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04 avril 2015

Sereine inquiétude

desespoir_500x500.jpgDésarroi.

Tel semble être le mot qui résume le mieux la situation politique actuelle en Belgique.

Beaucoup de militants, de syndicalistes, de travailleurs et de citoyens ne comprennent pas. Ou ne comprennent plus.

Il est chaque jour question de « mécontentement généralisé » et de « mobilisation sociale » ; pourtant, semaine après semaine,  le gouvernement de Charles Michel s’affirme et met en œuvre méthodiquement son programme !

Après le saut d’index, voici en effet qu’il confirme le « relèvement de l’âge légal de la retraite à 67 ans » et l’accentuation de la « lutte contre la fraude sociale »  (principalement dans le collimateur : les chômeurs !)

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Il y aurait donc un « problème » et le plus grand nombre en serait conscient, sauf que plus personne ne sait à quel saint se vouer pour le résoudre…

En réalité, il n’y a pas une mais des difficultés. Fortement imbriquées.

Tant que la « concertation sociale » (l’accompagnement de la crise du capitalisme et des politiques austéritaires) reste l’horizon et la stratégie des syndicats, il y a souci !

Tant que les « actions » contre la coalition NVA-MR se limitent à des processions dans les rues de nos « grandes » villes, ou à des grèves générales épisodiques, il y a souci !

Tant que les « alternatives » se résument à quelques « aménagements » d’un système qui entraîne l’humanité vers le désastre, il y a souci !

Tant que la « gauche de gauche » s’avère incapable de se rassembler, et tant que le PTB manœuvre pour s’installer seul dans le paysage institutionnel, il y a souci !

Tant que des contestataires continuent à croire qu’il suffit de hurler sur les réseaux sociaux pour se faire entendre, il y a souci !

Tant que la majorité des électeurs continuera à soutenir dans les isoloirs la droite, il y a souci !

Tant que la plupart reste convaincue que le « bonheur » se trouve dans la recherche d’un « hédonisme consumériste » et le repli sur la « sphère privée », il y a souci !

 

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Cela ne signifie pas qu’il faut définitivement « désespérer Billancourt »,  mais cela signifie que toutes les incantations du monde sont insuffisantes pour nous sortir des impasses actuelles et reprendre la progression vers un « ailleurs » et un « autrement » !

La route est longue et il n’existe aucun raccourci pour aller plus vite et mieux.

Ce serait donc une erreur de perdre maintenant toute lucidité pour se précipiter dans une fuite en avant sans perspectives concrètes d’un véritable changement. utopia.jpg

L’impatience est mauvaise conseillère ; elle ne peut se substituer à une « réflexion » et à un « agir » à la hauteur des lourds défis de l’époque…

 

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29 mars 2015

Incertitude(s)

pas touche index.jpg23 septembre 2014 : concentration «  interprofessionnelle » de militants en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

6 novembre 2014 : manifestation nationale en front commun syndical à Bruxelles.

24 novembre, 1er et 8 décembre 2014 : grèves générales régionales de 24 heures, en front commun syndical.

15 décembre 2014 : grève générale nationale de 24 heures, en front commun syndical.

11 mars 2015 : concentration «  interprofessionnelle » de militants en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

19 mars 2015 : concentration de militants du secteur public en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

Semaine du 30 mars au 3 avril 2015 : diverses manifestations régionales en front commun syndical (Bruxelles, Liège, Charleroi, etc.)

22 avril 2015 : grève générale de 24 heures de la (seule) CGSP.

 

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Les actions des syndicats ne manquent pas, mais elles sont éparpillées dans le temps et dans l’espace. Cela nuit à la lisibilité de la stratégie syndicale, épuise les militants et démobilise les affiliés, faute de résultats probants.

Car le gouvernement reste ferme sur ses principes et met progressivement en œuvre ses priorités programmatiques, tel le saut d’index qui sera voté tout prochainement à la Chambre !

Charles Michel est désormais plus préoccupé par les frasques de la NVA ou les querelles entre celle-ci et le CD&V, que par une agitation sociale fragmentée, aux objectifs de plus en plus nébuleux.

D’autant que les dirigeants syndicaux ont bien aidé cette coalition en brisant la concertation.jpgdynamique de la mobilisation dès le mois de décembre, et en s’enlisant dans une « concertation » contre-productive !

