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06 mai 2019

La campagne en folie (11)

 

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Charles Michel ne revendique plus le poste de premier ministre ! Sa priorité est maintenant la «constitution d'une majorité politique»... Traduction : sa priorité est que le MR reste au pouvoir. A n'importe quel prix. Même avec un premier ministre issu de la N-VA, un poste que désormais ce parti réclame.

Petite inquiétude toutefois pour le fils de Louis : il n'est pas certain que le corps électoral souhaite la reconduction d'une coalition des droites ! Réponse dans moins de trois semaines. Et d'ici cette échéance, gageons que les libéraux sortiront de leur sac à malices de nouvelles promesses électorales mirobolantes et des dénonciations tonitruantes du «tsunami fiscal porté par les partis de gauche» !

 

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Les responsables d'Ecolo se répandent actuellement dans la presse pour mettre en avant trois de leurs priorités : un crédit d'impôt pour les salariés qui gagnent moins de 2500 €/mois, des prêts à un taux d'intérêt de zéro %  pour la rénovation des maisons et une réduction de la TVA sur les produits bio !

Des centaines de milliers de personnes sont privées d'emploi, 15 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et celles et ceux qui sont juste au dessus de ce seuil connaissent aussi des fins de mois compliquées, la TVA sur des biens de première nécessité comme l'électricité est à 21 %, les indispensables services publics connaissent une inquiétante panne d'investissements, de plus en plus de personnes sont surendettées et la vie est difficile pour beaucoup, mais les écologistes préfèrent mettre l'accent sur des mesures libéralo-compatibles !

Il faut dire ce qui est, sans tourner autour du pot de marmelade de la campagne électorale, et sans euphémisation du discours : Ecolo n'a pas de véritables mesures alternatives à proposer parce qu'Ecolo place son action dans le cadre du capitalisme ! Et parce qu'il s'accommode parfaitement de ce système, il n'a(ura) aucune difficulté à s'accommoder d'alliances post-électorales avec la droite (tout comme le PS, par ailleurs...).

Car ce qui est le plus préoccupant, finalement, au delà de telle ou telle mesure à contre sens défendue aujourd'hui, c'est que demain il pourrait s'asseoir autour d'une table de négociation, qui avec le MR, qui avec le Cdh, qui avec l'Open-VLD, qui avec le CD&V. Et peut-être pire encore, malgré ses dénégations à la Charles Michel (la... N-VA !) !

Impensable ? Avec qui gouverne-t-il la capitale de la Wallonie (Namur), pour ne prendre qu'un exemple...

 

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Le 26 mai, ce sont aussi les élections européennes. En Belgique, et partout dans l'UE.

FI manon.jpgEn France, 33 listes ont été officialisées ! Et le tirage au sort a attribué le numéro 1 à... La France Insoumise ! Peut-être un signe. Néanmoins, ce sera extrêmement difficile. Car le grand vainqueur de ce scrutin chez nos voisins d'Outre Quiévrain sera probablement... le parti de l'abstention !

La faiblesse de la participation à ce type d'élection organisée dans l'Hexagone est, en effet, traditionnelle. Et la crise de la représentation politique, notamment illustrée par le mouvement des Gilets Jaunes, risque d'aggraver encore cette tendance lourde.

Ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour des mouvements et partis réputés «à gauche» car c'est généralement l'électorat populaire qui rechigne à se déplacer, alors que la droite mobilise mieux ses partisans.

On pourrait donc se retrouver avec le RN et LREM au coude-à-coude, entre 20 et 25 % des votes exprimés ! Un paradoxe, au moment où Macron est le plus impopulaire des présidents de la Vème République après deux ans de règne !

Il reste trois petites semaines aux «Insoumis» pour tenter d'inverser ce cours des choses.

Les infos sur leur campagne, c'est par ici :

 

https://lafranceinsoumise.fr/

 

 

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02 mai 2019

La campagne en folie (10)

Elections 2019 urnes.jpg

 

Le propre d'une campagne électorale est la surenchère de promesses par les différents partis politiques qui sollicitent les suffrages de l'électorat. En particulier ceux qui exercent des «responsabilités» depuis très longtemps et qui annoncent sans aucun complexe qu'ils feront mieux demain ce qu'ils n'ont jamais réalisé depuis des décennies !

La droite ne détient pas le monopole de cette funeste tradition. Le PS la concurrence sur ce terrain avec beaucoup d'aplomb.

Ainsi, il prétend défendre aujourd'hui un programme marqué «à gauche», annonce qu'il imposera (enfin !) un impôt sur la fortune, qu'il relèvera le salaire minimum à 14 € de l'heure (une revendication de la FGTB), qu'il fera redescendre le taux de la TVA sur l'électricité à 6 % (au lieu de 21 % ! ), qu'il n'acceptera plus des pensions inférieures à 1.500 €/net et qu'il rétablira l'âge légal de la retraite à 65 ans !

Mais problème : l'histoire démontre que lui aussi n'aligne jamais ses actes sur ses paroles ! Pourquoi cela changerait-il donc demain ?

Rappel. Au cours des 40 années dernières années, le PS a participé  -au niveau fédéral seul-  à 18 gouvernements (sur 25 !), tous de coalition avec divers partis de droite ! Il est resté «au pouvoir» de manière ininterrompue de 1988 à 2014, soit près de 26 ans !

