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21 novembre 2015

Bruits de bottes

attentats.jpgLe jeudi 12 novembre, personne n’avait prévu les attentats qui allaient ensanglanter la capitale française le lendemain. Pas même le président de la République, qui est parti assister tranquillement à une rencontre de football au stade de France.

Les tragiques événements de ce funeste vendredi 13, qui ont touché dans leur chair des centaines de citoyens et qui, accessoirement, ont troublé la quiétude de François Hollande, constituent donc bien une preuve supplémentaire que le terrorisme peut frapper n’importe où n’importe quand !

Aujourd’hui, l’état d’urgence a été proclamé chez nos voisins du sud et Bruxelles est en état de siège. Les policiers et l’armée sont partout, dans les rues, dans les gares, à l’entrée des centres commerciaux ou a proximité de tous les lieux publics d’importance. La plus grande prudence est recommandée à la population. Les télévisions multiplient les émissions « spéciales » et ne lésinent pas sur les effets dramatiques. Tout est chamboulé et beaucoup sont ébranlés.

 

blindé gare centrale.jpg

 

Mais pourquoi cette agitation martiale maintenant et cette frénésie médiatique quotidienne, alors que les islamistes intégristes nous menacent 365 jours sur 365 ?

Bien sûr, il y a la proximité dans le temps du bain de sang parisien et la nécessité de rassurer le plus grand nombre. Mais ce déploiement sécuritaire est surtout un révélateur politique.

L’actuelle mise en scène vise principalement à :

  • Restaurer l’image de gouvernants que l’austérité rend impopulaire. Ceux-ci veulent mettre à profit le coup de tonnerre des kalachnikovs et des bombes pour consolider une image virile de dirigeants qui prennent leurs responsabilités, d’hommes providentiels qui se dressent devant l’adversité. Un paramètre qui peut toujours servir dans la perspective de prochaines élections.
  • Créer un climat de stupeur pour faire accepter aux populations des mesures autoritaires vigoureuses qui représentent autant de pas vers un « Etat fort ». Une remise en cause des libertés individuelles et des droits démocratiques peut - à l'évidence -   s’avérer utile en ces temps de contestation des politiques néo-libérales orchestrées par les puissants. Rien de tel pour museler un peu plus les mouvements sociaux, les organisations syndicales ou les forces politiques de gauche qui cherchent une alternative à l’ordre établi...
  • Justifier la politique impériale des piliers de l’Union Européenne et de leur mentor Etatsuniens au Proche-Orient.

 

Nous voici concrètement confrontés à de multiples interdits, à commencer par le droit de manifester : ainsi, la grande manifestation planifiée à Paris à l’occasion du sommet sur le climat COP21 est purement et simplement prohibée. Et, par exemple, pas plus tard qu’hier soir, à Saint Gilles, un débat consacré à la situation en Syrie, organisé par la LCR (formation "anticapitaliste"), a été réprimé !

flics.jpgLe matraquage ininterrompu sur les « précautions  indispensables » face au « danger terroriste » constitue le parfait alibi pour porter de mauvais coups à la vie démocratique.

Nous ne sommes qu’en 2015 mais il est parfois permis de se demander s’il n’est pas déjà minuit dans le (XXIème) siècle !

On ne pourra faire face aux bruits de bottes qui se font de plus en plus entendre que par une mobilisation sans concession pour d’autres choix de société.

Changer les rapports de forces ne sera pas simple et, dans cette perspective,  le rassemblement de la gauche de gauche ne serait pas un luxe.

Un défi  -parmi d’autres-  à relever…

 

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20 mai 2015

Sondages, mobilisation sociale et chansonnettes

baromètre la libre.jpgLes sondages ont un parfum « de paradoxe ».

Tout le monde les critique, les relativise, les minimise. Mais dès que la presse en publie un, comme le « baromètre La Libre Belgique/RTBF /Dedicated» de ce jour, tout le monde les décortique et les commente !

Les responsables des partis politiques « en progrès », ne fut-ce que de 0,1 %, se précipitent devant les micros pour déclarer que leur « action » est confortée.

Les responsables des partis politiques « en recul » expliquent tranquillement qu'ils ne sont pas inquiets car les « marges d’erreurs » sont trop importantes.