Après des semaines de palabres autour des mesures transitoires nécessaires dans l’application de la politique gouvernementale, après le rejet sans appel de toutes les exigences principales de la CSC et de la FGTB, l’avenir immédiat reste sombre.

La « culture de la résignation » a pris le dessus sur la « culture de combat » ; les appareils n’organisent plus des luttes « pour gagner »  mais des luttes « pour témoigner ». Tout se passe comme s’il s’agissait de pouvoir dire que l’on « a fait quelque chose », histoire d’afficher sa bonne conscience, tout en s’abstenant de se donner les moyens de renverser cette coalition NVA-MR pour mettre un terme au nouveau désastre social qui prend forme peu à peu !

bureaucratie-syndicalisme.pngLa catastrophe est imminente mais la direction de la CSC continue à vouloir « donner une chance à la concertation », à l’instar de sa centrale des services publics qui refuse de répondre positivement à l’appel à la grève générale de la CGSP, tandis que Marc Goblet se dépêche de signer un accord avec les responsables de la mutuelle Solidaris et du PS,  afin de  « renforcer la protection sociale ». Pour qui veut bien se remémorer le triste bilan d’un quart de siècle de participations gouvernementales des amis d’Elio Di Rupo, voilà qui est proprement consternant !

A l’évidence, le sommet syndical veut éviter un affrontement décisif avec les différents exécutifs de ce pays, à commencer par l’Exécutif fédéral. Il essaie grève générale.jpgseulement de grappiller quelques miettes en accompagnant les politiques d’austérité qui sont à l’ordre du jour à tous les niveaux de pouvoir et, pour le reste, il se prépare à « faire le gros dos » jusque 2019. En espérant que les prochaines élections législatives favoriseront le retour d’une coalition de « centre gauche », qui frappera un tout petit peu moins fort sur la tête des travailleurs et avec qui l’on pourra discuter un tout petit peu plus de possibles « marges de manœuvre sociales » ! Une illusion à l’aune du bilan de ces trente dernières années…

Certes, ces turpitudes bureaucratiques ont un air de « déjà vu ».

Il est néanmoins toujours surprenant de constater l’inertie générale et l’absence de réactions significatives face à ces mauvais scenarii à répétition.

Où reste par exemple la « gauche syndicale » ? En dehors de la FGTB de Charleroi qui continue à appeler à un rassemblement large autour d’une « alternative anticapitaliste », son silence est plutôt bruyant. Et quelques voix dispersées qui se font entendre de ci de là, ou quelques coups de gueule sur Facebook, ne constituent pas une lame de fond . Ni au sein du « syndicat socialiste » ni au  sein du « syndicat chrétien » !

GO.jpgLa gauche politique est tout aussi erratique. Bien sûr, PTB-GO a réalisé une petite percée lors du scrutin du 25 mai dernier. Mais avec 2 sièges sur 150 au Parlement fédéral, la route demeure longue. D’autant que ces deux députés se comportent surtout comme des super « délégués syndicaux », moins comme  des « représentants du peuple »  qui proposent une stratégie et une alternative politiques d’ensemble face à la crise « globale »  du capitalisme, et face à sa trajectoire mortifère pour la planète humaine !  D’autant aussi que la « Gauche d’ouverture » est passée à la trappe du compte « profits et pertes » ! Question de priorités peut-être, payante à court terme sans doute, mais aléatoire à plus longue échéance…

Dans ces conditions, il serait exagéré d’affirmer que nous sommes toujours à la « croisée des chemins » ou que tout peut encore « basculer ».

Beaucoup d’interrogations subsistent, beaucoup de débats devront encore être menés, beaucoup de décisions devront être prises et matérialisées.

Des solutions de rechange sont-elles possibles dans un délai raisonnable au « niveau belge », avec une Flandre où le centre de gravité politique stationne continuellement à droite ? Comment se positionner vis-à-vis du « droit (démocratique) des peuples à l’autodétermination » ? La voie d’un « confédéralisme » assumé peut-elle ébranler les fortifications de la bourgeoisie, en ouvrant une brèche dans un « fédéralisme d’union » contraignant et en créant de plus grandes possibilités de changement en Wallonie, le maillon le plus faible des dominants ?

La « gauche de gauche » doit-elle se résigner à l’éclatement perpétuel ou travailler sans tarder à un véritable rassemblement large dans la perspective de la constitution d’une « nouvelle force politique », à gauche du PS et d’Ecolo ? Que peuvent nous apprendre Syriza et Podemos, par exemple ?

