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08 novembre 2020

Trump dégagé, et après ?

 

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Biden bat Trump qui refuse de s’avouer vaincu, ce qui promet quelques joutes juridiques dont les Etats-Unis ont le secret. 

Un simple baroud de… déshonneur ? Probablement. 

Croisons les doigts car il est souhaitable que Trump dégage. Enfin ! 

Personne de rationnel n’aurait pu se réjouir de la réélection d’un tel personnage : mythomane, climato-sceptique, sexiste, complotiste, raciste, et réactionnaire décomplexé.

Pour autant, rien ne sera automatiquement résolu. 

Car le nouveau président est également un fidèle représentant de la bourgeoisie qu’il n’a cessé de servir depuis des décennies. 

Il avait notamment voté en faveur de l’intervention militaire en Irak et il avait soutenu le Patriot Act ! 

Et durant 8 ans, il a été le vice-président de Barack Obama, qui a déçu ses  partisans, préférant sauver les banques en 2008-2009 que développer un véritable programme s’attaquant aux inégalités sociales et à la pauvreté, sans parler du maintien d’une politique étrangère impériale. 

L’avenir est d’autant moins radieux que le départ de Trump ne signifie pas la disparition du "trumpisme". Car les tendances lourdes qui l’ont poussé il y a quatre ans à la Maison Blanche sont toujours bien présentes. 

Il existe bel et bien une  "Amérique profonde", craintive, repliée sur elle-même, suprémaciste, désorientée par la catastrophe sociale, ignorante des enjeux internationaux vitaux, comme l’impératif de la lutte contre la crise écologique globale et le dérèglement du climat.  

Celle-ci ne disparaîtra pas avec le retrait d’Oncle Donald et elle continuera à peser lourdement dans les prochaines années. On entend déjà Biden annoncer qu’il sera "le président de tous les américains". Bien plus qu’une formule de circonstance, ce propos laisse augurer de nombreuses concessions à cet électorat positionné très à droite, et la mise en œuvre d’orientations qui ne seront guère différentes, les extravagances caractérielles en moins. 

Biden "tweetera" certes moins que le sortant sorti, mais cela ne signifie nullement le déploiement de mesures d’ampleur favorables au plus grand nombre, aux victimes des crises et du racisme "institutionnalisé" aux States...

D’autant que le Sénat pourrait toujours être dominé par les Républicains !

2011080346-Most-grateful-to-my-mother-Kamala-Harris_hires.jpgLa grande nouveauté du verdict électoral est finalement l’accession d’une femme à la vice-présidence, de surcroit une femme noire ! Ce qui de prime abord est positif et ce qui représente, à tout le moins, un beau pied de nez politique à tout ce que les Etats-Unis comportent de rétrograde et à un système patriarcal inébranlablement assumé par beaucoup ! 

Toutefois, comme d’autres exemples le démontrent ailleurs dans le monde, il ne suffit pas d’être une femme pour que le cap change radicalement ! Kamala Harris n’est pas une militante révolutionnaire qui veut se débarrasser du capitalisme mais, comme Biden, elle est un rouage du Parti démocrate, un parti qui fondamentalement n’a d’autre horizon que le maintien du mode de production et d’échange actuel, la sauvegarde des vieux rapports de domination et d’exploitation qui garantissent l’accumulation sans fin du capital ! 

La principale problématique −historique !−  des Etats-Unis demeure donc  l’inexistence d’un parti/ mouvement politique de masse indépendant des deux piliers de l’establishment capitaliste. L’absence d’un "mouvement ouvrier" tel que nous avons pu le connaître en Europe, l’extrême faiblesse d’une véritable  "gauche" structurée, privent les différents mouvements de contestation d’un relais dans les institutions du pays. 

Certes, il y a aujourd’hui des élues et des élus plus  "subversifs", des personnalités qui émergent −et qui se revendiquent parfois du "socialisme", un concept qui sent le souffre aux USA !−  mais il reste cependant  beaucoup de chemin à parcourir pour construire une alternative "anticapitaliste et écosocialiste" de masse. 

Et chez nous ?

La victoire de Biden ne change naturellement rien à l’indispensable conquête de notre souveraineté par rapport à la superpuissance économique et militaire étatsunienne ! 

Il est primordial de continuer le combat contre les traités internationaux écocides, entièrement au service des multinationales, qui entravent toute possibilité de transformation en profondeur de la société !

Il est urgent de rompre avec l’atlantisme et le suivisme européen permanent, de sortir de l’OTAN, de défaire les alliances internationales impérialistes, et de consolider la solidarité entre les peuples. 

Une feuille de route qui sera difficile à tenir mais il n’existe pas d’autre voie pour arracher une émancipation humaine planétaire… 

 

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04 novembre 2020

Etats-Unis : micmac post-électoral

 

Chaos annoncé, chaos confirmé !  

Le jour d'après, la "plus grande démocratie du monde" (sic) a la gueule de bois.  

Car il est actuellement impossible de connaître le nom du vainqueur de l’élection présidentielle, et cela devrait prendre des semaines étant donné que chaque "camp" fourbit déjà ses armes juridiques. 

Pour le moment, Biden mène la course à la Maison Blanche d’une courte tête, mais il reste à attendre le verdict d’importants Etats, qui… sera contesté par les armées d’avocats mobilisées par les deux principaux protagonistes de cette prévisible saga !  

Il est déjà certain, par contre, que les grands perdants de cette cuvée 2020 sont une fois de plus les instituts de sondage, qui avaient annoncé une victoire nette du candidat du parti de l'âne ! 