Finalement, parfois poussées dans leurs derniers retranchements, ces belles âmes finiront par consentir qu’un sondage n’est jamais qu’une « photographie instantanée », pour reprendre une formule usée jusqu’à la corde.

Mais dans les coulisses des états-majors, et dans l'attente fébrile du prochain sondages.jpgcoup de sonde, on redouble d’ardeur pour tirer toutes les conclusions qui s’imposent en terme… d’image. Les « communicants » vont donc devoir travailler d’arrache-pied pour améliorer la « communication », apparemment responsable de toutes les difficultés rencontrées.

Il y a quelques jours, interrogé sur les problèmes de son parti, Elio Di Rupo affirmait ainsi, avec beaucoup d’aplomb, que la faute en incombait aux médias, coupables de ne pas relayer correctement son message et celui de ses amis  !

Telle est notre démocratie. Les débats de fond sont marginalisés par la sacro-sainte « com’ ». Pour le reste, circulez, il n’y a (plus) rien à voir…

grève générale pour la justice sociale.jpgPendant ce temps, les syndicats n’en finissent plus d’élaborer des « plans de mobilisation ». Il semblerait que l’on s’oriente maintenant vers des manifestations thématiques avant une prochaine grande journée d’action nationale, sous la forme d’une manifestation à Bruxelles, couverte par une grève générale. Quand ? En… octobre 2015 !

Ici, il ne s’agit pas de parfum « de paradoxe » mais de  parfum « de déjà vu » !

Inutile de sortir notre boule de cristal pour pronostiquer ensuite une grève générale touchez pas index.jpgofficielle, par exemple au mois de décembre, quelques jours avant la trêve de Noël. Ce qui permettra aux « responsables syndicaux » de siffler une nouvelle fin de la récréation, par respect pour les traditions festives. On repartira alors pour un tour supplémentaire de « concertation sociale », agrémentée de l’une ou l’autre action symbolique, pour « maintenir la pression » !

Il n’est pas interdit de sourire devant ce carrousel si prévisible, destiné à occuper le terrain et le devant de la scène. D’aucuns prétendront peut-être que nous basculons également dans le domaine de la « com’ », à quelques mois des élections sociales. Nous laisserons à ces mauvaises langues la responsabilité de leurs dires…

rose.jpgOn doute que tout ceci puisse empêcher le gouvernement NVA-MR de poursuivre ses méfaits jusqu’aux prochaines élections législatives, en 2019. Moment d'un possible enième  « retour du cœur » promis par le PS ?

En attendant, la crise perdure depuis des décennies, les politiques d’austérité se succèdent et les impasses du mouvement ouvrier demeurent. Une routine qu’il serait temps de briser, mais à chaque jour suffit son défi.   moticone.png

Nous n’insisterons donc pas aujourd’hui afin de ne pas troubler le premier anniversaire de la coalition dirigée par Charles Michel.

EUROVISION_2906446b.jpgAllez, samedi c’est la finale du concours eurovision de la chanson sur la RTBF (la même qui a commandité le « baromètre » évoqué plus haut et qui a invité ce soir le premier ministre pour une "émission exclusive en prime time" !).

Histoire d’alterner avec The Voice pour ne pas lasser le spectateur.

Dites merci au « service public »…

Qui a dit que l’humanité ne progressait pas ?

 

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19 mai 2015

Etre ou ne pas être Charlie ?

luz.jpegTout qui vagabonde sur internet et les réseaux sociaux sera frappé par les chamailleries qui continuent autour de « Charlie » plusieurs mois après les massacres de sinistre mémoire.

Les  « Je ne suis pas Charlie » continuent à vouloir en découdre avec les « Je suis Charlie », à moins que ce ne soit le contraire.

Et chaque péripétie de l’actualité, comme le départ futur d’un Luz meurtri révélé hier par la presse, alimente la discorde.

Ces affrontements stériles relèvent d’un contresens concernant le credo repris massivement après l’assassinat de Charb et de ses amis.

« Je suis Charlie » était un cri émotionnel de ralliement pour toutes celles et je-suis-charlie.jpgtous ceux qui condamnaient sans ambiguïté l’attentat et réaffirmaient clairement leur attachement à la liberté d’expression.

Ni plus ni moins.