Quelle articulation entre mouvements sociaux (comme ToutAutreChose), partis et syndicats ?

La concrétisation d’une alternative de gauche est-elle « réaliste » dans le cadre de place au peuple.pngl’Union européenne actuelle ? Quelle attitude vis-à-vis de l’Euro ? [Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui sera certainement lourd d’enseignements pour le futur…]

Quel programme de rupture avec le capitalisme et quelle stratégie de transformation adaptée à notre « société réellement existante » en ce début de XXIème siècle ?

Autant de questions difficiles qui attendent toujours des réponses convaincantes.

Un autre monde doit être possible mais il subsiste énormément d’obstacles. Et ni la « Méthode Coué », ni les « yaka », ni les « fautque » ne peuvent vraiment nous aider sur le chemin escarpé que nous devrons emprunter pour l’atteindre, ici ou ailleurs, demain ou après-demain…

 

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10 mars 2015

Sombres perspectives

dessin prépensions.jpg

Le gouvernement n’a cure des accords conclus au sein du « Groupe des 10 » et mettra en œuvre une réforme  des « prépensions » telle qu’il la conçoit depuis le début : radicale, car devant déboucher à terme sur la disparition pure et simple de ce système !

Dépités, les dirigeants syndicaux actent qu’ils ne peuvent même plus entretenir l’illusion de la « concertation sociale » et que leurs compromissions sont devenues inopérantes pour enrayer les machines de guerre néo-libérales à l’oeuvre.

Nombre d’internautes tentent d’exorciser leur impuissance en vitupérant sur les réseaux sociaux Bart de Wever, Charles Michel et consorts.

Mais ces réactions offusquées et les commentaires en boucle sur facebook et autre twitter commencent à être redondants et sont parfaitement stériles.

Car enfin, nous savions depuis la constitution de cet Exécutif fédéral qu’il était orienté très à droite. Nous savions depuis le premier jour qu’il défendait un programme de régression sociale sans précédent. L’expérience aidant, nous savions aussi que des promenades dans les rues de Bruxelles, des rassemblements symboliques (comme celui de ce mercredi à la Place de la Monnaie !), voire même des grèves... sans lendemain, n’ébranleraient pas la NVA et le MR, entièrement dévoués à la cause du patronat et lancés obstinément dans une nouvelle croisade « austéritaire » !

Pourtant,  beaucoup tombent encore des nues et sont frappés d'effroi parce que cette coalition confirme toute son agressivité,  jour après jour !  Et les mêmes indignés semblent soudainement découvrir que le sommet syndical n'a aucune solution de rechange et reste enfermé dans l'impasse de la "concertation à la belge".

Quelle nouveauté !

La lucidité commande de comprendre qu’il n'y aura pas de changement de cap impulsé par des appareils syndicaux incapables de changer de logiciel stratégique.

La donne actuelle ne pourra être bousculée que par un vaste mouvement social venant "d'en bas".

Or, il est hélas bien difficile de repérer aujourd’hui le moindre frémissement significatif annonciateur d’une lutte de grande ampleur contre ce gouvernement des droites !

Et quelques dizaines de militants convaincus, qui se répandent en commentaires et en conseils sur le net,  pourront difficilement inverser la courbe de l’inertie collective ou pallier les faiblesses récurrentes des gauches politique et syndicale.

L’heure n’est pas aux réjouissances. L’avenir immédiat s’annonce sombre.

Cette législature risque décidément d’être longue, très longue. Et son bilan (anti-)social  (dans cinq ans !)  risque d'être lourd, très lourd…

 

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04 mars 2015

Oui, Marx !

 

Marx est mort.jpgKarl Marx  n’est pas seulement un spectre qui hante (de longue date) le capital, il est également le spectre qui taraude de larges courants de la gauche.

Avec la longue crise globale du capitalisme, l’emprise idéologique du néo-libéralisme, l’effondrement des pays  dits du « socialisme réellement existant » ( !), les dérives de la social-démocratie et les impasses d’un certain gauchisme,  Marx est devenu un personnage encombrant qu’il convient de délégitimer en le renvoyant dans son époque ou en le rangeant parmi les poussières d’une vieille bibliothèque, aux côtés de Platon, Pascal ou Kant.

Il serait un penseur du passé et dépassé, toléré dans le bagage culturel de  l’ «honnête homme » du XXIème siècle, mais certainement pas plus et peut-être moins encore !

