25 mai 2016
Réduire le temps de travail pour changer la vie !
Ce matin, le président du parti des MenteuRs, était l’invité de la RTBF où il a pu égrener ses contre-vérités, sans véritable contradicteur d’ailleurs.
Je ne relèverai pas ici toutes les perles entendues, ce serait trop long.
Je ne m’attarderai donc pas sur les bienfaits du taxshift, sur les énormités concernant la « hausse du pouvoir d’achat », sur le rituel « redressement du pays ».
Je me limiterai à la problématique de la flexibilité et plus particulièrement au dernier projet porté par le ministre CD&V, Kris Peeters.
Selon Olivier Chastel, il est faux d’affirmer que la semaine de 38 heures est remise en cause.
L’obscur leader des libéraux francophones a beau se tortiller sur sa chaise, la réalité et les faits sont toutefois indiscutables. En « annualisant » la durée du travail pour tous les salariés, ceux-ci devront travailler certaines semaines plus longtemps, jusque 45 fois 60 minutes, sans que ces heures ne soient considérées comme des heures supplémentaires !
Mais c’est tout « bénéfice » pour le travailleur surenchérit l’apprenti candide bleu, car il pourra ainsi ajuster ses horaires en fonction de ses besoins.
C’est oublier que le contrat de travail n’est pas synonyme de liberté ou d’égalité entre l’employeur et l’employé, mais qu’il représente au contraire un lien de subordination entre les deux !
En d’autres termes, c’est le patron qui décidera les modalités pratiques de ce processus de flexibilisation généralisée.
Le salarié sera contraint de travailler plus quand il voudrait travailler moins, et de travailler moins quand il pourrait travailler plus.
Au-delà de ce débat sur l’organisation du travail (subie), se pose surtout la question de la durée du temps de travail.
Aujourd’hui, avec un chômage de masse persistant, avec les progrès de la productivité et avec le développement de technologies sans cesse plus performantes, ce qui devrait être à l’ordre du jour est une réduction radicale du temps de travail !
La Suède, qui n’est pourtant pas un pays bolchévik, expérimente actuellement la semaine des 30 heures.
Chez nous, dans le mouvement syndical et dans les partis de gauche, cette vieille revendication du mouvement ouvrier retrouve enfin des couleurs.
Et si l’on veut dépasser l’horizon du court ou moyen terme, nous devrions même nous fixer pour but la demi-journée de travail !
Travailler moins travailler tous, sans détérioration de la qualité de vie au boulot et sans pertes de revenu, pour ouvrir la voie à une société du temps libéré, voilà l’objectif central pour le mouvement social dans son ensemble.
Naturellement, pour concrétiser une telle ambition politique, un changement radical des rapports de forces entre classes est indispensable
Ce qui passe par un durcissement des luttes, car il sera impossible d’inverser le cours des choses en se contentant de défilés à Bruxelles ou de grèves éparpillées dans le temps.
Ce qui nécessite aussi la défense d’alternatives claires et un combat sans concession contre ce gouvernement des droites qui ne cèdera jamais autour d’une table de « concertation ».