Durant tout ce temps, de très nombreuses «contre-réformes», destinées à démanteler bon nombre d’acquis et de conquis du «mouvement ouvrier», ont fermement été mises en chantier : «Plan global», manipulation du système d’indexation des salaires («Index-santé»), loi sur la compétitivité de 1996 (visant à établir une norme salariale préventive), «Pacte des générations», privatisations, traque des chômeurs, expulsions de réfugiés, ratification des traités libéraux européens… Rien que du lourd, du très lourd !

Avec à la clé un bilan (anti-)social (et anti-)humain édifiant : maintien d'un chômage de masse (vieille tumeur capitaliste), inégalités et pauvreté persistantes, prolifération d'exclusions de toute nature, aggravation dramatique de l’état de notre environnement.

Par contre, la Belgique est devenue un paradis fiscal pour les riches, les grandes entreprises ne paient pratiquement plus aucun impôt, la fuite des capitaux et la fraude fiscale ont atteint des records, et les «intérêts notionnels» furent même applaudis par le capital international dans les travées de Davos.

Certes, le gouvernement des droites (N-VA/MR), a aggravé sans hésitation cette situation. Mais finalement, il a suffi pour Charles Michel de continuer à creuser un sillon déjà tracé en bonne entente avec son ex-partenaire, devenu adversaire le temps d'une législature !

Ce bilan peu sexy n’empêche cependant pas le PS de continuer à vitupérer toutes celles et tous ceux qui le critiquent, au nom du progrès social et de la défense des plus belles conquêtes des générations précédentes, qui ont tant lutté pour gagner un peu de bien-être pour le plus grand nombre !

Culotté... Mais où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir...

A quelques semaines du 26 mai, ne perdons donc pas de vue cette réalité : le PS n'a pas seulement affaibli la gauche pendant toute une période historique, il l'a discréditée !


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DOCUMENT



PTB HLP.jpgA l'initiative du journaliste Hugues Le Paige, plusieurs «personnalités», parmi lesquelles Carine Russo, recommandent un vote PTB, considéré comme «le vote utile pour toute la gauche».

Leur appel a été publié ce mardi 30 avril dans le quotidien « La Meuse ». Le voici :

«Depuis la Deuxième Guerre mondiale, jamais le pays n’aura été gouverné par une droite aussi radicale et arrogante. Une droite ultralibérale au service déclaré du patronat qui a combattu les chômeurs, s’en est prise aux droits sociaux et aux services publics, a mené une politique indigne sur la question migratoire et a refusé d’adopter les mesures d’urgence pour faire face à la menace climatique et à la dégradation écologique. Ce bilan résume à lui seul l’enjeu des scrutins du 26 mai prochain.PTB CR.jpg

Il est nécessaire à la fois de barrer la route à la droite libérale et d’empêcher que, comme dans le passé, des coalitions hétéroclites finissent par appliquer l’essentiel de son programme. Il faut s’opposer aux traités européens – acceptés par tous les autres partis- qui imposent les politiques d’austérité. L’enjeu est de modifier les rapports de force et dessiner les contours d’une alternative politique basée sur l’exigence sociale et l’urgence écologique. Sur ce dernier chapitre, il est essentiel que la gauche radicale défende une transition écologique qui se réalise dans la justice sociale.

Ces derniers mois, des femmes et des hommes de plus en plus nombreux, ici et ailleurs en Europe, ont manifesté avec force et par des voies diverses la nécessité de cette alternative. Les mots « égalité » et « justice » sont revenus au centre du débat politique. Avec l’action des Gilets Jaunes, la solidarité a pris un nouveau visage. Le front commun syndical a pleinement réussi la grève générale. Les femmes mènent un combat exemplaire pour leurs droits et pour une société enfin plus digne. Les jeunes dénoncent avec une vigueur sans pareil le système qui nous a conduits au désastre écologique. Ces mobilisations manifestent une forte volonté de changement que nous devons aussi traduire dans les urnes.

Nous, citoyen.ne.s, organisé.e.s ou non, militant.es associatifs, syndicaux, politiques, enseignants, intellectuels, artistes et créateurs.trices sommes convaincus que seul.e.s des élu. e. s nombreux/ses de la gauche radicale peuvent porter ce combat et ces exigences. C’est pourquoi nous appelons à voter en faveur des candidat.e.s du PTB aux différents scrutins du 26 mai prochain. Nous ne partageons pas tous les points du programme du PTB, mais dans le contexte actuel, seul un vote PTB nous apparaît comme le vote utile à toute la gauche. Nous partageons la volonté de la FGTB wallonne de voir se constituer une majorité progressiste si elle s’avère possible. Mais force est de constater que le PS nous a habitués à mener des campagnes électorales à gauche et à appliquer ensuite des politiques sociale-libérales. Tandis qu’Ecolo semble ne plus vouloir se situer sur cet axe gauche/droite. Et de toute manière, rien ne sera possible sans un pôle de gauche radical renforcé.