Certes, les tentatives de dénaturer Marx -voire de l’enterrer-  ne sont pas neuves. Mais elles ont pris, au fil des années,  une ampleur impressionnante.

Il est difficile d’ignorer que cette entreprise de dénigrement a été facilitée par des héritiers/épigones qui ont contribué à brouiller son image en façonnant un (des) « marxisme(s) »,  parfaitement contestable(s) et justement contesté(s). Et les crimes de masse commis en son nom tout au long du siècle précédent n’ont évidemment pas favorisé la perspective d’une réception positive de son œuvre…

Aujourd’hui, dans le meilleur des cas, Marx est tour à tour enfermé dans des fonctions étroites : un économiste  -au même titre que David Ricardo ou Adam Smith- ; un philosophe  -simple disciple de Hegel- ; voire un précurseur de la sociologie –discipline qui aurait cependant attendu un Durkheim ou un Weber pour gagner ses véritables lettres de noblesse !

Il y a manifestement plus de réticence à le considérer comme un  penseur  et un acteur politiques. Pourtant, Marx était d’abord un militant révolutionnaire qui a consacré toute sa vie au combat pour l’émancipation humaine, la libération des exploités et des opprimés.

Des révolutions de 1848 à la Commune de Paris (1871), en passant par la Marx dans imprimerie.jpgconstruction d’une Association Internationale des Travailleurs, Marx était au premier rang des luttes de classes de son époque. Il ne fut pas un intellectuel perdu errant dans les travées du British Museum,  mais un homme engagé s’efforçant d’articuler la réflexion théorique à l’action concrète.

Cette indispensable et novatrice unité de la théorie et de la pratique reste d’une brûlante modernité  au moment où le capitalisme demeure ce mode de production/consommation  hégémonique, qui a gardé  -au-delà d’un processus de complexification-  ses caractéristiques essentielles, pertinemment analysées en son temps par Marx.

capitalisme slogans.jpgLe capitalisme repose plus que jamais sur la propriété privée des moyens de production ; les grandes structures économiques n’appartiennent pas et ne sont pas contrôlées par la collectivité et restent  monopolisées par une minorité.  La séparation de ces moyens de production d’avec les producteurs persiste. L’accumulation du capital et la course sans fin aux profits maximum continuent d'être le principal mobile de ce système. La concurrence obstinée impose toujours sa férule aux tentatives de coopération plus large. Le despotisme du marché étouffe impitoyablement le déploiement d’une authentique démocratie. La marchandisation est plus généralisée que jamais, touchant jusqu’au « vivant » !

L’actualité de Marx est précisément l’actualité de la critique du capitalisme et l’actualité de la nécessité de rompre avec lui pour éviter que l’humanité ne glisse vers plus de barbarie.

Car le capitalisme  -véritable machine de guerre contre les êtres humains et leur environnement-  ne peut être ni humanisé ni moralisé.

Le capital est un rapport social d’exploitation qui favorise l’accroissement des inégalités, le développement de la pauvreté, la lutte de tous contre tous, les conflits armés, la destruction des écosystèmes.

Celles et ceux qui ne se résignent pas à contempler le monde mais veulent le changer en profondeur ne peuvent se passer de Marx.

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capitalisme - effondrement.jpg

 

09:53 Publié dans Politique | Lien permanent |  Facebook | |

12 février 2015

Mobilisation sociale canada dry

 

Les tambours raisonnent, les trompettes sonnent, le front commun syndical vient d’annoncer la reprise de son plan d’actions : des « assemblées d’information », quelques initiatives « ciblées »  et… une « concentration de militants à Bruxelles », le 11 mars prochain.

Cela s’appelle avoir le sens du crescendo !

On a envie d’ironiser, mais c’est plutôt la soupe à la grimace.

grève générale pour la justice sociale.jpgEn novembre-décembre 2014, une manifestation nationale, des grèves générales provinciales et une grève générale nationale n’ont pas réussi à faire dévier Charles Michel Ier de sa trajectoire austéritaire.

Et maintenant, certains voudraient nous faire croire que ce qui est annoncé (discrètement)  va ébranler la coalition des droites, après que celle-ci ait engrangé un accord interprofessionnel qui réjouit le patronat  (et pour cause !) ?

« Faut-il en rire, faut-il en pleurer, je n’ai pas le cœur à le dire », comme le disait le poète. 

La perplexité est franchement de mise.

Attention nous dit-on, ceci n’est qu’une « étape ». Ensuite viendront  « si nécessaire » ( !) d’autres actions plus dures, peut-être même « des grèves » !

Mais pourquoi diable attendre et tirer ainsi inutilement la « mobilisation » en longueur ? Dans l’espoir que l’Exécutif fédéral fasse un geste ?

C’est plutôt illusoire au vu des déclarations répétées des excellences ministérielles, enpas touche index.jpg ce y compris Kris Peeters du CD&V, qui a réaffirmé aujourd’hui encore que le saut d’index était inéluctable  et qui, menaçant, répète que « les actions syndicales ne pourront pas être des grèves » !

De même que l’on juge un arbre à ses fruits, on évalue une stratégie syndicale à ses résultats.

Car il ne s’agit pas seulement de témoigner pour la postérité. Sauf à n’avoir rien compris aux enjeux, il s’agit de mettre en échec le gouvernement NVA-MR et sa politique de destruction du social.

Le but des actions n’est donc pas seulement de sensibiliser le plus grand nombre ou d’attirer l’attention médiatique. L’objectif des luttes est d’aboutir au retrait du saut d’index, au maintien de l’âge légal de la retraite à 65 ans, au blocage des tentatives de mise en cause des libertés syndicales, à la sauvegarde des services publics, à la préservation de notre système de sécurité sociale, au rejet des politiques fiscales injustes, à un renforcement de la protection des chômeurs, …

non_a_lausterite.pngIl s’agit aussi de modifier les rapports de forces pour dégager une alternative basée sur une réduction généralisée du temps de travail pour favoriser l’emploi et sur des mesures destinées à aller chercher l’argent là où il se trouve, comme un impôt sur la fortune, une lutte efficiente contre la fuite des capitaux et la fraude fiscale, l’arrêt des cadeaux plantureux au capital (intérêts notionnels).

Il est évident que ce n’est pas simple. Car 40 années de crise, de politiques socialement régressives mises en œuvre par les différents gouvernements, d’échecs successifs et de combats avortés, pèsent sur les consciences et ont affaibli la crédibilité syndicale. D’où un certain désenchantement, le repli de la sphère publique vers la sphère privée, la recherche d’un hédonisme consumériste, la remise en cause des solidarités, …

Mais il n’existe pas d’autre choix que de lutter, et lutter jusqu’au bout pour obtenir gain de cause et changer ainsi la donne.

On peut gagner des batailles que l’on mène mais on perd toujours celles que l’on ne mène pas !

Il n’est pas trop tard pour se ressaisir mais il devient temps. futur.jpg

 

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11 février 2015

Quelles actions pour quels buts ?

résistance.jpg

Il y aura donc à nouveau des actions syndicales dans les prochaines semaines !

C’est positif.

Naturellement, il eût été plus cohérent et plus efficace de ne pas casser la dynamique enclenchée fin 2014 !

Mais soit. Inutile ici de ré-écrire l’histoire, même récente.

Toutefois, cette annonce d’une relance des luttes interpelle.

Des actions, oui ; mais lesquelles et pour quels objectifs ?

Car il s’agit d’obliger le gouvernement à battre en retraite et il est douteux qu’il retire ses principales mesures d’austérité parce que le front commun syndical l’exige.

Des actions pour gagner sont donc indispensables, et pas simplement des actions pour canaliser une « base » mécontente ou pour se donner « une bonne conscience du devoir accompli » !

La lucidité commande de dire franchement que quelques manifestations dans les rues de grandes villes belges ou devant des cabinets ministériels, voire une grève générale limitée à 24 heures et proche des vacances d’été, ne suffiront pas pour ébranler cette vigoureuse coalition des droites  !

D’autre part, le mouvement syndical doit également clarifier sa position concernant les alternatives qu’il défend face aux politiques néo-libérales.

Des zones d’ombre à lever rapidement sous peine de déconvenues nouvelles.

J’y reviendrai.

 

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07 février 2015

Difficultés

grève générale.jpg

Il se dit que le front commun syndical est toujours en vie et que des actions pourraient être décrétées de concert dès la semaine prochaine !

Le débat porterait essentiellement sur l’opportunité de nouvelles grèves, une perspective contestée par des responsables de la CSC et de la FGTB.

Mais au-delà de cette discussion tacticienne, l’important est sans doute ailleurs.

Il faut cesser, à gauche, de s’émoustiller à la moindre annonce d’une reprise de la lutte contre Charles Michel Ier, et dire clairement ce qui est : ce gouvernement ne reculera pas devant des pétitions, des « minutes de silence », des manifestations ponctuelles ou des grèves éparpillées ! Pour obtenir le retrait de sa politique musclée de régression sociale, il devra… chuter ! Et cet objectif, qui trouble un sommet syndical soucieux de ne « pas  faire de la politique », nécessitera une grève générale prolongée, un mode d’action qui ne sera jamais assumé par les Goblet, Leemans, Bodson, Ska et consorts !

Il n’est d’ailleurs pas certain qu’une telle visée recueille l’aval d’une majorité populaire, car le monde du travail est fortement affaibli par des décennies de crise, d’austérité, de défaites répétées et d’absence d’une perspective politique crédible.

En cas de crise gouvernementale et de retour aux urnes, il est en effet bien difficile de visualiser ce que pourrait être une solution de rechange. Il n’existe ni  Syriza ni  Podemos en Belgique, ni même en Wallonie.  Le PTB, qui a pourtant progressé, dispose de 2 élus sur 150 à la Chambre !  Toute la « gauche », dans le sens vraiment large du terme, c’est-à-dire avec les « écologistes » et les « socialistes », peut actuellement compter sur 50 députés, soit juste 1/3 de la représentation parlementaire fédérale !

C'est dire que le triomphalisme n'est pas de mise.

podemos-syriza.JPG

 

Il n’est nullement défaitiste d’acter des faits et de prendre la mesure de la réalité des rapports de forces.

La lucidité commande,  dès lors, de comprendre qu’il reste un long chemin à parcourir pour se dégager du capitalisme et de ses recettes néo-libérales.

Et une alternative, à la hauteur des enjeux de notre monde et de notre société,  ne pourra prendre consistance  -ici et maintenant-   si la gauche de gauche persiste dans ses querelles et divisions, et si la gauche syndicale reste repliée sur elle-même et s’abstient de toute « audace politique ».

Reste à gérer la tension entre l’urgence d'un changement de direction et la lenteur des processus de recomposition politique.

Un difficile défi à relever pour celles et ceux qui ne renoncent pas à transformer radicalement la vie…

 

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31 janvier 2015

Cul-de-sac !

 

touchez pas index.jpgLe routinier « groupe des 10 » qui réunit les « partenaires ( !) sociaux » a finalement accouché d’un « accord ».

Minimaliste.

Il n’y aura pas d’augmentation des salaires en 2015 ! Mais en 2016, les secteurs pourront négocier une hausse maximale de 0,5 %. Brute. Soit plus ou moins 0,37 % nette !

Une revalorisation de 2 % des allocations  -chômage, pension et invalidité-  est également prévue.  Plus exactement, les « allocations les plus basses » !

Et la saut d’index ? Il est maintenu, les patrons refusant d’en discuter et le gouvernement réaffirmant qu’il était intangible !

Et la pension à 67 ans ? Pas un mot concernant ce tabou de la coalition des droites !

Le cap décrété par la NVA et le MR est maintenu. Avec sa politique fiscale injuste, mais aussi sa charge contre les services publics et la sécurité sociale !

Les négociateurs de la CGSLB et de la CSC ont cependant approuvé les très maigres « acquis » engrangés dans les discussions, tandis que ceux de la FGTB les rejettent, faute d’avoir pu obtenir une remise en question du choix gouvernemental concernant l’indexation.

A partir du moment où le sommet syndical a mis fin à la mobilisation pour s’engouffrer dans le tunnel de la « concertation sociale », le patronat (et le gouvernement derrière lui) étaient sur du velours.

Dès lors, le dénouement de ce (triste)  scénario était prévisible, et d’ailleurs anticipé par de nombreux militants qui connaissent la musique des compromissions délétères.

Foin de langue de bois, il faut donc appeler un chat un chat : il s’agit d’une défaite syndicale. Une de plus, qui vient s’ajouter à tous les revers subis au cours des trois dernières décennies !

C’est grave, car cet épisode consolide un rapport de forces déjà très favorable à la droite.

Demain, Charles Michel et ses pairs hésiteront encore moins à appuyer sur l’accélérateur de la régression.

Gare au prochain « contrôle budgétaire » !

Reste maintenant à vérifier si la « base » va se résigner,  ou au contraire taper le poing sur la table et exiger une relance des actions.

Mais rien n’est moins sûr, hélas.

 

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