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07 mai 2016
Autoritarisme anti-syndical
La chaîne RTL-TVI, en collaboration avec le quotidien L’Echo, a récemment réalisé une « enquête » sur la « face cachée des syndicats ». Nous avons eu droit, sans surprise, aux traditionnels clichés : du « trésor de guerre camouflé des syndicats » à « l’opacité de leur gestion », en passant par la détention suspecte d’innombrables propriétés immobilières, les voyages de confort à l’étranger, etc. Bref, les organisations syndicales manquent de transparence et ne sont guère soumises à un contrôle rigoureux. Certes, il n’y a là rien de bien neuf sous un soleil estival revenu. Voilà longtemps déjà qu’est orchestrée une campagne médiatique visant à discréditer le mouvement syndical. Ainsi, il ne se passe pas une action de grève sans qu’une chaîne de télévision (ou l’autre) ne mette en scène un « micro-trottoir » où un quidam vient témoigner au sujet de la sempiternelle « prise en otage » des citoyens ! Face à ce rouleau compresseur idéologique, il est important d’allumer des contre-feux en rappelant un certain nombre de faits :
2. Ce sont les banques et le secteur financier qui portent une lourde responsabilité dans les difficultés actuelles, mais ce sont les victimes de la « crise globale du capitalisme » qui sont priées de régler la note. Par ailleurs, cette volonté rageuse de vouloir frapper le plus grand nombre tout en ménageant les possédants et les nantis, est dénuée de pertinence sur le plan économique. Le recul social provoquera de nouvelles récessions qui serviront à leur tour de prétexte pour amplifier les politiques d’austérité. Entretenant ainsi une 3. «Les syndicats abusent» tempêtent les faiseurs d’opinion. Heureusement que les syndicats ont «exagéré» au cours des 150 dernières années, car sans le combat ininterrompu des salariés et de leurs organisations, pas de suffrage universel, pas de Sécurité Sociale, pas de congés payés, pas de journée de 8 heures, pas de droit du travail, pas de conventions collectives, pas d’indexation des salaires,… . Ce sont ces « conquêtes sociales » arrachées de haute lutte qui nous garantissent aujourd’hui encore un (relatif) bien-être, et ce sont celles-ci qui sont fortement contestées par la classe dominante, depuis plus de 40 ans déjà !
4. «La grève pénalise d’abord les citoyens qui veulent travailler» ajoutent les mêmes propagandistes zélés de l’establishment. La grève entraîne surtout des difficultés pour les grévistes eux-mêmes, qui sacrifient une partie de leur salaire et qui, dans beaucoup d’entreprises, subissent des pressions et des menaces patronales. Et elle est rendue quasiment impossible dans les PME, «légalement» privées de toute représentation syndicale, où le chantage au C4 est réel. Elle n’est donc jamais organisée pour le fun, et présenter les travailleurs qui débrayent comme des fêtards en quête d’une journée de congé supplémentaire est une mystification qui doit être clairement dénoncée! 5. Celles et ceux qui critiquent les organisations syndicales profitent de leurs combats, car chaque avancée sociale bénéficie à l’ensemble des travailleurs, syndiqués ou non syndiqués ! On a rarement vu un détracteur du syndicalisme (journalistes y compris) refuser une augmentation salariale, un avantage financier ou un aménagement favorable des conditions de travail, obtenus par les syndicats !
Au-delà de la stigmatisation pure et simple de l’action syndicale, la campagne de dénigrement permanente vise à convaincre « l’opinion publique » de la nécessité à remettre en question le droit de grève et à imposer la « personnalité juridique » à des organisations jugées « irresponsables ». La confrontation est engagée de longue date déjà. Lors de chaque conflit, le patronat n’hésite pas à avoir recours aux tribunaux pour faire interdire les piquets de grève. Et les partis de droite multiplient les initiatives législatives pour affaiblir les capacités et possibilités d’action du mouvement syndical ! Le message est dénué d’ambiguïté : l’ordre du capital doit être respecté, point barre !
Il appartient au mouvement syndical dans son ensemble à prendre conscience des défis qui lui sont lancés et à relever le gant. Nous ne sommes pas confrontés uniquement à un débat académique sur le choix de la meilleure politique à suivre pour sortir de la crise, nous sommes également menacés par des attaques concrètes et multiformes contre le « mouvement ouvrier ». Des agressions qui s’inscrivent dans une véritable guerre engagée au niveau européen (et au-delà) contre les travailleurs salariés et les allocataires sociaux, dans le but d’infliger au monde du travail un impressionnant recul social, nouveau point d’appui pour augmenter toujours plus les profits des entreprises et des multinationales. Qui a dit que la « lutte des classes » était un concept archaïque ? @
UN VRAI DEBAT POLITIQUE
Les militants et délégués, les appareils et les permanents, les responsables et dirigeants syndicaux ne sont évidemment pas à l'abri de la critique. Mais il s'agit d'un débat politique interne au mouvement ouvrier, en toute autonomie par rapport à l'adversaire de classe ! Il n'appartient pas au MR ou à la NVA d'organiser le fonctionnement des syndicats ou de leur dicter une ligne de conduite ! Cette prérogative appartient aux travailleurs et affiliés, dans la lutte permanente pour une authentique démocratie syndicale ! Pour reprendre une formule de la CSC, lors de l'un de ses congrès : "syndicalisme de base, base du syndicalisme" ! |
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04 mai 2016
Renverser la table !