L’arrivée d’élu.e.s PTB en 2014 a été bénéfique pour l’ensemble de la gauche. Dans les institutions, ils/elles ont joué un rôle important : relais des luttes sociales et écologiques, critique sévère de la politique gouvernementale, propositions alternatives et pressions sur la gauche traditionnelle qui doit désormais rendre des comptes. Les avancées spectaculaires du PTB lors des dernières élections communales doivent confirmer ce rôle au plan local. Certes, nous aurions souhaité que cela se traduise par des participations à des majorités communales. Mais sans épiloguer sur les responsabilités des uns et des autres, force est de constater que les temps n’étaient pas encore venus.

Les élections du 26 mai doivent donner plus de force à la gauche radicale. C’est vital pour la construction d’une force politique autonome, c’est vital pour la gauche dans son ensemble qui y puisera plus de vigueur, c’est aussi vital pour la démocratie que d’offrir une alternative à ceux qui, rebutés par les dérives de la politique politicienne, se réfugient dans l’abstention et le rejet de tout projet collectif.

Les enjeux sont multiples au niveau fédéral et régional, mais aussi européen où chaque élu .e de la gauche radicale sera un barrage supplémentaire à l’offensive des forces nationalistes, ultralibérales et d’extrême droite. Ce choix nous semble crucial à un moment où jamais, depuis le XIXe siècle, le capitalisme n’a été aussi prédateur et où la multiplication des crises sociales, économiques, écologiques et politiques menace nos espérances démocratiques et l’existence même des générations futures».

 

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DANS L'UE

 

L'INSOUMISSION

AU CAPITALISME

SOUS TOUTES SES FORMES !

 

 

 

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01 mai 2019

Le 26 mai, je vote PTB !

 

austérité.jpgDepuis la fin de la période d'expansion économique de l'après guerre, au milieu des années 70 du siècle dernier, l'austérité et la régression sociale sont devenues le quotidien des peuples.

Depuis la victoire de Ronald Reagan aux Etats-Unis et l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Grande Bretagne, avec le déferlement de la vague «néo-libérale» au tournant des années 80, l'offensive du capital contre le travail n'a cessé de s'amplifier.

La Belgique n'y a pas échappé. Depuis 40 ans, tous les gouvernements qui se sont succédé, tous les niveaux de pouvoir, toutes les majorités -quelles que soient leur composition-, ont repris en long et en large les mêmes recettes austères : blocage des revenus du plus grand nombre au nom de la course à la «compétitivité» ; déséquilibre organisé du système fiscal ; flexibilité sans cesse accrue du travail ; déréglementation et privatisations ; désagrégation des protections sociales; inertie coupable face aux restructurations d'entreprises massives et à la transformation de l'emploi en «variable d'ajustement»...

Avec les mêmes conséquences directes : déstructuration du tissu économique, chômage de masse, croissance des inégalités, pauvreté persistante.

Avec les mêmes dégâts collatéraux, en termes de recul des libertés démocratiques et de perte de souveraineté populaire.

Et sans la moindre remise en cause de notre modèle de production et d'échange, dévastateur pour nos écosystèmes, et menaçant pour l'avenir des êtres vivants de notre planète !

Tous les partis traditionnels portent une lourde responsabilité dans cette inquiétante trajectoire sur les plans social et environnemental. Les trois familles historiques, bien sûr : «socialistes», «chrétiennes» et «libérales». Mais aussi les «écologistes», rapidement fascinés par l'exercice du pouvoir et régulièrement en phase avec leurs adversaires/partenaires, qui ont métamorphosé l'«autre manière de faire la politique» en une autre manière de s'accommoder du capitalisme et de la doxa (néo-)libérale !

Il n'est pas fortuit que tous sont acquis à la construction d'une Union européenne où «la concurrence est libre et non faussée». Ils n'ont d'ailleurs pas contesté les «traités» qui figent dans le marbre étoilé les orientations libérales. Maintenant encore, aucune de ces formations ne revendique la sortie de ces traités qui constituent pourtant un obstacle à la mise en œuvre de toute réelle politique alternative !

A moins d'un mois de la triple élection du 26 mai se pose donc à nouveau, et avec acuité, la question du choix d'une voie radicalement différente.

Bref, l'audace ou l'enlisement !

Les grandes mobilisations de la jeunesse «contre le réchauffement climatique» ont popularisé la notion d'«urgence». Le temps presse, en effet ! Une rupture est nécessaire, un changement de cap est indispensable : en faveur d'une autre PG climat.jpgpolitique économique et sociale, en faveur d'une autre politique sociétale, en faveur d'une autre politique environnementale, en faveur d'autres choix démocratiques.

Inutile de tourner autour du chaudron électoral : c'est impensable avec les mêmes partis dans le cadre des mêmes configurations politiques ; c'est illusoire avec les mêmes combinaisons politiciennes «droite/gauche-gauche/droite» et la même vieille «politique de collaboration de classe» ; c'est irréaliste en continuant à respecter religieusement le capitalisme !

Dès lors, que faire dans 26 jours ?

Pour ce qui me concerne, il est exclu que je vote pour le PS ou Ecolo qui, dès le lendemain de l'élection, en fonction des résultats, n'hésiteront pas à discuter, avec des représentants de la droite, la constitution de majorités aux différents niveaux de pouvoir...

Il reste donc le PTB !