Et il était important de rassembler un grand nombre de citoyens autour de ces convictions qui devraient être partagées par tous, mais qui dans le monde actuel ne le sont hélas pas !

« Je suis Charlie » n’a jamais signifié «  J’aime Charlie Hebdo », que des millions de personnes qui ont manifesté n’avaient par ailleurs jamais lu !

CH.jpgPour mémoire, Charlie Hebdo  était à l’époque un hebdomadaire au tirage limité, 60.000 exemplaires, dont à peine 30.000 étaient vendus !

« Je suis Charlie »  signifiait encore moins, pour celles et ceux qui le connaissaient,  « Je suis toujours d’accord avec la ligne éditoriale du journal », ou « J’adore tous les dessins publiés « (des milliers chaque année !), ou « Je prends mon pied à la lecture de chaque article », ou d’autres absurdités de même acabit.

Il est inutile de préciser que ce qui reste de la rédaction n’a jamais rien exigé de tel et n’est pas à l’origine du vaste mouvement de solidarité rapidement déployé.  Même si ce soutien était évidemment le bienvenu, il va sans dire que les rescapés auraient volontiers préféré éviter une telle catastrophe.

Il est donc consternant de voir aujourd’hui des cuistres persister sur le terrain du dénigrement et des ragots, ou plus désolant encore se réjouir des difficultés que rencontrent des  « survivants » à surmonter leur traumatisme.

Comme si la sérénité pouvait revenir d’un coup de baguette magique après cette tragédie, alors que les membres de l’équipe restent placés en permanence sous protection policière ! Comme s’il était simple de poursuivre un projet journalistique avec un collectif décimé, privé de quelques uns de ses piliers historiques !

Cet acharnement d’esprits chagrins contre Charlie Hebdo est la traduction de confusions, parfois complaisamment entretenues.

Notamment à partir d’un amalgame entre l’ensemble des musulmans et les intégristes islamistes, que d’aucuns ont beaucoup de difficultés à combattre sous prétexte que l’islam serait la religion des « opprimés » !

Le concept vaseux   -et dangereux-    d’ « islamophobie » est le reflet de cet égarement (1).

Toute critique de la religion serait dorénavant bannie et tout droit au blasphème cabu famille.jpgcriminalisé !

Une dialectique tordue métamorphose ainsi  les victimes en coupables et les coupables en victimes.

L’obscurantisme a déjà fait beaucoup de dégâts dans l’histoire de l’humanité et veut continuer à imposer ses délires au XXIème siècle.

La lutte contre le fanatisme pour un monde éclairé sera difficile. Et elle passe par la réaffirmation d’une conception égalitaire, démocratique, universaliste et laïque de la société.

Vaste et difficile programme, mais tout aussi indispensable que la lutte politique contre le capitalisme dans tous ses aspects.

Le chemin pour s’émanciper des barbaries est pavé d’obstacles que nous devrons franchir coûte que coûte.

Il y va de notre avenir commun.

 

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Note

 

(1)   Charb avait finalisé un texte deux jours avant l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo. Celui-ci n’est pas un « testament » comme certains médias avides de sensationnalisme l’ont proclamé, l’auteur ne pouvant naturellement pas anticiper son décès ! Le destin a donc décidé qu’il s’agissait de son dernier livre, un dernier livre percutant où il aborde les questions de « la foi », la « condescendance des élites », les processus « d’infantilisation » à l’œuvre , la « prétendue islamophobie de Charlie Hebdo » ou la « liberté d’expression ». L’opuscule se termine par une réflexion amusée et amusante concernant « l’athéophobie » ! Bref, une lecture à recommander chaudement…  Charb, Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, Les Echappés, Paris, 2015.

 

 

charb lettre.jpg

 

 

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01 mai 2015

1er Mai : retour vers le futur !

affiche huit heures.jpgLe  Premier Mai a beaucoup perdu de sa force propulsive et de son potentiel de subversion.

 Depuis l’épopée de la lutte pour la journée des huit heures, le temps a inexorablement déployé les ailes de sa pesante pesanteur, les dominants ont habilement consolidé leur hégémonie et les représentations des « élites » ont efficacement colonisé l’imaginaire populaire.

Ce qui était une journée de combats et de revendications fortes est ainsi devenu un jour férié comme un autre, apprécié par beaucoup pour l’apport d’une bouffée d’oxygène dans la routine quotidienne du travail salarié et aliéné.

Les drapeaux rouges et les poings levés ont largement cédé la place aux barbecues, affiche 1er mai.jpgau commerce du muguet et à l’exode vers la Côte flamande ou les Ardennes wallonnes, lorsque la météo le permet !

 Les principaux partis du « mouvement ouvrier »  s’accommodent parfaitement de ce rite désormais institutionnalisé, qui leur donne une opportunité supplémentaire de se positionner devant des médias toujours à l’affut d’une petite phrase assassine ou d’une révélation surprenante.

 Et puis, internet oblige,  l’époque est à la recherche du buzz qui focalisera l’attention du public et favorisera peut-être le gain de quelques sympathies nouvelles.

Pourtant, derrière ces jeux de rôle parfaitement rodés, derrière la course à l’audimat des réseaux sociaux, derrière la quête d’un rusé coup de projecteur médiatique, subsiste toujours la dure réalité, celle d’une planète ravagée par la gangrène du capitalisme et de son idéologie néo-libérale !

 red flag.jpgDès lors, notre immense défi persiste : transformer radicalement cette société et briser sa trajectoire mortifère pour l’humanité !

Certes, l’accumulation de déconvenues contrarie toute tentative de penser une perspective « utopique » dans le sens révolutionnaire du terme : non ce qui est irréaliste et donc impossible à matérialiser, mais ce qui n’existe pas encore et pourrait se concrétiser dans le cadre d’une rationalité alternative à l’irrationalité du monde actuel.

Entre l’objectif revendiqué d’un avenir radieux et la morne gestion du quotidien la voie est sans doute étroite, mais elle reste praticable.

Il convient ici de réaffirmer à l’intention des distraits que l’histoire humaine est « l’histoire de la lutte des classes ». La démonstration opérée au travers des siècles est sans appel : il ne peut y avoir exploitation sans contestation de cette exploitation ; il ne peut y avoir oppression sans contestation de cette oppression ; il ne peut y avoir injustice sans contestation de cette injustice !

Bertolucci1900.jpg

 De nombreux êtres humains sont réunis par une volonté commune à vaincre le malheur et par leur aspiration convergente au bonheur !

L’heure n’est donc pas à la résignation et à l’acceptation de l’inacceptable ; elle reste obstinément  à l’action pour que le nécessaire devienne enfin possible.

Une indispensable solution de rechange à la barbarie actuelle  -avec ou sans « visage humain »-  voilà la boussole qui demeure la nôtre afin de pouvoir nous orienter dans le sombre dédale des affrontements politiques.

Tout en évitant le piège de la « fuite en avant ».  Il est inutile de fantasmer au sujet de « lendemains qui chantent ».  Nous savons que « l’’histoire ne fait rien » et que le futur ne prend aucune option sur une émancipation généralisée. 

Seuls les femmes et les hommes réellement existants peuvent  -et pourront !-  tardi commune.jpgécrire un autre scénario que celui qui nous condamne au désastre.

Dans cette perspective, au moins quatre points d’attention doivent être retenus.

1.       La démocratie Aucun changement  –quel qu’en soit le domaine-  ne peut être mis en oeuvre sans l’appui de la majorité de la population. Une société « post capitaliste »  ne sera pas légitime sans l’assurance d’une démocratie  plus radicale et qualitativement majorée : il n’y aura pas moins mais plus de liberté de conscience ; il n’y aura pas moins mais plus de liberté d’expression ; il n’y aura pas moins mais plus de liberté de presse ; il n’y aura pas moins mais plus de pluralisme, …  Et cette démocratie tonifiée, débarrassée du despotisme du marché et de l’autoritarisme patronal, sera également  plus sociale : chacun pourra intervenir directement pour sauvegarder l’intérêt de tous, tous pourront veiller à l’émancipation individuelle !

2.      L’appropriation sociale. Celle-ci doit prendre le pas sur l’appropriation privée. Les « moyens de production et d’échange » doivent être contrôlés par la collectivité au détriment d’une minorité de nantis.  Sans la maîtrise du développement économique, pas de maîtrise possible du développement de la société !

3.      Un changement de paradigme dans les rapports entre l’homme et la nature s’impose, d’urgence,  car sans respect des écosystèmes et de l’ensemble de notre environnement,  pas d’avenir à long terme pour l’humanité !

4.      Un renversement culturel : le bonheur ne passe pas par l’accumulation mécanique de biens de consommation ; l’égocentrisme doit s’effacer devant la solidarité, la coopération remplacer la compétition, l’égalité écarter la course à l’enrichissement  personnel !

 

1er-mai-lutte.jpgLe chantier est vaste, le but ambitieux, le cheminement ardu, et il n’existe aucun raccourci pour garantir le succès.

L’émancipation humaine est toutefois la seule issue digne de nos engagements.

Nous devons inlassablement  propager ce message. Pas seulement le 1er Mai, mais aussi jour après jour, mois après mois, année après année.

Il appartient à toutes celles et à tous ceux qui ne veulent pas abdiquer devant le désordre du capital  -et les vilénies de ses protecteurs-   de persévérer jusqu'au dénouement espéré…

 

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23 avril 2015

Cesser de tendre l'autre joue après une gifle !

charles michel.jpgNon seulement le gouvernement NVA-MR n’est pas sur le départ, mais il continue à marquer des points au détriment du « mouvement social ».

Les projets de loi concernant le saut d’index et la réforme des pensions du secteur public ont  été votés à la Chambre, hier en début de soirée ! Majorité de droite (et essentiellement flamande) contre opposition !

Un véritable pied de nez aux grévistes qui étaient sur la brèche ce mercredi 22 avril.

Ce qui n’empêche pas la direction de la FGTB de publier un communiqué dans lequel elle se réjouit de « la réussite de la journée de grève dans les services publics menée par les affiliés de notre centrale CGSP et largement rejoints sur le terrain par les autres travailleurs du secteur public »,  tout en demandant … « à nouveau que le gouvernement sorte de ses incantations pour rétablir enfin les conditions pour une véritable concertation sociale, qu’il a bafouées aujourd’hui en modifiant des conventions collectives de travail qui sont le résultat d’équilibres entre interlocuteurs sociaux » !

Une « concertation » qui a d’ailleurs servi d’alibi à l’état-major de la CSC pour ne pas appeler à la grève. En effet, il paraît qu’il faut lui « laisser une chance », et sans doute éviter ainsi de froisser Charles Michel et Bart de Wever !

Il est difficile aujourd’hui, même pour les plus obtus, de ne pas acter l’ampleur demerde.jpg l’impasse dans laquelle s’est enlisé le sommet syndical depuis plusieurs mois.

Plus précisément depuis le lendemain de la grève générale du 15 décembre 2014, lorsque les responsables syndicaux ont couru s’asseoir autour d’une table ronde  -ou carrée-   pour discuter des modalités de la mise en œuvre du programme gouvernemental !

Le résultat  -ou plutôt l’absence de résultats-  étaient connus d’avance.

Nous devrons donc bien avaler l’éclipse de l’indexation, le recul de l’âge de la retraite à 67 ans, l’extinction des prépensions, l’effondrement des services publics, le délitement de la sécurité sociale, la répression accrue des chômeurs et des malades,  ou la remise en cause des droits syndicaux.

Car au risque de se répéter, cette coalition des droites ne pourra être ébranlée par des « actions » dispersées et routinières, orchestrées par un sommet qui n’a d’autre perspective que la négociation d’aménagements mineurs aux politiques d’austérité mises en œuvre par les uns et les autres.

Et maintenant le temps fuit.

Très vite.

Dans deux mois, les vacances d’été viendront balayer les dernières velléités de riposte, et le gouvernement pourra ensuite souffler tranquillement sa première bougie sur le somptueux gâteau d’anniversaire que lui offrira le patronat, pour services rendus.

C’est dire si l’urgence impose un changement de vitesse dans la (re-)mobilisation.

En-grève-jusquà-la-retraite.jpgSeule une grève générale interprofessionnelle « au finish » pourrait modifier la funeste donne actuelle.

Mais est-elle vraiment possible dans la configuration actuelle, avec des rapports de force aussi détériorés en défaveur des « gauches », syndicales et politiques ?

Il est à craindre que le travail de (re-) conquête ne soit long, très long. Alors que les urgences  -économique, sociale, sociétale et environnementale -  nous mordent douloureusement la nuque.

« Il n’est point nécessaire d’espérer pour entreprendre » affirmait Beaumarchais.

Mais après tant de revers au cours des dernières décennies, engranger un (petit) succès ne serait pas du luxe !

 

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04 avril 2015

Sereine inquiétude

desespoir_500x500.jpgDésarroi.

Tel semble être le mot qui résume le mieux la situation politique actuelle en Belgique.

Beaucoup de militants, de syndicalistes, de travailleurs et de citoyens ne comprennent pas. Ou ne comprennent plus.

Il est chaque jour question de « mécontentement généralisé » et de « mobilisation sociale » ; pourtant, semaine après semaine,  le gouvernement de Charles Michel s’affirme et met en œuvre méthodiquement son programme !

Après le saut d’index, voici en effet qu’il confirme le « relèvement de l’âge légal de la retraite à 67 ans » et l’accentuation de la « lutte contre la fraude sociale »  (principalement dans le collimateur : les chômeurs !)

shadoc2.jpg

Il y aurait donc un « problème » et le plus grand nombre en serait conscient, sauf que plus personne ne sait à quel saint se vouer pour le résoudre…

En réalité, il n’y a pas une mais des difficultés. Fortement imbriquées.

Tant que la « concertation sociale » (l’accompagnement de la crise du capitalisme et des politiques austéritaires) reste l’horizon et la stratégie des syndicats, il y a souci !

Tant que les « actions » contre la coalition NVA-MR se limitent à des processions dans les rues de nos « grandes » villes, ou à des grèves générales épisodiques, il y a souci !

Tant que les « alternatives » se résument à quelques « aménagements » d’un système qui entraîne l’humanité vers le désastre, il y a souci !

Tant que la « gauche de gauche » s’avère incapable de se rassembler, et tant que le PTB manœuvre pour s’installer seul dans le paysage institutionnel, il y a souci !

Tant que des contestataires continuent à croire qu’il suffit de hurler sur les réseaux sociaux pour se faire entendre, il y a souci !

Tant que la majorité des électeurs continuera à soutenir dans les isoloirs la droite, il y a souci !

Tant que la plupart reste convaincue que le « bonheur » se trouve dans la recherche d’un « hédonisme consumériste » et le repli sur la « sphère privée », il y a souci !

 

desespoir-professionnel-L-1I61dZ.jpeg

 

Cela ne signifie pas qu’il faut définitivement « désespérer Billancourt »,  mais cela signifie que toutes les incantations du monde sont insuffisantes pour nous sortir des impasses actuelles et reprendre la progression vers un « ailleurs » et un « autrement » !

La route est longue et il n’existe aucun raccourci pour aller plus vite et mieux.

Ce serait donc une erreur de perdre maintenant toute lucidité pour se précipiter dans une fuite en avant sans perspectives concrètes d’un véritable changement. utopia.jpg

L’impatience est mauvaise conseillère ; elle ne peut se substituer à une « réflexion » et à un « agir » à la hauteur des lourds défis de l’époque…

 

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29 mars 2015

Incertitude(s)

pas touche index.jpg23 septembre 2014 : concentration «  interprofessionnelle » de militants en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

6 novembre 2014 : manifestation nationale en front commun syndical à Bruxelles.

24 novembre, 1er et 8 décembre 2014 : grèves générales régionales de 24 heures, en front commun syndical.

15 décembre 2014 : grève générale nationale de 24 heures, en front commun syndical.

11 mars 2015 : concentration «  interprofessionnelle » de militants en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

19 mars 2015 : concentration de militants du secteur public en front commun syndical à la Place de la Monnaie (Bruxelles).

Semaine du 30 mars au 3 avril 2015 : diverses manifestations régionales en front commun syndical (Bruxelles, Liège, Charleroi, etc.)

22 avril 2015 : grève générale de 24 heures de la (seule) CGSP.

 

manif.jpg

 

Les actions des syndicats ne manquent pas, mais elles sont éparpillées dans le temps et dans l’espace. Cela nuit à la lisibilité de la stratégie syndicale, épuise les militants et démobilise les affiliés, faute de résultats probants.

Car le gouvernement reste ferme sur ses principes et met progressivement en œuvre ses priorités programmatiques, tel le saut d’index qui sera voté tout prochainement à la Chambre !

Charles Michel est désormais plus préoccupé par les frasques de la NVA ou les querelles entre celle-ci et le CD&V, que par une agitation sociale fragmentée, aux objectifs de plus en plus nébuleux.

D’autant que les dirigeants syndicaux ont bien aidé cette coalition en brisant la concertation.jpgdynamique de la mobilisation dès le mois de décembre, et en s’enlisant dans une « concertation » contre-productive !

Après des semaines de palabres autour des mesures transitoires nécessaires dans l’application de la politique gouvernementale, après le rejet sans appel de toutes les exigences principales de la CSC et de la FGTB, l’avenir immédiat reste sombre.

La « culture de la résignation » a pris le dessus sur la « culture de combat » ; les appareils n’organisent plus des luttes « pour gagner »  mais des luttes « pour témoigner ». Tout se passe comme s’il s’agissait de pouvoir dire que l’on « a fait quelque chose », histoire d’afficher sa bonne conscience, tout en s’abstenant de se donner les moyens de renverser cette coalition NVA-MR pour mettre un terme au nouveau désastre social qui prend forme peu à peu !

bureaucratie-syndicalisme.pngLa catastrophe est imminente mais la direction de la CSC continue à vouloir « donner une chance à la concertation », à l’instar de sa centrale des services publics qui refuse de répondre positivement à l’appel à la grève générale de la CGSP, tandis que Marc Goblet se dépêche de signer un accord avec les responsables de la mutuelle Solidaris et du PS,  afin de  « renforcer la protection sociale ». Pour qui veut bien se remémorer le triste bilan d’un quart de siècle de participations gouvernementales des amis d’Elio Di Rupo, voilà qui est proprement consternant !

A l’évidence, le sommet syndical veut éviter un affrontement décisif avec les différents exécutifs de ce pays, à commencer par l’Exécutif fédéral. Il essaie grève générale.jpgseulement de grappiller quelques miettes en accompagnant les politiques d’austérité qui sont à l’ordre du jour à tous les niveaux de pouvoir et, pour le reste, il se prépare à « faire le gros dos » jusque 2019. En espérant que les prochaines élections législatives favoriseront le retour d’une coalition de « centre gauche », qui frappera un tout petit peu moins fort sur la tête des travailleurs et avec qui l’on pourra discuter un tout petit peu plus de possibles « marges de manœuvre sociales » ! Une illusion à l’aune du bilan de ces trente dernières années…

Certes, ces turpitudes bureaucratiques ont un air de « déjà vu ».

Il est néanmoins toujours surprenant de constater l’inertie générale et l’absence de réactions significatives face à ces mauvais scenarii à répétition.

Où reste par exemple la « gauche syndicale » ? En dehors de la FGTB de Charleroi qui continue à appeler à un rassemblement large autour d’une « alternative anticapitaliste », son silence est plutôt bruyant. Et quelques voix dispersées qui se font entendre de ci de là, ou quelques coups de gueule sur Facebook, ne constituent pas une lame de fond . Ni au sein du « syndicat socialiste » ni au  sein du « syndicat chrétien » !

GO.jpgLa gauche politique est tout aussi erratique. Bien sûr, PTB-GO a réalisé une petite percée lors du scrutin du 25 mai dernier. Mais avec 2 sièges sur 150 au Parlement fédéral, la route demeure longue. D’autant que ces deux députés se comportent surtout comme des super « délégués syndicaux », moins comme  des « représentants du peuple »  qui proposent une stratégie et une alternative politiques d’ensemble face à la crise « globale »  du capitalisme, et face à sa trajectoire mortifère pour la planète humaine !  D’autant aussi que la « Gauche d’ouverture » est passée à la trappe du compte « profits et pertes » ! Question de priorités peut-être, payante à court terme sans doute, mais aléatoire à plus longue échéance…

Dans ces conditions, il serait exagéré d’affirmer que nous sommes toujours à la « croisée des chemins » ou que tout peut encore « basculer ».

Beaucoup d’interrogations subsistent, beaucoup de débats devront encore être menés, beaucoup de décisions devront être prises et matérialisées.

Des solutions de rechange sont-elles possibles dans un délai raisonnable au « niveau belge », avec une Flandre où le centre de gravité politique stationne continuellement à droite ? Comment se positionner vis-à-vis du « droit (démocratique) des peuples à l’autodétermination » ? La voie d’un « confédéralisme » assumé peut-elle ébranler les fortifications de la bourgeoisie, en ouvrant une brèche dans un « fédéralisme d’union » contraignant et en créant de plus grandes possibilités de changement en Wallonie, le maillon le plus faible des dominants ?

La « gauche de gauche » doit-elle se résigner à l’éclatement perpétuel ou travailler sans tarder à un véritable rassemblement large dans la perspective de la constitution d’une « nouvelle force politique », à gauche du PS et d’Ecolo ? Que peuvent nous apprendre Syriza et Podemos, par exemple ?

Quelle articulation entre mouvements sociaux (comme ToutAutreChose), partis et syndicats ?

La concrétisation d’une alternative de gauche est-elle « réaliste » dans le cadre de place au peuple.pngl’Union européenne actuelle ? Quelle attitude vis-à-vis de l’Euro ? [Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui sera certainement lourd d’enseignements pour le futur…]

Quel programme de rupture avec le capitalisme et quelle stratégie de transformation adaptée à notre « société réellement existante » en ce début de XXIème siècle ?

Autant de questions difficiles qui attendent toujours des réponses convaincantes.

Un autre monde doit être possible mais il subsiste énormément d’obstacles. Et ni la « Méthode Coué », ni les « yaka », ni les « fautque » ne peuvent vraiment nous aider sur le chemin escarpé que nous devrons emprunter pour l’atteindre, ici ou ailleurs, demain ou après-demain…

 

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10 mars 2015

Sombres perspectives

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Le gouvernement n’a cure des accords conclus au sein du « Groupe des 10 » et mettra en œuvre une réforme  des « prépensions » telle qu’il la conçoit depuis le début : radicale, car devant déboucher à terme sur la disparition pure et simple de ce système !

Dépités, les dirigeants syndicaux actent qu’ils ne peuvent même plus entretenir l’illusion de la « concertation sociale » et que leurs compromissions sont devenues inopérantes pour enrayer les machines de guerre néo-libérales à l’oeuvre.

Nombre d’internautes tentent d’exorciser leur impuissance en vitupérant sur les réseaux sociaux Bart de Wever, Charles Michel et consorts.

Mais ces réactions offusquées et les commentaires en boucle sur facebook et autre twitter commencent à être redondants et sont parfaitement stériles.

Car enfin, nous savions depuis la constitution de cet Exécutif fédéral qu’il était orienté très à droite. Nous savions depuis le premier jour qu’il défendait un programme de régression sociale sans précédent. L’expérience aidant, nous savions aussi que des promenades dans les rues de Bruxelles, des rassemblements symboliques (comme celui de ce mercredi à la Place de la Monnaie !), voire même des grèves... sans lendemain, n’ébranleraient pas la NVA et le MR, entièrement dévoués à la cause du patronat et lancés obstinément dans une nouvelle croisade « austéritaire » !

Pourtant,  beaucoup tombent encore des nues et sont frappés d'effroi parce que cette coalition confirme toute son agressivité,  jour après jour !  Et les mêmes indignés semblent soudainement découvrir que le sommet syndical n'a aucune solution de rechange et reste enfermé dans l'impasse de la "concertation à la belge".

Quelle nouveauté !

La lucidité commande de comprendre qu’il n'y aura pas de changement de cap impulsé par des appareils syndicaux incapables de changer de logiciel stratégique.

La donne actuelle ne pourra être bousculée que par un vaste mouvement social venant "d'en bas".

Or, il est hélas bien difficile de repérer aujourd’hui le moindre frémissement significatif annonciateur d’une lutte de grande ampleur contre ce gouvernement des droites !

Et quelques dizaines de militants convaincus, qui se répandent en commentaires et en conseils sur le net,  pourront difficilement inverser la courbe de l’inertie collective ou pallier les faiblesses récurrentes des gauches politique et syndicale.

L’heure n’est pas aux réjouissances. L’avenir immédiat s’annonce sombre.

Cette législature risque décidément d’être longue, très longue. Et son bilan (anti-)social  (dans cinq ans !)  risque d'être lourd, très lourd…

 

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