 

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Visiblement, et c’est regrettable, les turpitudes de Trump, son attitude constamment hallucinante et hallucinée, ses positionnements ultra-réactionnaires, n’ont pas été sanctionné par le corps électoral, malgré une participation plus importante que précédemment !  Même s’il est finalement battu, force est de constater qu’il a pu s’appuyer sur une solide base à son image, et ce n’est guère rassurant, naturellement !  

Ce matin, sur les antennes de la RTBF, le politologue François Gemenne, qui avait parié il y a un an sur la victoire du président-milliardaire, n’hésitait pas à dire ceci : "je crains avoir gagné mon pari. Je ne suis pas surpris par ce scénario. Donald Trump a tenu toutes ses promesses. Il a été un président raciste, misogyne, népotique, autoritaire, irréfléchi et complotiste. Or, nous vivons ici dans une bulle intellectuelle, et nous sous-estimons l'aspiration profonde de l'électorat à avoir un président raciste, misogyne, népotique, autoritaire, irréfléchi et complotiste !". 

Et d'ajouter, à juste titre : "nous ne sommes pas à l'abri en Europe de ce type d’aspiration". 

 

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Au-delà de ces considérations  "à chaud", la question centrale d’un pays comme les Etats-Unis reste l’absence d'une véritable alternative. 

Les deux partis qui s’affrontent  −en dépensant des centaines de milliards $ !−  sont deux partis de l’establishment capitaliste et impérialiste. Fondamentalement, ils défendent les mêmes intérêts, ceux de l’oligarchie US, avec des différences qui sont souvent de simples nuances.  

Certes, les "démocrates" sont généralement plus "progressistes" et les "républicains" plus "conservateurs". Mais il serait erroné de parler de "gauche", même si au sein du Parti Démocrate se lève une jeune génération qui se positionne plus clairement sur cet axe [1].

Néanmoins, comme de coutume, il y avait d’autres (petits) candidats, tel l’écologiste Howard Hawkins, ancien compagnon de route de Murray Bookchin [2]. 

Hélas, ceux-ci sont dépourvus de moyens financiers conséquents et bénéficient d’une visibilité médiatique réduite, dans un pays où les traditions politiques ne sont pas celles de l’Europe, par exemple. Dans ces conditions, il leur est très difficile de réaliser un résultat significatif. Sans oublier, évidemment, un type de système électoral très particulier qui favorise les deux grandes formations largement hégémoniques. 

Il est déjà compliqué de construire une "alternative anticapitaliste et écosocialiste"  chez nous, alors aux States ! 

Dans l’immédiat, avec le suspense qui risque de s’éterniser suite aux recours juridiques prévus, l’intrusion d’actes violents, orchestrés par l’extrême-droite et les sympathisants virils de Trump, constitue une menace réelle ! 

Un scénario de "guerre civile" loin d’être impensable et qui indique la profondeur de la crise du système de domination aux Etats-Unis, exacerbée par l’émergence de politiciens toujours plus à droite et toujours plus autoritaires. 

Mais il serait incongru de se gausser de cette situation "Outre-Atlantique", car cette "dérive" est également observable sur notre "Vieux continent".  Et il ne faut vraiment pas aller très loin pour s’en inquiéter, surtout en cette période de pandémie de SARS-COV-2 qui favorise les exercices de musculation de bon nombre de gouvernements et d’apprentis "hommes forts"

 

[1]  Ainsi, les quatre élues démocrates Ilhan Omar (Minnesota), Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Rashida Tlaib (Michigan) et Ayanna Pressley (Massachusetts), issues de minorités ethniques et surnommées par la presse "The Squad" (la brigade), ont toutes été réélues au Congrès ! Avec d’autres, elles incarnent les nouveaux visages de la (nouvelle) gauche étatsunienne...

[2] Figure importante de "l'écologie libertaire", décédée en 2006.

 

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"The Squad"

 

22:34 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |

31 octobre 2020

CoronaSaga (IX)

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Re-confinement, confinement partiel, confinement élargi, confinement de la "dernière chance"… Peu importe la terminologie retenue, les mesures restrictives sont de plus en plus nombreuses. Sur un tard. 

Mais la sacro-sainte "activité économique"  −garante de profits, confisqués par une minorité−  reste largement épargnée ! 

Il est de tabous décidément intouchables… 

Un gros motif de satisfaction pour Alexandre de Croo et Frank Vandenbroucke, qui ont lourdement insisté sur cet aspect lors de la conférence de presse de ce vendredi. 

La FEB ne doit même plus faire de "lobbying" tant la servilité des gouvernements est devenue "naturelle"

Ils sont donc incapables d'anticiper une seconde "vague" de la pandémie, mais ils anticipent très bien les désidératas patronaux !

 

 

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"Pour les dizaines de milliers d’indépendants et de chefs de PME concernés, c’est une catastrophe pire que celle de mars", estime l’Union des classes moyennes, à la suite des nouvelles mesures décrétées par le gouvernement fédéral pour lutter contre le Coronavirus.

Et de réclamer des soutiens financiers supplémentaires.

L’UCM, cette éternelle  "assistée"

 

 

 

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Devant la détérioration de la situation, les autorités françaises ont ressorti de leur bric-à-brac bureaucratique le système des "attestations", désormais indispensables pour pouvoir circuler.

Ainsi, même pour aller conduire un enfant à l’école, nos voisins d’Outre-Quiévrain devront compléter (au moins) un formulaire ad hoc !  

C'est évidemment hallucinant mais je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse seulement de "délire". 

C'est surtout une mesure délibérée qui vise à contrôler et à discipliner le corps social ! 

De ce point de vue, cela n'a rien d'anodin, et ce qui peut être perçu comme de l'infantilisation ou de la sottise est une nouvelle illustration d'une dérive hexagonale autoritariste. 

Inquiétant...

 

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11:12 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |