais, au-delà de quelques slogans de commentateurs pressés ou d’ « intellectuels de cour », loin de formules lapidaires de quelques politiciens madrés, il existe un débat international fécond qui mériterait de longs développements. JLM le mène avec des personnalités comme la philosophe belge Chantal Mouffe ou des mouvements comme Podemos en Espagne.
- JLM est nationaliste. Faux. Il n’a aucune conception ethnique de la nation mais une conception politique, qui trouve l’une de ses sources dans le « liberté, égalité, fraternité » issu de la conflagration révolutionnaire de 1789. Pour lui, la France n’est pas liée à un
territoire ; elle est une « nation universaliste ». Lorsqu’il évoque sa « grandeur », il s’agit de sa « grandeur historique » ; lorsqu’il parle de sa « puissance », il s’agit de sa « puissance populaire » ! La stratégie de JLM consiste à centraliser « le poids de l’Etat-nation pour changer la trajectoire politique de l’Europe » et il regrette que « la question de la place de l’Etat-nation constitue l’impensé de tout un secteur de la gauche » [3]
- JLM se situe à l’extrême-gauche. C’est inexact : il est de gauche et a toujours revendiqué cette appartenance (pour mémoire, il est membre [fondateur] du Parti de Gauche). L’extrême-gauche est représentée par des formations politiques qui ont nom NPA ou LO. Et JLM rappelle souvent qu’il faut les « respecter» et ne pas entretenir de confusion à ce sujet. Maintenant, pour JLM, il ne s’agit plus tant de rassembler « la gauche » (terme encore plus démonétisé suite au quinquennat Hollande), que de « fédérer le peuple » !
- JLM soutient les dictatures. JLM défend une conception authentiquement démocratique de la politique (la « démocratie citoyenne») et répète à l’envi qu’il n’a « aucun modèle » et qu’il ne croit pas «qu’il puisse en exister » ! [4] Ce qui n’exclut pas d’observer et d’apprendre de toutes les tentatives d’émancipation dans le monde…
- JLM soutient Bachar El Assad et est un ami de Vladimir Poutine. Voilà l’une des plus grosses mystifications entretenues par les détracteurs de JLM. Cela n’honore pas les tenants de tels boniments, mais ainsi va cette société de supercherie universelle ! Or, JLM se situe dans un seul « camp » : celui de la paix ! Il rejette explicitement tous les alignements et milite pour une véritable indépendance de la France qui passe, entre autre, par une rupture avec l’OTAN ! Il refuse les logiques d’escalade qui conduisent à la guerre et dénonce les ostracismes belliqueux. Et pour faire progresser la paix, il faut pouvoir parler librement avec tous les acteurs, en ce y compris ceux qui pèsent : USA, Chine, Russie. Couplé à cette position « indépendantiste », JLM plaide pour une nouvelle alliance universelle, une « alliance altermondialiste », par exemple avec les pays d’Amérique latine.
- JLM défend un programme droitier, en recul par rapport à celui de 2012. Une simple lecture de « l’avenir en commun» suffit à balayer ce propos polémique ! La « France Insoumise » et son candidat préconisent sans ambiguïté une politique de rupture avec les traités européens, le productivisme capitaliste, la Vème République, les dérives
anti-démocratiques, les politiques « austéritaires » qui renforcent les inégalités, l’atlantisme et le « campisme », … L’ « avenir en commun », élaboré collectivement durant plusieurs mois, est le socle d’un programme en évolution permanente, un programme radical qui prend les problèmes à la racine et propose des solutions véritablement alternatives : « révolution citoyenne, assemblée constituante, VIème République, priorité au progrès humain, planification écologique, transition énergétique, autre modèle de production et de consommation pour sauvegarder l’écosystème, sortie du nucléaire, redéploiement de la politique fiscale, éradication de la pauvreté, réduction du temps de travail, protectionnisme solidaire, coopérations altermondialistes et internationalistes, etc. »
L’on pourrait continuer encore longtemps tant les malveillances sont illimitées. Mais laissons les élucubrations à leurs élucubrateurs.
J’aimerais plutôt conseiller aux diffamateurs professionnels d’arrêter de nous fourguer leur contrebande partisane mensongère et d’enfin oser débattre sérieusement sur le fond, à savoir le projet et la stratégie politiques des « Insoumis ».
Certes, je sais que cet appel est vain. Beaucoup trop d’individus essaient d’attirer sur eux les feux des projecteurs en démontrant aux puissants leurs capacités de nuisance, espérant sans doute en retour l’une ou l’autre gratification.