On ne l’attendait plus mais pourtant, comme le printemps, il est enfin de retour.
Qui ?
Le « plan d’action » syndical contre la politique gouvernementale !
Car les instances de la FGTB et de la CSC ont finalement décidé de sortir de leur léthargie.
Voici ce qui est planifié :
- Le 24 mai. Manifestation fédérale interprofessionnelle à Bruxelles, en front commun.
- Du 25 mai au 17 juin. Actions à thèmes dans tout le pays. Modalités à définir.
- Le 31 mai. Manifestation des services publics à Bruxelles, avec un « appui » du secteur privé.
- Du 20 au 24 juin. Sensibilisation dans les entreprises autour des « effets néfastes de la politique du gouvernement Michel».
- Le 24 juin. Grève nationale de la FGTB. La CSC laisse le soin à ses centrales de se prononcer ( !).
- Le 29 septembre. Manifestation fédérale interprofessionnelle à Bruxelles, en front commun.
- Le 7 octobre. Grève générale des trois syndicats : CSC, FGTB, CGSLB.
Ne coupons pas des ailes de coccinelle en quatre, cette annonce est positive !
Pour autant qu’il s’agisse d’un véritable point de départ et non une dernière salve avant un repli généralisé en attendant des temps meilleurs…
Bref, cette volonté d’en découdre maintenant affichée n’épuise pas le débat :
- Il faudra aller jusqu’au bout des actions prévues et ne pas les « suspendre» à la première manœuvre du gouvernement (velléités de reprendre la « concertation sociale », déclarations « rassurantes » de l’un ou l’autre ministre, …) !
- Suite à la coupure des vacances d’été, il y aura une relance de la mobilisation jusqu’au… 7 octobre. Et ensuite ? Un enlisement dans des « évaluations » sans fin ou une amplification rapide de la lutte, avec cette fois plus que des manifestations ou des grèves limitées à 24 heures ? La place ne sera plus aux tergiversations si l’on ne veut pas galvauder les chances d’une victoire !
- Le mouvement syndical conteste les mesures austéritaires de cette coalition des droites, mais quelle est son alternative ! Quelles solutions de rechange en matière économique et sociale, par exemple ? Et quelle majorité politique pour les mettre en œuvre ? Rien n’est clair à ce niveau. Et il serait opportun de s’inspirer de la démarche de la FGTB de Charleroi pour sortir de l’impasse politique !
Rien n’est par conséquent déjà acquis avec ce coup d’accélérateur syndical.
Cette fois, il appartiendra à tous -militants, travailleurs, allocataires sociaux, citoyens, …- de transformer l’essai en points gagnants…
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Pas d'atermoiements
Le gouvernement pourrait-il céder sous la pression de la mobilisation syndicale ou dans le cadre d’une « concertation sociale » ?
Voilà une question qui mérite d’être posée, vu certains discours tenus par des syndicalistes ou des responsables politiques « d’opposition ».
Ne tournons pas autour de la marmite stratégique, il s’agit d’une grossière illusion.
Jamais les partis de droite qui composent cette coalition, à commencer par la NVA, ne reculeront d’un pouce. Il y va de leur crédibilité auprès d’un électorat réactionnaire et de leurs mandants du patronat.
Si nous voulons obtenir le retrait des innombrables mesures rétrogrades qui s’accumulent depuis deux ans, il faudra chasser au plus vite l’exécutif fédéral actuel.
Subir l’austérité ou dégager Michel, il n’y a pas d’autre issue !
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24 février 2016
Maintenir le cap contre vents et marées !
Il a suffi que Jean-Luc Mélenchon annonce sa candidature à l’élection présidentielle et accorde quelques entretiens aux radios et télévisions pour déclencher un tsunami d’hostilité.
Editorialistes autoproclamés, blogueurs dans le vent, intellectuels de cour, adversaires politiques mais aussi -hélas- quelques « camarades », ont tous rivalisé de virulence contre cet incorrigible impertinent bien décidé à s’affranchir des tutelles politiciennes.
La grosse artillerie a donc été sortie précipitamment pour tenter de ramener à la raison l’hérétique, obstacle persistant aux petits arrangements entre « amis », mauvaise conscience de celles et ceux qui entretiennent obstinément la confusion et cultivent l’attentisme des agendas cachés.
Certes, il n’y a rien de bien neuf dans ce « margouillis ». Maintenant que Jean-Luc Mélenchon a clairement fait part de ses intentions, chacune de ses apparitions, chacun de ses commentaires, chacune de ses prises de position, chacun de ses coups de gueule, est avidement scruté et sert de prétexte à une déferlante d’invectives et de mauvaise foi.
Toutes ces vilenies indiquent combien il perturbe le complexe politico-médiatique. Personnalité aux puissantes convictions et aux idées tranchantes, Jean-Luc Mélenchon dérange les privilégiés, les forces vives du capital, les oligarques installés et les arrivistes de toutes obédiences.
A ne pas douter, rien ne lui sera jamais pardonné et rien ne lui sera dès lors épargné.
Un exemple nauséabond : la mise en scène de ces derniers jours. Invité par Laurent Ruquier dans son émission « On n’est pas couché » (1), Jean-Luc Mélenchon a expliqué pendant une bonne heure le sens de ses choix stratégiques et son point de vue concernant quelques thèmes d’actualité. Interrogé un moment sur la Syrie, il a précisé qu’il était favorable à « la paix » dans cette région, ce qui -selon lui- passe par « la défaite de Daesh » et l’action d’une « coalition universelle » sous l’égide « de l’ONU ». Une opinion naturellement discutable, et il peut être légitime de douter de l’efficacité de « ce machin », dont parlait jadis De Gaulle, jamais avare d’un bon mot…
Mais las. Ici, point de débat serein mais l’orchestration immédiate d’une campagne calomnieuse. Les gros titres des journaux aux ordres, repris en boucle sur le net, ont tenté de faire accroire que Jean-Luc Mélenchon « félicite Poutine » et applaudit tous les agissements de la Russie ! Bref, l’habituelle ritournelle visant à construire l’image d’un Mélenchon complaisant vis-à-vis des « dictateurs » ! On se souvient encore des diatribes anti-Chavez martelées par toutes ces « belles personnes » en 2012.
Qu’on se le dise : dans « notre » monde, il vaut mieux ne pas souligner les contradictions des politiques impériales, ni condamner les interventions militaires mortifères et l’hypocrisie des justifications à géométrie variable de celles-ci !
Ces dénigrements permanents irritent les nombreux soutiens de Jean-Luc Mélenchon et suscitent de vives controverses, sur les réseaux sociaux notamment.
Il n’existe effectivement aucune raison de laisser le champ libre aux cuistres et de se taire devant une telle avalanche d’ignominies.
Pour autant, il faut s’efforcer de rester calme. Nous ne sommes qu’au mois de février 2016 et la route est encore longue jusqu’au mois d'avril 2017. Beaucoup d’événements -comme une nouvelle crise économique et financière- peuvent d’ailleurs survenir dans les prochains mois.
C’est dire si les tentatives de déstabilisation vont se multiplier, les mauvais coups pleuvoir, le bashing anti -Mélenchon s’intensifier !
Il importe surtout de tenir la distance, car la lutte politique ainsi engagée n’est pas un sprint mais une course de fond qui nécessite du souffle et de la lucidité.
Celles et ceux qui appuient cette candidature « en dehors des clous de l’establishment » doivent prioritairement construire de solides bases logistiques, et se concentrer positivement sur la défense d’une véritable alternative aux turpitudes de l’époque.
C’est la meilleure manière de répondre aux détracteurs compulsifs et aux individus férocement atrabilaires qui s’agitent ici ou là.
La crédibilité et l’attractivité nécessitent des convictions fermes et des solutions de rechange susceptibles de mettre en mouvement un peuple désorienté par les reculs sociaux, le délitement de la démocratie, les reniements à répétition d’une « gauche » gagnée au «néo-libéralisme», le matraquage raciste et xénophobe.
Pour taper fort, il faudra donc taper juste.
Dans cette perspective des propositions sont sur la table depuis plusieurs années déjà : une 6ème République démocratique et sociale, la planification écologique, une alternative socio-économique anticapitaliste, la solidarité par delà les frontières, etc.
Autant de vastes chantiers programmatiques et stratégiques ouverts par Jean-Luc Mélenchon et son équipe, qui doivent maintenant être enrichis et développés par les contributions du plus grand nombre.
Il n’y aura pas de « révolution citoyenne » sans le plus large rassemblement des « insoumis »
Cet objectif implique que chacun[e] apporte sa « plus-value politique », sans se laisser entraîner dans des querelles picrocholines à « gauche de la gauche », en s’émancipant du bruit et de la fureur médiatiques, et en ne cédant pas aux provocations médiocres d’une caste aux abois.
Que mille initiatives fleurissent !
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(1) https://www.youtube.com/watch?v=1IydqUaJ9rk
19:38 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
13 février 2016
Une candidature sans concession
Jean-Luc Mélenchon n’a pas hésité à ne plus hésiter.
Il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Ce qui, vu le buzz ainsi (volontairement ?) provoqué, a apparemment surpris les éternels étonnés, les faux candides, ses adversaires patentés ou des « amis de 30 ans », et toute la confrérie des tauliers de la sphère médiatique qui le déteste.
Sur les réseaux sociaux, réactions d’enthousiasme et critiques acerbes s’affrontent.
Pour les détracteurs de Meluche la cause est entendue. Il ferait preuve d’arrogance en prenant une « posture gaullienne » et en s’érigeant délibérément en « homme providentiel ». Bref, s’ « auto-proclamer » postulant à la présidence de la République serait irrecevable, sur le fond comme sur la forme !
Il est bien difficile de ne pas sourire face à tant de hargne et devant cette surenchère de mauvaise foi.
Car quel est le candidat qui n’est (ou ne sera) pas « auto-proclamé » ? Réponse : ceux qui sont (seront) « proclamés » ! Entendons-bous bien : pas par des dizaines de millions de travailleurs mais par le PS, l’UMP-LR, le FN… Et en 2012, que l’on sache, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou n’ont pas participé à la bataille électorale parce qu’ils étaient portés par un mouvement de masse impétueux, mais parce qu’ils ont été désignés prétendants à la « magistrature suprême » par LO et le NPA ! C’est-à-dire par des partis… « autoproclamés »… « anticapitalistes » et… « avant-gardes révolutionnaires »…
Trêve d’ironie. Laissons les futilités aux esprits chagrins et essayons de comprendre la véritable raison de certaines réactions hostiles.
La décision de Jean-Luc Mélenchon dérange parce qu’il a pris de court des appareils qui voulaient palabrer pendant des mois concernant l’échéance de 2017, et des responsables de partis disposés à s’engluer dans la farce de « primaires de gauche » avec la formation de François Hollande, Manuel Valls et autre Emmanuel Macron !
Et il ne faut pas tourner autour du pot au sujet de cette option défendue franchement par les directions du PCF et du PS : il s’agissait d’écarter un personnage encombrant. Il est d’ailleurs regrettable que des Chassaigne ou Laurent défendent finalement un point de vue qui peut-être résumé par « tout, sauf Mélenchon » !
En refusant de s’embarquer dans cette supercherie, en choisissant de ne pas continuer à laisser toute latitude à « la bande des trois » (PS/LR/FN) , en ne voulant plus cautionner l’invisibilité de la « gauche de gauche » dans le champ politique actuel, Jean-Luc Mélenchon fait preuve de lucidité et démontre une fois encore sa capacité à décider clairement sur la base d’une analyse concrète d’une réalité politique réellement existante !
L’heure n’est plus aux tergiversations. Il est au combat, terrain « institutionnel » inclus.
Pour autant, la bataille engagée ne s’identifiera pas à une marche solitaire.
En quelques jours, des dizaines de milliers de personnes ont déjà exprimé leur appui à cette candidature sur le site qui lui est dédicacé (http://www.jlm2017.fr/).
Jean-Luc Mélénchon sollicite d’ailleurs explicitement le soutien du plus grand nombre, sans aucune exclusive : hommes et femmes à titre individuel bien sûr, mais aussi partis, mouvements, clubs, associations, réseaux…. « s’ils sont prêts à respecter le pluralisme et la priorité donnée à l’action citoyenne ».
Tous sont invités à s’investir dans cette prochaine campagne, en commençant par la définition d’un programme dont le point de départ n’est autre que celui défendu par le Front de Gauche en 2012 (1).
La colonne vertébrale de l’indispensable alternative politique se décline en grands axes qu’il convient rapidement d’affiner et d’enrichir : république, partage des richesses, planification écologique, sortie des traités européens, paix et indépendance, progrès humain, internationalisme (2)
Les enjeux et les défis sont de taille.
Il appartient maintenant à chacun[e] de prendre position en toute connaissance de cause, en abandonnant les polémiques stériles et contre-productives.
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- (1) Le programme du Front de Gauche, l’Humain d’abord, Librio, 2012
- (2) http://www.jlm2017.fr/le_projet
13:48 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
13 décembre 2015
Batailler pour des "conquis verts" !
COP21, c’est fini !
Ils sont (tous) venus. Ils ont (tous) vu. Ils ont (tous) vaincu… le ridicule.
Car le fameux « sommet » a bien abouti à un « accord universel » (terminologie pompeuse déposée) et, finalement, mieux vaut une issue « positive » qu’un échec retentissant !
Cet accord est-il bon ou mauvais ? La discussion est ouverte. Ce qui a été engrangé sera-t-il réellement mis en œuvre ? Le scepticisme peut, à bon droit, être de rigueur.
Mais il n’y avait nul besoin de ce nouvel épisode de concertation planétaire pour se convaincre qu’il n’existe pas de solution structurelle à la « crise du réchauffement climatique » (et d’ailleurs à la crise systémique globale) sans rupture avec « notre » mode de production/consommation !
Un « capitalisme vert » est une illusion. Nous n’en doutions point avant le grand raout parisien, nous n’en doutons pas au lendemain de la veille.
Pour autant, faut-il attendre une (hypothétique) « révolution socialiste mondiale » pour agir ?
Le « capitalisme social » est également une illusion ! Ce qui n’empêche pas le mouvement ouvrier de se battre depuis 150 ans, dans le cadre de ce système, pour obtenir des « avancées sociales ». De véritables « conquis sociaux » ont été arrachés grâce à des décennies de luttes, et ceux-ci perturbent le néo-libéralisme et ses relais politiques qui sont constamment à l’offensive pour les remettre en question !
Nul besoin, par conséquent, d’attendre l’avènement de l’ « avenir radieux » tant espéré pour engager le combat pour des « conquis verts ».
Des « réformes », rouges ou vertes, ne s’opposent pas à la « révolution » ! Il faudrait d’ailleurs (re-) définir ce que pourrait signifier une « perspective révolutionnaire » au XXIème siècle, mais à chaque jour suffit sa peine…
En attendant, batailler quotidiennement pour de meilleurs transports collectifs publics, pour le développement d'énergies renouvelables, pour la préservation des ressources naturelles, pour la relocalisation de l'économie et une autre politique de transport, pour la disparition de l'industrie de l'armement et de la publicité, ... reste plus que jamais une nécessité incontournable.
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28 novembre 2015
L'ombre de l'Etat fort !
Le métro à l’arrêt, de nombreux spectacles annulés, les écoles fermées, les activités sportives perturbées, les commerces paralysés. Sur fond de roulement de tambours et d’appels répétés à la « vigilance ». Tel était le quotidien des Bruxellois il y a peu.
Aujourd’hui, le métro roule à nouveau, les écoles accueillent les enfants, la vie culturelle reprend lentement son cours et « Les plaisirs d’hiver » sont inaugurés en grande pompe par le gratin politique local.
Néanmoins, les militaires sont toujours dans la rue et la présence policière reste massive.
Derrière cet embrouillamini, l’Ocam, organisme opaque chargé d’évaluer la « menace terroriste », qui a soudainement décrété que l’alerte était rétrogradée du niveau 4 à 3. Sans que l’on comprenne vraiment ce qui aurait changé en 24 heures, du mercredi 25 au jeudi 26 novembre !
Ce tohu-bohu généralisé prêterait à sourire ou à disserter sur l’éternel « surréalisme belge », sauf que…
Sauf que le tumulte sécuritaire généré par les attentats de Paris débouche concrètement sur la mise en place de nouveaux instruments (juridiques, notamment) destinés à renforcer la machine coercitive étatique au détriment de la vie démocratique.
En témoignent les mesures prises par le gouvernement pour « lutter contre le terrorisme » (voir ci-dessous), et qui illustrent parfaitement une dérive alarmante.
Voilà donc un exécutif fédéral qui prend appui sur des « experts » pour charger sabre au clair en marginalisant le parlement ; les députés ayant juste le droit à quelques interpellations mesurées, afin de ne pas mettre en péril « l’unité nationale ».
Et à côté de décisions viriles, la coalition gouvernementale NVA-MR s’évertue à créer un climat d’angoisse parmi la population, propice à l’asphyxie de tout esprit critique ou de toute velléité de rébellion intellectuelle.
En ces temps de crise profonde, dans une période où l’austérité reste l’alpha et l’oméga des politiques des gouvernants, l’occasion était belle de neutraliser la « riposte syndicale » (voir l’imbroglio autour des actions régionales planifiées par les syndicats), au demeurant déjà bien timide.
Inquiétante également, la limitation –de facto- de libertés constitutionnelles fondamentales comme la liberté d’expression au travers de manifestations publiques. Ainsi, les actions de rue prévues à l’occasion du sommet COP21 se voient purement et simplement interdites, à Bruxelles comme à Ostende !
L’ombre de « l’Etat fort » plane sur ce pays et il faut bien constater que la gauche peine à prendre toute la mesure de cette menace !
Ce n’est pourtant pas le moment d’adopter un « profil bas ».
Au contraire, l’urgence commanderait de porter les mobilisations pour d’autres choix de société au niveau supérieur.
A quand un "Ocam" du mouvement ouvrier ?
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Les 18 mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le terrorisme
- Effort budgétaire additionnel - amendement au Budget 2016: 400 millions d'euros pour sécurité et la lutte contre le terrorisme (en complément des 200 millions d'investissements déjà réalisés en 2015, 40 millions prévus pour la sûreté de l'Etat et des 100 millions supplémentaires libérés pour la Défense).
- Renforcement des contrôles policiers aux frontières.
- Déploiement de 520 militaires pour renforcer la sécurité.
- Révision du code d'instruction criminelle - Méthodes particulières de recherche. Nouvelles technologies pour les services de renseignement (empreintes vocales, élargissement écoutes téléphoniques notamment trafic d'armes).
- Révision de la Constitution - garde à vue de 72 heures pour les actes de terrorisme. Modification de l'article 12 de la Constitution. Aujourd'hui 24h, après révision 72h.
- Perquisitions 24h sur 24h pour les infractions terroristes - modification de la loi. Fin de l'exception interdisant les perquisitions entre 21h et 5h du matin.
- Foreign fighters - privation de liberté. Principe: prison lors du retour en Belgique.
- Personnes fichées - bracelet électronique. Bracelet électronique pour les personnes fichées par les services d'analyse de la menace: une procédure contradictoire sera instaurée en vue d'imposer le port du bracelet électronique.
- PNR belge - enregistrement des données de tous les passagers dans les transports. Sans attendre le projet européen, la Belgique appliquera le contrôle systématique de l'enregistrement de tous les passagers dans les transports (avions et trains à grande vitesse).
- Exclusion des prédicateurs de haine. Screening de tous les prédicateurs en vue d'assigner à résidence, de priver de liberté ou d'expulser ceux qui prêchent la haine.
- Démantèlement des lieux de culte non reconnus qui diffusent le djihadisme.
- Fin de l'anonymat pour les cartes pré-payées.
- Plan Molenbeek - prévention et répression.
- Renforcement du screening pour l'accès aux emplois sensibles.
- Extension du réseau de caméras de reconnaissance des plaques minéralogiques.
- Fermeture des sites internet prêchant la haine.
- Evaluation en vue d'une adaptation des législations en lien avec l'état d'urgence. Possibilité de mesures temporaires et exceptionnelles garantissant la sécurité publique.