Certes, je reste critique vis-à-vis du parti de Raoul Hedebouw, un parti pour lequel je n'ai pas de connivence idéologique particulière, lui qui est issu d'une tradition maoïste qui n'est pas la mienne, et lui qui reste parfois ambigu concernant l'histoire du XXème siècle. Néanmoins, il a évolué et on ne peut amalgamer la formation qui était dirigée hier par le stalinien revendiqué Ludo Martens et la formation présidée aujourd'hui par Peter Mertens.

Certes, le fonctionnement de ce parti est toujours caractérisé par une certaine opacité, et les quelques dérapages récents en matière de casting interpellent, même si des «erreurs de jeunesse» sont inévitables à ce niveau et à ce stade.

Certes, ce parti s'accroche au «belgicanisme», sous-estime l'existence d'une «question nationale» et ignore le principe fondamentalement démocratique du «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».

Certes, ce parti demeure focalisé sur sa seule construction et ne recule pas devant des manœuvres pour le moins discutables. En 2014, une «Gauche d'Ouverture» (GO), rassemblant des militant(e)s de différents horizons, avait activement soutenu la campagne du PTB -plus, elle y avait été associée !-, contribuant notamment à l'élection d'un député dans le Hainaut. Mais au lendemain du scrutin, les amis de Marco Van Hees ont vite tourné la page et cette initiative -qui aurait pu connaître des développements intéressants!- est restée sans suite. Toutefois, il faut être juste : de son côté, la GO -trop hétéroclite ?- fut incapable de s'organiser pour pérenniser son existence, facilitant ainsi sa propre disparition !

Certes, ses alliances au niveau international restent déterminées par la «priorité aux communistes». Ainsi, le PTB aurait pu se rapprocher plus nettement de la France Insoumise qui, avec Podemos (Espagne), le Bloco (Portugal) et trois formations de la gauche radicale nordique, a construit le mouvement européen « Maintenant le peuple ». Une indécision que je regrette et qui n'est sans doute pas étrangère à sa proximité affichée avec le PCF.

 

maintenant le peuple.jpg

 

Mais ces réserves ne doivent pas cacher ce qui différencie le PTB d'avec la «gauche» engluée dans la gestion des intérêts du capital.

Le PTB continue à se positionner sur le terrain de l'anticapitalisme. Un exemple : dans le débat sur la «crise du réchauffement climatique », il est le seul (1) à expliquer que la perspective d'un «capitalisme vert» est un leurre et qu'une rupture avec ce système est indispensable. Ce qui a aussi des conséquences concrètes immédiates : ainsi, le PTB n'oppose pas le social et l'environnemental, et il refuse -entre autre- toute « taxation verte » (les fameuses « taxes carbone » et autres « écotaxes ») qui pénaliserait injustement la population, préconisant à juste titre de faire payer les véritables responsables, en premier lieu les multinationales et les grandes entreprises...

Il faut d'ailleurs souligner que le programme du PTB est un programme très consistant, sur le plan qualitatif et... quantitatif (une «brique» de près de 250 pages !). Je ne partage pas nécessairement toutes les analyses et toutes les mesures énumérées dans ce long document, mais j'ai finalement très peu de divergences sur l'essentiel.

PTB RH.jpgLe PTB est un parti combatif, présent dans toutes les luttes, et ses députés sont de précieux relais de celles-ci dans les enceintes parlementaires. Par ailleurs, durant toute la législature, et souvent seuls contre tous, ils ont combattu pied à pied la politique gouvernementale dans ses différents aspects, et ils ont fait entendre pendant 5 ans une voix radicalement discordante dans les institutions.

Enfin, sur la problématique européenne, à mes yeux décisive, le PTB est également le seul à se montrer tranchant et à annoncer clairement la couleur : il faut briser les traités d'austérité européens !

Un dernier point. La FGTB souhaite un «rassemblement des gauches», probablement difficile à matérialiser au niveau fédéral mais sans doute possible en Wallonie. En théorie tout au moins. Car dans la pratique, l'absurde posture du «ni... ni...» d'Ecolo, les exclusives répétées de sa direction (2), la frilosité du PS concernant un tel débouché, les incompatibilités programmatiques des uns et des autres, rendent peu vraisemblable la concrétisation de ce scénario !

Il sera difficile d'avancer dans cette voie sans une modification du rapport des forces et sans une gauche radicale qui devienne incontournable !

Une raison supplémentaire de voter massivement pour le PTB. Une multiplication par 4 ou par 5 du nombre de ses députés représenterait déjà un pas en avant appréciable dans cette longue marche.

Dès lors, sans hésitation, le 26 mai, je voterai PTB !

 

PTB programme.jpg



  1.  Lorsque j'écris qu'il est «le seul», je parle uniquement des partis politiques qui disposent d'une force de frappe et d'une représentativité large, y compris au niveau parlementaire. Je ne parle pas des petits groupes d'extrême-gauche qui revendiquent un plus grand « révolutionnarisme » mais qui pèsent très peu dans la vie politique à cause de leur réalité marginale. On peut le regretter, mais c'est un fait !

  2.  Jean-Marc Nollet a répété que cela n'irait pas, ni avec la N-VA, ni avec le PTB. Et de fanfaronner, lors d'un débat avec... Bart De Wever: «je suis vacciné contre le communisme» ! Voir : https://www.lecho.be/dossiers/elections-2019/les-13-phrases-a-retenir-du-debat-de-wever-nollet/10113431.html

 

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25 avril 2019

La campagne en folie (9)

 

Elections 2019 urnes.jpg

 

Jan Jambon répète à tout qui veut l'entendre que son parti est candidat à tous les niveaux de pouvoir, et il revendique clairement le poste de premier ministre au Fédéral.

Problème, dans l'état actuel des choses, rien ne garantit que le gouvernement sortant -et sorti avant la fin de la législature de par la volonté du plus puissant parti de Flandre !- puisse être reconduit, arithmétique électorale oblige.

Il faudra donc éventuellement chercher d'autres partenaires et le nationaliste indique que la N-VA n'a aucune exclusive, excepté contre les partis «extrémistes» (lisez VB et PTB !). Contrairement à ce que déclarait De Wever, il y a quelques semaines encore, des discussions avec le PS et Ecolo sont donc maintenant envisageables, à condition qu'ils renoncent à certains éléments de leur programme !

Une exigence qui est de bonne guerre pré-électorale. Mais au lendemain du scrutin, en fonction des nouveaux rapports de force, tout sera à nouveau possible, même des alliances réputées « contre-nature ».

Il est vrai qu'aucun de ces partis ne souhaite sortir du cadre du capitalisme, ni de l'UE et ses traités mortifères pour le social et l'environnemental. Dès lors, à partir du moment où la doxa libérale est plus ou moins intériorisée par les uns et les autres, un prochain accord de gouvernement n'a plus rien d'extravagant.

Aux électeurs et électrices de voter en conséquence afin que ce scénario soit très compliqué à concrétiser...

 

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Le MR, en difficulté, sort à nouveau la grosse artillerie pré-électorale des bobards. Après avoir annoncé, en 2014, qu'il ne gouvernerait jamais avec la N-VA , et après avoir omis de dire qu'il remettrait en question l'âge légal de la retraite et le système d'indexation, Charles Michel déclare aujourd'hui qu'il veut augmenter le salaire net des travailleurs de 1.000 €/an et il s'engage à créer... 250.000 nouveaux emplois !

Il nous annoncera sans doute aussi dans les prochains jours que les impôts seront supprimés, que tout le monde pourra dorénavant boire du champagne et manger du caviar chaque jour, et même que le Sporting d'Anderlecht retrouvera sa gloire footballistique d'antan dès 2020 !

La saison deux de Super-Menteur s'annonce passionnante...

 

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Alors qu'il reste 31 jours avant la triple élection de mai 2019, le scrutin communal d'octobre 2018 n'est pas encore définitivement clos.

Le gouverneur du Luxembourg vient en effet d'annoncer qu'il invalidait le résultat de Neufchâteau.

En cause, évidemment, l'inculpation du bourgmestre Dimitri Fourny et de quatre membres de sa famille, poursuivis «pour faux en écriture, abus de confiance, avec la circonstance d'abus de faiblesse d'une personne en situation de vulnérabilité, et participation à association de malfaiteurs».

Décidément, depuis pas mal d'années, entre les déboires judiciaires de Joelle Milquet, les initiatives intempestives de son (ex-)président Benoït Lutgen, le coup de gueule de Francis Delpérée, les turpitudes de celui qui fut son chef de groupe au Parlement wallon et les mauvais sondages persistants, le CDH ne sait plus à quel saint se vouer !

Mauvais karma ?

 

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Laurette Onkelinx ne se représentera pas. Elle a pris soin, avant de partir à la «retraite politique», d'accorder quelques entretiens à la presse.

Retenons qu'elle affirme que le PS ne pourra gouverner avec la N-VA car leurs programmes sont «incompatibles». Un type de discours déjà tenu par les libéraux il y a cinq ans, avec la suite que l'on connaît ! Mais peut-être le PS est-il plus ferme que le MR ?

En tout cas, ces deux formations pourraient se retrouver. Car Dame Laurette indique également qu'il «vaut mieux être dans la majorité» ! Et d'ajouter : «si les partis du centre et certains de droite le veulent, ensemble, on peut contourner la N-VA, ce qui est important pour la défense des francophones et un autre modèle socio-économique».

Un autre modèle socio-économique, «ensemble» avec les amis de Charles Michel ? Hum...

Mais ces propos ont au moins le mérite d'être clairs : le PS est prêt, une fois de plus, à négocier de futures majorités gouvernementales avec la droite !

Pour celles et ceux qui en doutaient, une confirmation utile.

Et surtout, pour celles et ceux qui ne veulent plus de cette droite «aux affaires», une raison supplémentaire de ne pas voter pour le parti d'Elio Di Rupo qui lui remettra le pied à l'étrier !









 



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24 avril 2019

La campagne en folie (8)

 

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Qui dit campagne électorale, dit sondages ! Et donc des chiffres, encore des chiffres, toujours des chiffres. Commentés ad nauseam par les journalistes, les experts proclamés et les responsables politiques peu ou prou enthousiastes, suivant les résultats crédités à leur parti.

Ci-dessous, les projections en sièges réalisés par le politologue Pascal Delwit (ULB), à partir du sondage réalisé pour la RTBF, la VRT et la Libre qui vient d'être rendu public.

 

 

Parlement Fédéral

delwit fédéral.jpg

 

Parlement Région wallonne

Delwit Wallonie.jpg

 

Parlement Région flamande

Delwit Flandre.jpg

 

Parlement européen - Collège francophone

Delwit PE.jpg

 

C'est clair : la coalition fédérale sortante («Suédoise») perd sa majorité parlementaire, les partis au pouvoir sont sanctionnés, le PS ne profite pas de ce recul tandis que le SPA confirme ses difficultés, et les grands bénéficiaires sont ECOLO et Groen d'abord, et ensuite le PTB-PVDA. Ce qui, finalement, confirme les résultats des dernières élections communales.

Mais nous sommes le 24 avril, pas le 26 mai ! Et Il reste par conséquent du chemin à parcourir avant le dénouement des urnes...

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06 avril 2019

La campagne en folie (7)

 

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J'avoue que je suis fatigué (l'âge, sans doute!) d'entendre des « amis progressistes » persister à considérer utile voire nécessaire un vote pour le PS ou pour Ecolo !

Bon sang, la lucidité n'est tout de même pas prohibée, que je sache !

Ces partis collaborent depuis des décennies avec la droite, à tous les niveaux de pouvoir : fédéral, entités fédérées (régions et communautés), provinces et communes.

Et dès le lendemain du 26 mai, ils n'auront pas la moindre réticence à s'asseoir autour d'une table avec le MR, et/ou l'Open-Vld, et/ou le CD&V, et/ou le Cdh, et/ou Défi, pour négocier la constitution de nouvelles majorités !

On ne peut même pas exclure qu'ils prennent langue avec la N-VA malgré leurs dénégations actuelles, campagne électorale oblige...

Bien sûr, nous connaissons l'éternelle rengaine qui érige la « conquête du pouvoir » en fin en soi et qui exhorte les formations politiques à « plonger les deux mains dans le cambouis », sans rechigner !

Mais il serait temps d'en finir avec ces pratiques politiciennes et cette inépuisable lutte des places !

A quand un bilan de ces participations gouvernementales (toujours justifiées par « le réalisme »), de la part de cette « gauche » qui s'affirme « responsable » ?

Evidemment, le tableau est tellement édifiant, que d'aucuns préfèrent jouer la carte de la diversion ou miser sur une amnésie collective !

Pourtant les faits sont têtus et leur inventaire est accablant :

 

> Des décennies d'austérité ont accru les inégalités et enfoncé dans la pauvreté un nombre de plus en plus grand de personnes !

> La persistance d'un chômage de masse et d'une exclusion bien peu « sociale » !

> Le blocage des salaires !

> Un transfert permanent des richesses produites (par les salariés!) du travail vers le capital !

> La destruction du secteur public et les privatisations à répétition !

> Le détricotage de la « Sécu », au détriment des plus faibles et des malades !

> Une fiscalité sans cesse plus injuste, qui ménage riches, grandes entreprises et multinationales ! Et une complaisance décomplexée envers la fraude et la fuite des capitaux !

> Des tripatouillages et des arrangements entre « petits amis » !

> La répression des migrants !

> Les dérives « anti-démocratiques » !

> Un « atlantisme » forcené symbolisé par la présence du siège de l'OTAN sur notre territoire !

> La participation aux guerres impériales !

> Un « euro-libéralisme » béat garantissant à la Belgique sa place de « bon élève » dans la construction d'une UE dirigée contre les peuples !

> La ratification des traités européens valorisant la «concurrence libre et non faussée », à la grande satisfaction des possédants !

> Un coupable laisser-aller en matière écologique qui nous a conduit dans la terrible impasse actuelle, obligeant maintenant les jeunes générations à se mobiliser pour tenter de limiter les dégâts et de sauvegarder un futur viable !

 

Prétendre changer la société et transformer le monde, en continuant à travailler de concert avec les relais politiques de l'oligarchie financière, est par conséquent complètement irrationnel !

Sortir des impasses actuelles passe par un changement de cap radical !

Et sur le plan institutionnel, cela signifie qu'il ne suffit pas de refuser ses suffrages aux partis de droite (et d'extrême-droite), cela signifie également qu'il faut cesser de soutenir des partis qui construiront des alliances post-électorales avec ces défenseurs revendiqués du capitalisme !

Le choix politique du 26 mai sera donc aussi un choix entre un minimum de cohérence intellectuelle et une incohérence stratégique totale torpillant à coup sûr la moindre perspective d'une alternative...

 

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29 mars 2019

La campagne en folie (6)

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La proposition visant à modifier la Constitution pour permettre l'adoption d'une «Loi climat» n'a pas obtenu la majorité des 2/3 requise. Les partis de la droite flamande -qui constituent le centre de gravité politique de l'Etat Belgique !- ont ignoré la volonté populaire.

On peut comprendre le caractère symbolique de cette initiative parlementaire pour un mouvement qui s'est déployé avec force dans les rues du pays ces dernières semaines.

Toutefois, il faut souligner que la «Loi climat» n'est pas la réponse au défi climatique ! Un texte -au demeurant discutable car insuffisant dans les objectifs fixés- ne peut enrayer la sombre trajectoire de l'humanité. Ce qui est indispensable et extrêmement urgent, ce sont des mesures très fortes et très rapides, des décisions fermes et concrètes. Ce qui est essentiel, par delà des belles intentions exprimées, c'est une volonté politique en actes, porteuse d'un changement de cap radical ! Dans le très court terme...

 

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Au delà, on ne pourra faire l'économie d'une rupture structurelle avec un mode de production et d'échange obnubilé par la croissance du profit et des richesses, accaparées par une minorité.

En clair : il faut reprendre et élargir le combat engagé en son temps par le mouvement ouvrier pour sortir du capitalisme. Certes, ce n'est et ce ne sera pas simple. Mais il n'y a(ura) ni raccourcis, ni astuces, ni ruses, si l'on veut assurer un avenir viable pour le plus grand nombre...

 

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billets verts.jpgL'alibi de l'austérité (permanente) imposée par les gouvernements est la nécessité de maintenir «l'équilibre budgétaire». Voilà des décennies qu'il est brandi et ce n'est manifestement pas terminé. Car le Conseil Supérieur des Finances (CSF) annonce à nouveau une hausse du déficit budgétaire ! Une législature quasi complète des droites n'aura donc rien changé, malgré les discours tonitruants des uns et des autres. Combien de temps faudra-t-il encore avant que ces donneurs de leçons comprennent qu'il faut abandonner les politiques néo-libérales recommandées par l'UE ? Et combien de temps faudra-il encore avant de jeter par dessus bord le dogme européen des fameux 3 % (du PIB) à ne pas dépasser ?

Inutile de miser sur les partis traditionnels, en ce y compris Ecolo, pour s'engager dans une voie alternative...

 

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Chaque parti bénéficie d’une dotation financière forfaitaire, mais un complément peut lui être accordé pour les voix obtenues lors des élections. Or, le PTB n'a toujours pas bénéficié de ce financement public pour les suffrages récoltés... en Flandre !RH1.jpg

Pourtant, Raoul Hedebouw et ses camarades estiment pouvoir y prétendre parce que leur formation est présente sur tout le territoire ! Et la plupart des autres partis représentés à la Chambre étaient finalement prêts à lui donner gain de cause, sauf... la droite flamande, NVA et Open-VLD en tête ! Il y a donc blocage et le dossier devrait revenir en séance plénière la semaine prochaine.

Les tripatouillages politiciens de certains concurrents en pleine campagne électorale, destinés à priver le PTB-PVDA du nerf de la guerre, sont évidemment inacceptables.

Au delà, un débat sur le financement des partis politiques, avec l'argent des contribuables, serait peut-être nécessaire...

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24 février 2019

La campagne en folie (5)

 

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Olivier Chastel a donc quitté la présidence du MR pour être remplacé par... Charles Michel, qui conserve bien sûr son portefeuille de premier ministre (en «affaires courantes»). On reprend donc les mêmes et on recommence, à moins que ce ne soit le contraire... La trajectoire des libéraux fait penser à ces séries TV qui comportent des milliers d'épisodes, avec de multiples rebondissements incompréhensibles, dans le cadre d'un scénario qui a perdu tout fil conducteur cohérent depuis la 126ème semaine de diffusion ! Bref, Charles Michel avait promis qu'il ne reprendrait plus la tête du parti avant de nouvelles élections... Voilà qu'il change maintenant d'avis. Pas de quoi fouetter le chat de sa mère ! Après tout, ce Pinocchio à l'âme espiègle avait annoncé ubi et orbi qu'il ne gouvernerait jamais avec la NVA, ou que le MR ne toucherait ni au système d'indexation ni à l'âge de la retraite ! Mais ne pinaillons pas. Chastel s'éclipsant, il fallait bien un poids lourd pour le remplacer. Et même du très lourd. Car figurez-vous qu'Olivier s'efface parce qu'il dit devoir se consacrer pleinement à sa propre campagne (européenne) et qu'il serait insensé -selon lui- de penser pouvoir mener correctement les deux tâches de front ! Fort bien, voilà un homme raisonnable, conscient de ses limites et de la durée d'une journée qui dépasse rarement les 24 gaston.pngheures ! Mais Charles, lui, par contre, cumulera sans aucun problème le poste de numéro un de l'Exécutif fédéral avec celui de numéro un du MR ! Il faut croire qu'être le premier responsable de ce pays est un aimable (et bien ennuyeux) passe temps, qui laisse beaucoup de loisirs. Et ce n'est pas tout : il est également candidat aux élections législatives (tête de liste dans le Brabant Wallon) ! Et bien, il en a de l'énergie ce jeune papa ! Il faudra qu'il nous explique ce qu'il prend, car c'est de la bonne... Plus sérieusement, tous ces jeux de chaises musicales indiquent que le MR est aux abois et essaie de sauver la mise en faisant appel à ses traditionnelles «locomotives électorales» (impossible, en effet, de détecter le moindre «renouvellement» à la lecture des différentes têtes de listes retenues pour le 26 mai) ! Petite question subsidiaire, en ces temps de crise du «pouvoir d'achat» et de mécontentement syndical : ce cumul de fonctions aujourd'hui assumé se double-t-il d'un cumul de revenus pour l'intéressé ?