Ils continueront donc à s’accrocher au vieil adage : « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». En espérant bien sûr qu’il en reste beaucoup…
Soit.
Toutefois, qu’ils ne se bercent guère d’illusions concernant leur entreprise destructrice. Jean-Luc Mélenchon et la « France Insoumise » continueront à creuser leur sillon jusqu’au bout, envers et contre tous les affabulateurs !
La hargne et la vindicte déployées à l’encontre des résistants de l’insoumission traduisent en réalité la crainte du vieux monde et de ses séides !
Une démonstration supplémentaire qu’aujourd’hui tout reste possible !
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[1] http://rouge-ecarlate.hautetfort.com/archive/2016/02/24/m...
[2] Jean-Luc Mélenchon, Le choix de l’insoumission, Seuil, Paris, 2016, page 227
[3] Op cit, page 328
[4] Op cit, page 269
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14 janvier 2017
L'audace ou l'enlisement
Le « plan d’actions syndicales » est devenu le « Monstre du Loch Ness » de la politique en Belgique. Plus on en parle, moins on l’aperçoit.
Pourtant, d’exercice budgétaire en exercice budgétaire, la coalition NVA-MR ajoute les mauvais coups aux mauvais coups. Jour après jour, mois après mois, année après année.
Rarement un gouvernement aura frappé aussi durement la population : salariés, malades, chômeurs, pensionnés, citoyens, … tous doivent subir des sacrifices à répétition.
Il faut remonter à la triste époque de l’équipe Martens-Gol, début des années 80, pour retrouver une telle rage destructrice des droites contre la Sécu, les services publics, les salaires ou la « démocratie sociale » !
Même si, depuis cette époque, d’autres gouvernements -à participation socialiste !- n’ont guère lésiné sur les mesures d’austérité frappant le plus grand nombre.
Il n’est donc pas étonnant que beaucoup s’interrogent sur l’atonie de l’actuelle riposte syndicale. Et la responsabilité des dirigeants syndicaux et des « bureaucraties », enfermés dans la stratégie stérile de la « concertation sociale », est souvent stigmatisée par les observateurs et acteurs les plus radicaux.
Une concertation sociale qui vient d’accoucher un projet d’accord interprofessionnel famélique, prévoyant notamment une augmentation salariale de 1,1 % maximum, pour les deux prochaines années !
Il est donc logique, dans cette configuration illusoire des « relations sociales », que certains militants évoquent régulièrement une « trahison » systématique des intérêts du monde du travail.
Je ne vais évidemment pas minimiser l’inertie et l’absence de perspectives des sommets de la CSC et de la FGTB.
Mais si les dirigeants syndicaux sont là où ils se trouvent, si les dirigeants syndicaux mènent la politique qu’ils mènent, c’est bien parce que la majorité de leurs affiliés s’en accommode !
Aujourd’hui, beaucoup de travailleurs ne se situent pas sur des positions fermement ancrées à « gauche » et encore moins « révolutionnaires ». Et ils sont bien loin de mettre une pression insoutenable sur leurs « représentants syndicaux » !
Il faut donc éviter de sombrer dans la caricature de la vie syndicale, en ne tenant pas compte de la conjoncture et de faits préoccupants…
Il est sans doute commode de pointer du doigt une poignée de dirigeants qui auraient pour vocation de trahir mais la réalité est plus complexe.
Si celle-ci était aussi simple, il y a longtemps que des solutions auraient été trouvées !
Il existe une vision binaire du syndicalisme dans certains milieux : d’un côté la direction syndicale, l’appareil et ses apparatchiks, bref une bureaucratie forcément parasitaire ; de l’autre, la masse des affiliés, force vive du changement.
La première tromperait systématiquement la seconde en refusant toute mobilisation pour des revendications fortes, à même de contrer la politique gouvernementale.
La base serait, elle, sur le pied de guerre, en parfait ordre de marche, demandeuse d’un affrontement avec le patronat et la réaction, n’attendant finalement que les bons mots d’ordre des états-majors syndicaux.
Dès lors, nous serions confrontés à un face-à-face entre deux blocs : un bloc restreint par le nombre mais robuste par le pouvoir qu’il détient et les moyens matériels qui sont à sa disposition ; un grand bloc, par le nombre, mais dépourvu de leviers lui permettant de peser sur les décisions que la situation exige.
Un tel point de vue est pour le moins réducteur. Il n’existe évidemment pas des camps homogènes, en permanente opposition.