- Participation sur la scène internationale à la lutte contre Daesch. Frégate Léopold I: mission d'escorte du porte-avions français "Charles de Gaulle". Frappes aériennes en rotation avec les Pays-Bas.
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22 novembre 2015
La façade s'écroule
BRUXELLES EN ETAT DE SIEGE, STOP OU ENCORE ? Ils ont joué les Rambo ces deux derniers jours, ils vont devoir maintenant atterrir ! Et nous expliquer pourquoi la situation serait différente demain (ou mardi, ou mercredi, ou...) et autoriserait soudainement la remise en circulation du métro, l'ouverture des commerces précipitamment fermés ou une reprise des occupations habituelles de tout un chacun !! Après avoir tout mis en oeuvre pour inquiéter la population, bruxelloise notamment, le temps d'un week-end, ils vont s'employer à "rassurer" !!! Dame, la FEB et de puissants intérêts veillent. Les travailleurs doivent donc pouvoir prendre le train pour aller au turbin et/ou se précipiter dans le métro pour aller au boulot. L'ordre économique des choses doit reprendre ses prérogatives, la machine productiviste doit tourner. Paralyser une ville quelques jours pour lutter contre le terrorisme n'a en réalité pas beaucoup de sens car la menace terroriste est une menace permanente. Des attentats peuvent survenir n'importe où n'importe quand, comme l'ont démontré les tragiques événements du 7 janvier ou du 13 novembre à Paris, que ces grands stratèges n'avaient pas anticipés ! Si l'on suit la logique mise en oeuvre ces dernières heures, il faudrait donc empêcher les transports collectifs de rouler 365 jours sur 365, boucler les magasins 365 jours sur 365, fermer les écoles 365 jours sur 365, annuler les rencontres sportives 365 jours sur 365, empêcher toute activité culturelle 365 jours sur 365, demander à la population de se terrer 365 jours sur 365. Impensable et impraticable. Alors pourquoi ce chambardement autoritaire temporaire si ce n'est pour entretenir un climat de peur et accentuer un état de sidération favorisant le déploiement de mesures sécuritaires liberticides...
SCHOOLBUSTER. Si des écoles doivent fermer ce lundi -ne parlons pas encore du reste de la semaine !- ce sera uniquement à Bruxelles. C’est Joëlle (Milquet) qui vient de le préciser. Et Joëlle sait de quoi elle parle, car elle comprend tout, voit tout, connaît tout. Evidemment quelques esprits chagrins se demanderont pourquoi Bruxelles et pourquoi pas Liège, Mons, Namur ou Charleroi (pour rester dans le cadre de la Communauté Française) ? Seul un expert es ésotérisme pourrait répondre à ce type d’interrogation, tant les mystères de la « lutte contre le terrorisme » sont impénétrables…
IMBROGLIO SYNDICAL. Dans le cadre de la contestation de la politique gouvernementale, des actions étaient planifiées ce lundi 23 novembre à Namur, Mons, La Louvière et Charleroi. Les attentats de Paris sont venus perturber les projets initialement prévus ; des informations contradictoires ont circulé, jusque l’éventualité d’une annulation pure et simple de tout mouvement. Finalement, il n’y aura pas de concentrations de militants, ni manifestations, ni blocages de zonings mais des grèves pourront néanmoins être organisées dans certaines entreprises. Le climat actuel d’état d’exception entretenu par le gouvernement ne facilite guère la mobilisation syndicale, déjà chaotique et aux perspectives nébuleuses. En 2014, nous avions organisé une manifestation nationale, des grèves régionales et une grève générale nationale, du mois d’octobre au mois de décembre… avant une fatale interruption décrétée par le sommet pour «donner une chance à la concertation » ! Cette année, nous voici donc invités à ronger notre frein et à nous contenter d’actions plus light. Il ne nous restera bientôt plus qu’à observer une minute de silence ! Pendant ce temps, la droite ne met pas ses mesures austéritaires au congélateur et les 400 millions € supplémentaires destinés à renforcer le « sécuritaire » finiront par être payés par les travailleurs ! Combien de temps cette mauvaise comédie va-t-elle durer ? Il est craindre que la spirale régressive s’amplifie jusqu’aux élections législatives de 2019. Sans qu’un avenir post-électoral radieux ne soit pour autant garanti…
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