 

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GG FGTB.pngSuite au mouvement de grève du mercredi 13 février, et en pleine période pré-électorale, le gouvernement semble vouloir lâcher un peu de lest au sujet de la négociation du prochain accord interprofessionnel : l'augmentation des salaires pourrait ainsi s'élever à... 1,1% sur deux ans, au lieu des 0,8 % retenus jusqu'ici. Soit une augmentation possible de... 0,55 % par an ! Quelle générosité ! Alors que la part salariale dans le PIB est déjà au plus bas, notamment à cause de la politique austère imposée aux travailleurs par la coalition «suédoise». On ose espérer que les dirigeants syndicaux opposeront une fin de non recevoir au patronat et à leur commis Charles Michel, et accentueront la pression dans les prochaines semaines pour obtenir plus, beaucoup plus ! Ce ne serait qu'un juste retour des choses après tant d'années de régression sociale...

 

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lion1.jpgLa N-VA confirme qu'elle ne veut pas de sortie du nucléaire à l'horizon 2025 et propose même de construire une nouvelle centrale en Belgique ! Un effet de la ligne «éco-réaliste» revendiquée haut et fort par Bart De Wever. Et surtout un reflet du déni persistant des nationalistes flamands quant aux dangers qui menacent la planète ! Le nucléaire, outre son coût financier et sécuritaire exorbitant, outre sa dépendance en matière d'approvisionnement, pose la dramatique question de la gestion de ses déchets durablement dangereux, véritable épée de Damoclès pour d'innombrables générations futures. Cette prise de position délibérément à contre courant -parmi tant d'autres !- aboutira-t-elle à l'exclusion de la N-VA de négociations pour la constitution d'un Exécutif fédéral le lendemain du 26 mai ? Rien n'est moins sûr, tant la volonté du MR et du... PS de rester ou de revenir aux affaires est grande, au prix de n'importe quelle acrobatie politicienne...

 

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Dans un entretien accordé au quotidien Le Soir ce samedi 23 février, le porte-parole du PTB, Raoul Hedebouw, a martelé fort justement qu'une «véritable politique climatique n'était pas compatible avec le capitalisme» ! Et il n'a pas manqué de critiquer Ecolo, un parti qui effectivement essaie sans cesse de ménager la chèvre de l'écologie et le chou du capital. Jean-Marc Nollet a répliqué aussitôt : pour lui, il faut «quitter les postures RH2.jpgpour trouver des solutions ensemble». Du simple bon sens ? On pourrait le croire sauf que la direction des «Verts» a une conception très large de cet «ensemble». Dans la lutte contre le «réchauffement climatique», elle est ainsi disposée à constituer un grand front englobant non seulement la droite mais aussi le patronat, c'est-à-dire les tenants du productivisme et les champions d'une croissance obstinée ! Une alliance plutôt logique de la part d'un parti qui n'a aucun scrupule à préconiser des mesures coûteuses pour le plus grand nombre, comme les «taxes carbone»...

 

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terre polluée.jpgClimat toujours, Charles Michel menace ! La Belgique, isolée, ne peut mettre en oeuvre de politique ambitieuse dans ce domaine sans quoi les pertes d'emplois seront nombreuses (remarquons au passage qu'il entretient ainsi son profil auto-proclamé de «Monsieur jobs, jobs, jobs »...) ; selon lui, seule une convergence au niveau européen permettra d'éviter ce scénario catastrophe. Laissons ici de côté la problématique de la «reconversion» qui ne semble pas effleurer le nouveau président du MR ! Et prenons note de la traditionnelle manoeuvre de diversion destinée à éviter de prendre ses propres responsabilités, et à refiler par la même occasion la patate chaude à un autre niveau décisionnel ! Certes, ce combat vital pour l'humanité doit être mené à l'échelle internationale, car les gaz à effets de serre ne connaissent pas les frontières et le réchauffement climatique n'épargnera pas le royaume si nous faisons preuve de bonne volonté. Mais personne ne peut tranquillement attendre une synchronisation planétaire avant d'agir. Il y a urgence et donc obligation de passer à l'action immédiatement sans attendre les plus réticents. Il n'existe aucune honte à montrer la voie à suivre...

 

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Paul Magnette, Olivier Chastel, Benoit Lutgen : ces trois anciens présidents de parti seront «têtes de liste» aux élections européennes du 26 mai. Les mauvaises langues s'étonneront que le Parlement européen serve d'instance de recyclage pour politiciens en quête de mandats rémunérateurs... En tout cas, on ne peut parler de vent de fraîcheur dans le chef des partis traditionnels ! Même Ecolo reconduira comme premier de cordée son député sortant Philippe Lamberts. Et la relégation des femmes aux places secondaires n'échappera à aucun observateur attentif ! Le PTB ne sauve d'ailleurs pas la mise du côté francophone car lui aussi a désigné un chef de meute pour mener cette campagne européenne: Marc Botenga. La lutte pour une véritable parité -qui ne consiste pas seulement à alterner candidatures masculines et féminines, fortuitement toujours dans le même ordre !-  a de beaux jours devant elle !

 

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