Certes, les 3 millions d’affiliés de la CSC et de la FGTB constituent potentiellement une force considérable. Sauf que cet ensemble est extrêmement hétéroclite.
Non seulement coexistent au sein du mouvement syndical des travailleurs aux activités et aux statuts les plus divers, mais surtout coexistent des travailleurs aux niveaux de conscience différents et de toutes opinions politiques : des individus en quête de solidarité et des individualistes ; des humanistes et des racistes ; des féministes et des sexistes ; des combatifs et des passifs ; des passionnés de la « chose publique » et des indifférents ; des partisans de la gauche et des partisans de la droite…
La « bureaucratie syndicale » n’est guère plus uniforme et est traversée par les mêmes tensions et contradictions. Certaines de ses composantes se situent parfois plus « à gauche » qu’une majorité de syndiqués peu soucieuse d’en découdre avec un gouvernement intransigeant, et encore moins disposée à engager un combat politique pour une « alternative au capitalisme » !
La réalité sociale, politique et idéologique du mouvement syndical est à l’image d’une société en crise(s), éclatée, déboussolée, minée par l’inquiétude quotidienne et la peur de sombres lendemains.
On ne peut d’ailleurs ignorer que les syndicalistes sont également des citoyens qui, aux dernières élections, ont voté largement à droite en Flandre et à Bruxelles. Ce qui a favorisé la constitution d’une coalition conservatrice musclée, disposant au niveau fédéral d’une majorité parlementaire indiscutable !
Il y a donc un vaste chantier devant nous -qui dépasse le seul cadre syndical- pour fédérer la population dans son ensemble autour d’un projet politique de rupture. Rupture avec la régression libérale ; rupture avec l’Union Européenne et ses traités ; rupture avec les dérives anti-démocratiques ; rupture avec un productivisme destructeur de notre écosystème ; rupture avec les roulements de tambour bellicistes…
Une action militante qui s’inscrit dans la durée, car des alternatives radicales ne pourront être concrétisées que par la combinaison des luttes et de l’existence d’un débouché politique capable de servir de relais à la mobilisation populaire.
Il nous appartient maintenant de rendre possible ce qui est nécessaire !
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15:24 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
29 décembre 2016
2017, année de la "révolution citoyenne" ?
On ne va pas y échapper, on n’y échappe pas : aux bêtisiers médiatiques répétitifs, aux traditionnelles rétrospectives d’une année qui se termine, aux appels rituels à la paix dans le monde, aux vœux les meilleurs pour une autre année qui arrive.
Vœux de bonheur, de santé, de prospérité pour celles et ceux qui restent dans la tradition ; vœux de lutte, de solidarité, voire de bouleversement révolutionnaire pour celles et ceux qui veulent pimenter cette routine honnie d’un supplément d’âme « militant ».
Mais « engagés » ou « conformistes », ces souhaits coutumiers modifieront peu la réalité.
Le monde du 1er janvier 2017 à 0h01 ne sera guère différent du monde du 31 décembre 2016 à 23h59 !
L’exploitation, l’oppression, les injustices, les guerres, le terrorisme, la violence, le racisme, l’aliénation, les crises, la destruction de l’écosystème humain … resteront des soucis majeurs permanents.
Et point n’est besoin de s’appeler Nostradamus pour deviner qu’il en sera probablement de même dans un an !
L’histoire à venir ne dépend pas de vœux pieux, ni de prophéties hardies ou de pronostics hasardeux, mais de l’action et des choix quotidiens de chacun[e].
Il n’existe aucun autre moyen pour essayer d’avancer sur la voie de l’émancipation généralisée. « Fêtes » ou pas « fêtes »...
Tout au long des douze prochains mois, nous resterons donc confrontés aux défis connus : le refus de l’UE et de ses traités austéritaires, la lutte contre les politiques gouvernementales réactionnaires, le combat pour enrayer le dérèglement climatique, la nécessité de redonner du tonus démocratique à nos sociétés, le rejet des exclusions de toute nature, …
Mais inutile d’énumérer ici une liste à la Prévert tant les enjeux qui sont devant nous étaient déjà d’actualité hier.
Parmi les échéances politiques prochaines : d’importantes élections chez nos voisins d’outre-Quiévrain. Avec une possibilité de changement de donne radicale, en cas de victoire de la « France insoumise » et de son candidat. Assurément, un succès de Jean-Luc Mélenchon aurait des répercussions bien au-delà des frontières de l’Hexagone.
Voilà au moins une perspective pour l’année 2017 qui mérite un franc soutien !
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